N°1 : Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), Tour de France # 12 à Peyragudes
Depuis trois saisons, Romain Bardet n’a que le Tour de France en tête. Et un an après avoir conquis, sur les pentes du Mont Blanc, une inattendue deuxième place sur le podium à Paris, c’est à la station de Peyragudes, au cœur des Pyrénées, que Bardet va lever les bras. La journée est longue et fait peur à tous les adversaires de Froome, qui craignent un démarrage fou du Britannique une fois que ses coéquipiers auront épuisé tout le monde. Mais plus on approche des derniers kilomètres, moins il y a d’action. Tout va se jouer après la flamme rouge, et plus précisément dans les 300 derniers mètres, sur une rampe tout droite de 20 %. Fabio Aru est le premier à mettre une banderille qui fera sauté Chris Froome, mais Romain Bardet est le plus frais en haut de la bosse. L’Auvergnat dépose les autres candidats au maillot jaune et remporte, à la pédale, son bouquet annuel sur les routes françaises.
N°2 : Thibaut Pinot (FDJ), Tour d’Italie # 20 à Asiago
C’est la dernière étape de montagne du Tour d’Italie, et la dernière occasion pour les purs grimpeurs de prendre du temps à Tom Dumoulin, grand favori au maillot rose avant le contre-la-montre milanais du lendemain. Alors Quintana et Nibali, futurs dauphins du Néerlandais sur la boîte, tentent une nouvelle fois leur chance au moment où les ultimes pentes ascendantes se présentent sous leurs roues. Pinot, un temps dans le dur, réagit et rentre sur les deux hommes. Ils seront finalement cinq à se jouer la gagne, Zakarin et Pozzovivo étant venus en renfort sur la partie plate menant à l’arrivée. Et la nouveauté 2017 côté Pinot, c’est sa pointe de vitesse qui lui a déjà fait lever les bras sur le Tour des Alpes. Ce 27 mai, il le fera sur le Giro, synonyme de grand bol d’air pour le natif de Melisey après ses déboires sur les précédents Tours de France. Une consolation même, puisque le lendemain il perdra sa place sur le podium final.
N°3 : Warren Barguil (Team Sunweb), Tour de France # 18 à l’Izoard
Malchanceux à Chambéry quelques jours plus tôt, où la photo-finish lui a volé une victoire en laquelle il croyait sitôt la ligne d’arrivée franchie, Warren Barguil s’était rattrapé à Foix. Maillot à pois sur le dos, qu’il était certain de conserver jusqu’à Paris, pour la dernière journée en montagne, c’est dans le groupe des favoris qu’il allait entamer l’ascension historique du col de l’Izoard. Tenant aisément les roues, le Breton profite du marquage des candidats au podium pour attaquer dans le final. Profitant d’un bon de sortie accordé grâce à son retard de près de neuf minutes sur le maillot jaune, Barguil va reprendre les rescapés de l’échappée matinale, jusqu’à Darwin Atapuma, qui a cru un temps à la victoire. Mais le succès le plus prestigieux de cette Grande Boucle, dans un cadre alpestre somptueux, revient au meilleur grimpeur. Ce mois de juillet, Barguil, en plus de performances incroyables, a conquis le cœur des supporters tricolores.
N°4 : Arnaud Démare, Tour de France # 4 à Vittel
Le sprint français est en plein essor, porté par la génération Démare-Bouhanni-Coquard et leurs succès sur la scène internationale. Mais sur le Tour de France, une victoire tricolore au sprint se fait rare. Aucune depuis le 2 juillet 2006, et le succès de Jimmy Casper à Strasbourg, époque où Mc Ewen, Zabel et Petacchi étaient les rois de la dernière ligne droite. A Vittel, Arnaud Démare va profiter d’un sprint houleux pour s’imposer, où le coup de coude de Sagan sur Cavendish marquera plus l’histoire du Tour que la 1ère place du champion de France. Qu’importe pour le sprinteur de la FDJ, maillot vert de courte durée sur cette Grande Boucle. C’est une victoire sur la plus grande course du monde qui vient garnir son palmarès et récompenser le travail d’une équipe FDJ acquise toute entière à sa cause.
N°5 : Warren Barguil, Tour de France # 13 à Foix
L’étape la plus courte du dernier Tour de France, courue le 14 juillet dernier sur 101 kilomètres, aura été le théâtre d’une formidable journée où l’offensive a été récompensée. Si Warren Barguil est le premier attaquant du jour au kilomètre zéro avec Thomas Voeckler, c’est Alberto Contador, sur les rampes du premier col de l’après-midi, qui emmène dans sa roue Mikel Landa pour une échappée royale. Derrière, Nairo Quintana, en difficulté sur les routes françaises après un Giro éprouvant, sonne à son tour la charge, emmenant le maillot à pois breton dans sa roue. L’arrivée sur Foix n’a lieu qu’après le passage du le Mur de Péguère et ses pentes folles sur le sommet. C’est le moment choisi par Barguil pour opérer la jonction avec la tête, le Colombien scotché à son pneu arrière. La descente ne fait pas de différence, et le sprint à quatre ne sera qu’une formalité pour le grimpeur du Team Sunweb, aux anges après sa déception chambérienne quelques jours plus tôt. Le début d’une belle histoire avec la France.
Adrien Godard