N°1 : Mikel Landa (ESP, Astana)
En dépit de performances intéressantes comme sa victoire d’étape sur l’étape-reine du Tour du Trentin en 2014, personne n’avait décelé chez Mikel Landa l’étoffe du champion qu’il est devenu en 2015. La victoire d’étape du grimpeur espagnol au Tour du Pays Basque à Aia n’est encore qu’une surprise. Elle devient le point de départ d’un printemps de rêve. En l’absence de Fabio Aru, le Basque assume le leadership d’Astana au Tour du Trentin où il n’est devancé que par Richie Porte. Mais c’est sur le Giro que le talent du garçon de 25 ans explose. Lieutenant de luxe de Fabio Aru, il profite une première fois du marquage entre son leader et Alberto Contador pour remporter l’étape de Madonna di Campiglio. Deux jours plus tard, il remet cela à Aprica et chipe temporairement la 2ème place au général à son coéquipier. La direction sportive d’Astana continue pourtant de privilégier Fabio Aru. Le divorce entre les deux parties est consommé. Avant de rejoindre l’équipe Sky l’an prochain, Mikel Landa participe au succès de l’Italien sur la Vuelta, y allant de sa victoire sur la monstrueuse étape andorrane à Cortals d’Encamp, prenant des libertés avec la tactique établie au briefing.
N°2 : Julian Alaphilippe (FRA, Etixx-Quick Step)
L’an dernier, il n’était encore qu’un néo-pro dans le coup. Il termine cet exercice 2015 dans la peau d’un probable futur vainqueur de classique. Julian Alaphilippe (Etixx-Quick Step) a changé de statut en l’espace d’une semaine à peine : la troisième du mois d’avril. Au service de Michal Kwiatkowski sur l’Amstel Gold Race, ce qui ne l’empêche pas de terminer 7ème, il s’offre la 2ème place au sommet du mur de Huy, suppléant avec brio son leader polonais sur la Flèche Wallonne. Il confirme quatre jours plus tard en figurant parmi les meilleurs d’un Liège-Bastogne-Liège insipide et en prenant à nouveau la 2ème place derrière Alejandro Valverde. Dans la foulée de ce printemps de feu, le Berrichon se rend au Tour de Californie où il remporte l’étape-reine au Mount Baldy avant de perdre le classement général au jeu des bonifications sur la dernière étape. Atteint d’une mononucléose depuis la mi-septembre, Julian Alaphilippe effectue une fin de saison discrète qui ne masque pas ses prestations du début de saison.
N°3 : Ilnur Zakarin (RUS, Team Katusha)
Qui est donc ce Russe au style peu académique qui aborde le chrono final du Tour de Romandie en jaune après avoir tenu la dragée haute à Thibaut Pinot sur l’arrivée au sommet à Champex-Lac ? Ce dimanche 3 mai, Ilnur Zakarin se fait un nom. On avait certes aperçu quelques bribes du talent du Russe, 10ème du Tour de San Luis et 9ème du Tour du Pays Basque, un peu plus tôt dans la saison. Rien qui annonçait une victoire sur une épreuve par étapes aussi prestigieuse que le Tour de Romandie. Malgré la concurrence de Chris Froome et de Simon Spilak, et malgré une crevaison à mi-parcours, Zakarin tient bon sur l’ultime contre-la-montre pour remporter l’épreuve romande. Deux semaines et demie plus tard, dans un autre registre, il s’impose magistralement à Imola sous une pluie froide après une première partie de Tour d’Italie compliquée. Même s’il se fait plus discret en deuxième partie de saison, il s’offre malgré tout une 4ème place au général du Tour de Pologne et la 3ème place de l’Arctic Race of Norway.
N°4 : Tiesj Benoot (BEL, Lotto-Soudal)
Pour son année d’apprentissage du monde professionnel, l’équipe Lotto-Soudal aurait été clémente vis-à-vis de Tiesj Benoot si ses résultats n’avaient pas été à la hauteur de son statut dans la catégorie Espoirs. Au lieu de cela, le Belge peut légitimement prétendre au titre de meilleur néo-pro de l’année. Sa 5ème place sur son premier Tour des Flandres n’est que l’aboutissement d’un printemps extraordinaire, 4ème du Samyn, 6ème d’A Travers la Flandre et 18ème du GP E3. Mais le jeune néo-pro de 21 ans ne s’est pas arrêté là et a déjà confirmé sa campagne de classiques. 2ème du Tour de Belgique, il s’offre deux nouveaux Tops 5 sur deux belles classiques en fin de saison, 5ème du GP de Montréal et 4ème de Paris-Tours. Seule la victoire lui a manqué cette année pour que cet exercice 2015 soit pleinement abouti.
N°5 : Caleb Ewan (AUS, Orica-GreenEdge)
Onze. Tel est le total de victoires de Caleb Ewan pour sa première saison très attendue chez les pros. Ce total comprend certes quatre étapes et le classement général du Tour de Corée, ainsi que deux étapes de l’Herald Sun Tour, mais il y a surtout les premières victoires du prodige australien sur le sol européen. Après des débuts peu concluants sur le Vieux Continent au Tour de Catalogne, l’ancien vice-champion du monde Espoirs a trouvé la faille au Tour de la Rioja début avril. La tournée espagnole de Caleb Ewan s’est surtout soldée par une victoire d’étape sur la Vuelta sur la 5ème étape à Alcala de Guadaira. À 21 ans, le sprinteur d’Orica-GreenEdge fait déjà partie des coureurs les plus véloces du WorldTour.