N°1 : Fabio Aru (ITA, Astana)
Grand talent chez les Espoirs (double lauréat du Tour du Val d’Aoste), Fabio Aru n’avait pas pu exprimer tout son potentiel lors d’une première saison pro concluante, passée au service de Vincenzo Nibali. Ce Giro 2014 ne devait pas être le sien non plus. C’est en soutien de Michele Scarponi que le grimpeur de 23 ans aborde son Tour National, mais les éléments vont en décider autrement. Son leader pris dans une chute massive au pied du Mont Cassin dans la première semaine, le rapport de force s’inverse chez Astana. Fabio Aru va en profiter en décrochant une victoire d’étape pleine de symboles au Plan di Montecampione, une ascension qu’avait dominée en son temps Marco Pantani. La suite sera encore plus belle avec une 2ème place sur le chrono en côte du Monte Grappa et une 3ème place finale. Attendu au tournant sur la Vuelta, Aru répond présent avec deux succès d’étape et une cinquième place finale, à laquelle il convient d’ajouter une 9ème place au Tour de Lombardie. S’il ne fallait retenir qu’une révélation cette année, c’est incontestablement lui.
N°2 : Tim Wellens (BEL, Lotto-Belisol)
La participation à un premier Grand Tour est souvent une étape cruciale dans le développement d’un jeune coureur. Le cas de Tim Wellens l’illustre parfaitement. Professionnel depuis août 2012, le Belge était resté discret en dépit de belles prestations au Tour de Pékin (10ème en 2012) ou au GP de Montréal (20ème en 2013). L’année 2014 sera celle de son éclosion. Quelques jours après sa 2ème place au Championnat de Belgique du contre-la-montre, le jeune homme de 23 ans est aligné au départ du Giro. Le Tour d’Italie va tout changer. 2ème au Mont Cassin en première semaine, il est encore 9ème à Oropa avant de prendre la 9ème place du chrono au Monte Grappa en fin de troisième semaine ! Le meilleur est encore à venir. Plein de panache, il inverse la tendance sur la dernière étape de l’Eneco Tour qu’il remporte à la Redoute et enlève le classement général. La confirmation ne tardera pas à venir puisqu’il est encore dans le coup au GP Ouest-France (6ème) avant de côtoyer les cadors dans le final du Tour de Lombardie (4ème).
N°3 : Luka Mezgec (SLO, Giant-Shimano)
L’effectif de Giant-Shimano est tellement fourni en sprinteurs de renom qu’il paraît bien difficile d’y faire son trou. Pourtant, Luka Mezgec y est parvenu cette année en remportant pas moins de six victoires, dont cinq en WorldTour. Déjà vainqueur au Tour de Pékin l’an dernier, le Slovène se révèle au mois de mars en remportant quatre victoires en moins d’une semaine, la Handzame Classic et surtout trois étapes du Tour de Catalogne ! D’autres se seraient déjà vus en haut de l’affiche, mais il continuera de servir ses leaders, notamment Marcel Kittel avec qui il est aligné au départ du Tour d’Italie. Après deux victoires d’étape, l’Allemand se retire laissant Luka Mezgec seul à bord. Il attendra le dernier jour pour en claquer une, non loin de chez lui à Trieste. La suite de sa saison sera certes moins convaincante, mais il revient en forme en octobre au Tour de Pékin où il remporte sa dernière victoire de l’année.
N°4 : Julian Arredondo (COL, Trek Factory Racing)
Lorsqu’il rejoint Trek Factory Racing en début d’année, Julian Arredondo possède déjà quelques belles références à son actif, et notamment une victoire finale au Tour de Langkawi. Mais le Colombien reste un vrai pari pour la formation américaine. Il ne tarde pas à être gagnant ! Avec deux victoires sur les deux étapes les plus difficiles du Tour de San Luis, Arredondo rassure ses dirigeants. Il fait sa première apparition en WorldTour à l’occasion de Tirreno-Adriatico. Test largement réussi avec une 5ème place finale. Son baptême sur un Grand Tour sur le Giro sera là encore couronné de succès. Certes, il boucle les trois semaines à une anonyme 61ème place, mais monte sur le podium protocolaire à Trieste avec le maillot du meilleur grimpeur après avoir remporté une étape au Refuge Panarotta.
N°5 : Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF)
Au 1er juin, le palmarès de Sonny Colbrelli était encore vierge. Cinq mois plus tard, il affiche cinq victoires ! Son succès au Tour de Slovénie aura tout déclenché, mais il est déjà l’aboutissement d’un début de saison marquée par bon nombre de places d’honneur et sept podiums. Au sortir du Tour de Grande-Bretagne mi-septembre, le sprinteur affiche une forme resplendissante remportant coup sur coup le Memorial Marco Pantani et le GP de Prato en plus d’une 2ème place aux Trois Vallées Varésines. C’est suffisant pour convaincre Davide Cassani de faire partie du voyage à Ponferrada. En Espagne, Colbrelli ne déçoit pas en prenant la 13ème place. Il est ainsi le premier Italien à couper la ligne, mais aussi le premier coureur non WorldTour du Mondial. Il termine sa saison sur une nouvelle victoire à la Coppa Sabatini.