N°1 : Thibaut Pinot sort grandi à l’Alpe d’Huez
Un an après avoir conquis en blanc le podium du Tour de France, Thibaut Pinot (FDJ) nourrissait des ambitions légitimes au départ du Tour 2015 à Utrecht. 4ème de Tirreno-Adriatico, du Tour de Romandie et du Tour de Suisse, avec en prime des victoires d’étapes à Champex Lac et Sölden, le Franc-Comtois de 25 ans a conforté son rang en première partie de saison. Mais il a vu ses ambitions voler en éclats aux premiers instants stratégiques de la Grande Boucle. Concentré dès lors sur les victoires d’étapes, 2ème à Mende, 4ème à Pra-Loup comme à la Toussuire, il ne reste qu’une seule occasion à Thibaut Pinot quand se présente l’Alpe d’Huez, vingt-quatre heures avant les Champs. Sorti avec d’autres dans la descente de la Croix-de-Fer, il répond à l’offensive de Ryder Hesjedal avant de démarrer à 6 kilomètres de l’arrivée. Malgré le retour en boulet de canon de Nairo Quintana, qui n’aura de cesse de se rapprocher, Thibaut Pinot résiste, effaçant en une seule étape un Tour décevant.
N°2 : Romain Bardet déploie ses ailes à Pra-Loup
Un mois avant le passage du Tour de France, les coureurs du Critérium du Dauphiné s’en vont reconnaître l’intégralité de l’étape reliant Digne-les-Bains à Pra-Loup par le col d’Allos, dont la descente se veut technique et périlleuse. Une descente que Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) ne connaît pas mais qu’il se sent d’exploiter en se précipitant aux avant-postes quelques hectomètres avant la bascule ! Le grimpeur auvergnat s’engage alors dans un numéro spectaculaire, dévalant la pente redoutée à toute vitesse pour plonger dans la vallée de l’Ubaye. Son anticipation est judicieuse. Il creuse l’écart sur cette route étroite tracée à flanc de montagne pour parvenir au bas de la montée vers Pra-Loup avec 1’20 » d’avance sur ses poursuivants. Ce sera suffisant pour conquérir l’étape et il s’en faudra d’un rien pour que Bardet ne s’empare aussi du maillot jaune.
N°3 : Tony Gallopin haut en couleur
Parce qu’ils se sont montrés impériaux sur les pentes de la Croix de Chaubouret, Kwiatkowski, Porte et Thomas concentrent sur eux toute l’attention alors que Paris-Nice rejoint la côte méditerranéenne en passant par l’arrière-pays niçois et ses petites routes escarpées. Mais Tony Gallopin (Lotto-Soudal) se tient en embuscade et il va siger un bel exploit. Alors que Kwiatkowski et sa garde rapprochée surprennent les Sky à 70 kilomètres de l’arrivée, Tony Gallopin 6ème du général à 38 secondes suit l’initiative. Mais quand survient la côte de Peille, le champion du monde donne brusquement des signes de fatigue. Cela n’échappe pas à Tony Gallopin, qui démarre à 30 kilomètres de l’arrivée pour échapper au regroupement qui s’effectue derrière lui. Dans la descente vers la Promenade des Anglais, ses adversaires sont tour à tour retardés par des glissades spectaculaires. Lui échappe à toutes ces péripéties pour en tirer bénéfice. Tony Gallopin s’impose et s’empare d’un maillot jaune qu’il abandonnera vingt-quatre heures plus tard dans le chrono final au col d’Eze.
N°4 : Romain Bardet la tête haute
Si c’est à l’orgueil que l’on reconnaît les champions, alors Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) en a l’étoffe. Il en faut, du cran, pour se relever d’une déconvenue telle que celle engendrée par une première partie de Tour délicate (4’38 » concédées à Chris Froome au pied des Pyrénées, 8’50 » dans la montée vers La Pierre-Saint-Martin et 8’29 » vers Cauterets alors qu’il était en proie à des problèmes gastriques). Mais dans sa volonté de rompre avec ce climat de défaite, celui qui s’était classé 6ème du Tour 2014 repart de l’avant en flairant les bonnes échappées. 3ème au Plateau de Beille comme à Mende, c’est en magnifique descendeur que l’Auvergnat creuse l’écart en dévalant le Glandon entre Gap et Saint-Jean-de-Maurienne. Il maintient alors son avantage dans les dix-huit spectaculaires Lacets de Montvernier pour plonger sur Saint-Jean-de-Maurienne, ravir l’étape et faire un inespéré retour dans le Top 10 d’un Tour de France qu’il bouclera au 9ème rang.
N°5 : Alexis Gougeard comme un grand
A l’occasion du Tour d’Espagne, Alexis Gougeard (Ag2r La Mondiale) fait ses premiers pas sur un Grand Tour. Avec la volonté clairement affichée de gagner une étape. Après avoir tenté sa chance dès la première semaine – rejoint à 14 kilomètres de Malaga dans la troisième étape –, avant de remettre cela dans la deuxième semaine – rejoint in extremis à Lérida dans la douzième étape –, le rouleur français est des vingt-quatre coureurs qui s’échappent dans la dix-neuvième étape, en fin de troisième semaine de course ! Entre Medina del Campo et Avila, le groupe se scinde. Et il ne reste plus en tête que le Normand dans l’Alto de la Paramera à 22 kilomètres du but. A 22 ans, Alexis Gougeard insiste seul, engagé pour de bon en quête de la victoire qu’il était venu chercher en Espagne pour ses débuts dans un Grand Tour !