N°1 : Chris Froome au pas de course dans le Ventoux
C’est l’image de l’année 2016, peut-être même celle de la décennie : le Maillot Jaune, Chris Froome, qui fend au pas de course la foule qui s’est entassée dans les kilomètres précédant le Chalet Reynard. Il a bien fallu quelques secondes pour comprendre l’incongruité de l’image qui se présentait devant nos yeux en cette fin d’après-midi du 14 juillet. Oui, la silhouette longiligne de Christopher Froome était bel et bien à pied, sans son vélo, jetant quelques regards paniqués à l’arrière pour guetter le retour d’un véhicule d’assistance ! Dans le feu de l’action, aucune explication n’est donnée. Elle intervient après quelques heures de flottement. Il s’avère finalement que le cadre du Britannique s’est brisé après qu’il se soit encastré dans la moto de télévision pilotée par Fabrice Roche. « Tout est allé très vite, nous avait confié l’homme unanimement reconnu pour son professionnalisme. J’ai tapé la moto qui se trouvait devant moi. Et Richie Porte m’a instantanément percuté. Avec Froome et Mollema. » Quoiqu’il arrive, cet épisode fera sans doute date dans la grande histoire de la Grande Boucle.
N°2 : Adam Yates, au mauvais endroit, au mauvais moment
Sorti au sommet du col d’Aspin pour plonger vers le lac de Payolle, Adam Yates va vivre une drôle de mésaventure sur la 7ème étape du Tour de France. Alors qu’il donne tout pour rallier la ligne le plus vite possible, le Britannique voit l’arche du dernier kilomètre s’effondrer sur lui, au moment même où il se trouve sous la flamme rouge ! L’effondrement du portique, provoqué par un spectateur qui aurait arraché, par mégarde, une goupille sur l’un des quatre pieds de l’arche, provoque un embouteillage monstre et le retour de l’ensemble des favoris sur le coureur de l’équipe Orica-BikeExchange. Le jury des commissaires se montrera clément avec Adam Yates. Les temps seront pris à 3 kilomètres de l’arrivée quand il possédait 7 secondes d’avance sur le peloton. La décision lui permet de remonter à la 2ème place du classement général provisoire et d’endosser pour la première fois un maillot blanc qu’il ne quitterait pas jusqu’à Paris. Tout est bien qui finit bien.
N° 3 : l’affaire est dans le sac pour Stijn Vandenbergh
Stijn Vandenbergh se souviendra sans doute longtemps des circonstances qui ont entouré sa troisième victoire chez les professionnels, neuf ans après une étape et le classement général du Tour d’Irlande en 2007. À l’occasion de la 5ème étape du Tour de Valence, la victoire aurait pu lui échapper pour une raison aussi banale que cruelle : un sac plastique étant venu s’accrocher entre ses bases et sa roue arrière alors qu’il entame les cinq derniers kilomètres d’une étape promise aux sprinteurs en raison de son manque de reliefs. Alors qu’il vient de produire son effort à 5 kilomètres du but, ce maudit sac plastique vient se greffer à sa machine. Impossible de changer de vélo, de ralentir ou même de tenter de retirer ce passager encombrant, le Belge n’a d’autre choix que de continuer en espérant qu’il ne se prenne pas dans ses rayons ou dans son dérailleur. Fort heureusement, cette histoire de sac plastique ne restera qu’une anecdote. Stijn Vandenbergh est récompensé de ses efforts même si dans les derniers hectomètres, il peut sentir le souffle du peloton dans son dos.
N°4 : un tour d’honneur qui finit mal
Fabian Cancellara ne se voyait pas dire au revoir au vélodrome André Pétrieux qu’il a rallié en vainqueur trois fois sans un ultime tour d’honneur au terme de son dernier Paris-Roubaix. Hors de la lutte pour la victoire depuis une chute à 45 kilomètres de l’arrivée à Mons-en-Pévèle, le Suisse, arrivé plus de 7 minutes après Mathew Hayman, tient à profiter de ce moment avec les nombreux supporters venus le congratuler. Mais alors qu’il remonte en haut de la piste pour récupérer un drapeau suisse auprès des siens, le triple vainqueur chute dans un virage relevé de l’anneau roubaisien et dégringole sur la côte d’Azur pour terminer les pieds dans une flaque d’eau au bord de la piste. Une image insolite qui n’écorne en rien l’image du champion qu’il a été pendant plus d’une décennie.
N°5 : quand le foot fait de l’ombre au cyclisme
En ce début d’été 2016, les pages sportives des différents médias généralistes tournent le plus souvent autour de l’Euro de football disputé en France et notamment sur le joli parcours des Bleus qui iront jusqu’en finale. Manque de chance, le huitième de finale qui marque les retrouvailles des hommes de Didier Deschamps avec la sélection nationale irlandaise tombe le même jour que la course Elites des Championnats de France, le dimanche 26 juin, à 15 heures. Consciente qu’elle ne peut garantir une exposition médiatique décente face à cet événement qui fédérera finalement plus de 11 millions de téléspectateurs, la FFC décide cinq jours avant la course de décaler le départ de l’épreuve. Les candidats au maillot tricolore partiront donc de bon matin (9 heures) malgré le mécontentement de certains coureurs. Arthur Vichot s’en accommodera pour remporter à Vesoul son deuxième titre national.