N°1 : Alberto Contador
Des coureurs de la trempe d’Alberto Contador, il en existe un tous les vingt ans, et encore. Grimpeur magnifique, El Pistolero a annoncé, au début du mois d’août, sa décision d’arrêter sa carrière au soir de l’arrivée madrilène du Tour d’Espagne. Définitivement, après avoir avorté une première fois cette envie de raccrocher le vélo il y a plusieurs mois. Est-ce nécessaire de rappeler le palmarès de Contador, meilleur coureur de Grands Tours des dix dernières années ? Plus que des victoires, il laissera un style inimitable de grimpeur, qui n’a jamais aussi bien fait porter son nom à la « danseuse », et une vocation offensive, surtout sur la fin de sa carrière lorsqu’il peinait à dominer à la pédale ses adversaires. C’est certain, Alberto Contador va manquer au peloton et aux suiveurs, qui évitaient parfois d’être tentés par une petite sieste grâce à ses envolées.
N°2 : Tom Boonen
Terminer sa carrière en vainqueur sur le vélodrome de Roubaix, tel était le rêve de Tom Boonen, quadruple vainqueur de l’épreuve. Mais sa chance de devenir le seul recordman de l’Enfer du Nord était passé l’année précédente, quand un Australien nommé Mathew Hayman était sorti de nul part pour un des succès les plus surprenants de ce siècle. Boonen, c’est un des plus grands flandriens de l’histoire du cyclisme. Outre ses quatre Paris-Roubaix, Tommeke a dans son escarcelle trois Tours des Flandres, autant de Gand-Wevelgem et cinq Grand Prix E3. Seul le Het Nieuwsblad lui aura résisté sur les courses pavées. Ajoutez à cela un titre de champion du Monde en 2005, deux victoires au Championnat de Belgique et un maillot vert ramené sur les Champs-Elysées en 2007, et vous tenez-là un immense champion qui devrait avoir un sentiment particulier en regardant ces classiques qu’il aime tant devant son poste de télévision.
N°3 : Thomas Voeckler
Le chouchou du public du Tour de France, c’était Thomas Voeckler. Ses vingt jours en jaune, sa langue pendue pendant l’effort et sa façon de ne rien lâcher jusqu’au dernier mètre sont autant de facteurs qui lui ont valu l’amour du public juillettiste. Fidèle aux différentes formations de Jean-René Bernaudeau tout au long de sa carrière, Voeckler aura ramené deux maillots de champion de France et quatre étapes de la Grande Boucle à son patron. Mais son plus grand exploit, il l’a réalisé en 2011, lorsqu’il tint tête à Cadel Evans et aux frères Schleck dans la course au maillot jaune. On se remémorera sa formidable ascension du Galibier, accompagné par un grand Pierre Rolland, ou encore son contre-coup dans l’Alpe d’Huez le lendemain, alors que le podium semblait accessible. Des images appartenant désormais à l’histoire.
N°4 : Andrew Talansky
A une époque où l’âge de la retraite ne cesse d’être repoussé, Andrew Talansky a décidé de prendre tout le monde à contre-pied en mettant un terme à sa carrière à 28 ans. Annoncée le 5 septembre dernier, elle ne le repousse pas loin du vélo puisque c’est au triathlon que l’Américain va désormais se consacrer. Sa plus grande victoire restera le Critérium du Dauphiné 2014 où un dernier week-end de folie, animé par Alberto Contador, autre néo-retraité, l’avait propulsé leader du général au terme de l’ultime étape. Des promesses qui restèrent finalement vaines, Talansky ne s’imposant qu’aux Etats-Unis par la suite.
N°5 : Haimar Zubeldia
Après 20 saisons passées dans le peloton professionnel, Haimar Zubeldia a décidé de raccrocher le vélo. Son palmarès n’est pas riche en victoires, mais les belles places d’honneur y sont légion. Cinq top 10 sur le Tour ou encore cinq autres sur la Clasica San Sebastian viennent remplir quelques lignes qui auraient pu être plus riches s’il n’avait pas passé la majeur partie de sa carrière au service de ses leaders. Cette longévité lui aura permis de participer à seize Tours de France, douze Vuelta, un Giro et de courir pour les plus grands leaders de la dernière décennie.
Adrien Godard