N°1 : le Tour de rêve de Tony Gallopin
16 juillet 2014, 11ème étape du Tour de France. Tous les porteurs du maillot jaune du Tour cette année auront remporté leur étape, mais Tony Gallopin aura fait les choses dans le désordre. Profitant d’une échappée au long cours dans les Vosges, il porte le plus prestigieux maillot sur le Tour le temps d’une journée, mais quelle journée, le jour de la fête nationale. Après l’avoir cédé logiquement pour de bon à Vincenzo Nibali, le Francilien doit alors rendosser le costume d’équipier modèle pour André Greipel. Mais l’étape vers Oyonnax deux jours plus tard n’est pas pour lui déplaire. Tony Gallopin, qui avouera avoir repéré le final, attaque à une dizaine de kilomètres de l’arrivée avant d’être repris par un groupe de costauds. Personne ne veut rouler avec Peter Sagan et le coureur de Lotto-Belisol va profiter de cette mésentente pour échapper à la vigilance du Slovaque. Il part seul à 2,5 kilomètres de la ligne. Le peloton vient mourir sur ses talons, mais Tony Gallopin assure l’essentiel en montant à nouveau sur le podium protocolaire.
N°2 : Que la victoire est Blel !
12 juillet 2014, 8ème étape du Tour de France. Avant Tony Gallopin, un autre Français avait fait vibrer les foules sur le bord des routes et les téléspectateurs devant leurs écrans. L’entreprise dans laquelle se lance Blel Kadri à 22,5 kilomètres de l’arrivée de cette 8ème étape paraît vouée à l’échec. Alors que les coureurs sont entrés dans la partie finale de l’étape, celle où sont placées les trois difficultés de la journée, l’avance des échappés s’est réduite comme peau de chagrin. La faute à une équipe Tinkoff-Saxo qui fait tout pour permettre à son leader Alberto Contador de réduire l’écart déjà conséquent qui le sépare de Vincenzo Nibali. Le Toulousain va pourtant faire preuve de pugnacité pour résister au retour de ses prestigieux poursuivants. Il franchit seul en tête le col de la Croix des Moinats et le col de Grosse Pierre. Son avance s’est certes réduite, mais il tient bon. Et c’est avec plus de deux minutes d’avance qu’il se présente au pied de la montée de la Mauselaine. 1,8 kilomètre plus loin, il offre à la France sa première victoire d’étape sur le Tour de France.
N°3 : Bouhanni plein Pô
20 mai 2014, 10ème étape du Tour d’Italie. Il est vrai que la victoire d’étape de Nacer Bouhanni à Bari reste marquante par sa dramaturgie, mais aussi parce qu’il s’agissait d’une première pour le Lorrain. Mais cette 10ème étape du Tour d’Italie n’est-elle pas celle qui résume le mieux la saison formidable que vient de réaliser l’ancien champion de France ? A Salsomaggiore Terme, le sprinteur français est le favori logique du sprint annoncé. Et il assume son statut en dépit d’un terrain qui, sans lui être hostile, ne lui est pas favorable, avec quelques raidards dans le final. Emmené par un Sébastien Chavanel des grands jours, Nacer Bouhanni conclut le travail avec facilité. C’est alors sa troisième victoire d’étape sur le Giro. Il en remportera le classement par points (une première pour un Tricolore sur un Grand Tour depuis quinze ans). Surtout, le pensionnaire de l’équipe FDJ.fr confirmera sur la Vuelta en y remportant deux étapes.
N°4 : La semaine de Chavanel
31 août, GP Ouest-France. Quand il aborde la dernière ligne droite du GP Ouest-France à Plouay dans un groupe de sept costauds, Sylvain Chavanel est loin d’être le favori face aux coureurs rapides que sont Andrea Fedi (Neri Sottoli-Yellow Fluo), Arthur Vichot (FDJ.fr) et Julian Alaphilippe (Omega Pharma-Quick Step). Mais le sprint en faux-plat montant est taillé sur mesure pour un coureur puissant. Des qualités athlétiques que possède le Châtelleraudais. S’il fait parler son physique pour dominer des adversaires intrinsèquement plus doués que lui dans l’exercice du sprint, c’est aussi grâce à son expérience qu’il remporte la classique bretonne dans la foulée de sa victoire au Tour du Poitou-Charentes. Il reste calé dans le sillage de ses rivaux et produit son effort quand la porte s’ouvre. Personne ne parvient à le remonter. Cette victoire en WorldTour efface la déception d’un printemps raté. Diminué par des pépins de santé, Sylvain Chavanel termine 19ème du Tour des Flandres avant de renoncer à Paris-Roubaix.
N°5 : Démare champion de France
29 juin 2014, Championnat de France. Quand le circuit de Poitiers où sont organisés les Championnats de France est rendu public, l’opportunité d’assister à la revanche du France 2012 paraît plus que crédible. Nacer Bouhanni VS Arnaud Démare, c’est le match annoncé entre deux sprinteurs qui portent le même maillot, mais plus pour longtemps. L’appétit grandissant des deux hommes empêche toute cohabitation et Marc Madiot l’a bien compris. C’est la raison pour laquelle, quelques jours avant l’épreuve, il avait opté pour la sélection du Picard et a laissé le Lorrain de côté. Le Championnat de France permet donc de refaire le match et d’assister à la première et à leur seule confrontation directe de la saison. Les deux hommes sont, comme en 2012, les premiers à couper la ligne, mais pas dans le même ordre. Cette fois, Arnaud Démare est adoubé. Il portera son compteur de victoires à quinze (le deuxième meilleur total de l’année derrière André Greipel) en faisant parler d’autres qualités que Nacer Bouhanni. Flandrien dans l’âme (12ème de Paris-Roubaix, 2ème de Gand-Wevelgem), il remporte des courses de flahutes comme les Quatre Jours de Dunkerque ou le Tour de Picardie.