4ème étape, mardi 13 mai : Nacer Bouhanni jusqu’au dernier round
Après trois jours en Irlande où les hostilités ont commencé, le peloton fait son retour dans la botte italienne, mais la météo n’a pas franchement changé. Pour cette remise en route qui se fait sans Marcel Kittel, les organisateurs n’ont rien trouvé de mieux qu’un circuit urbain et technique de 8,3 kilomètres à couvrir huit fois dans Bari. Seulement, la pluie complique la donne. La route est une vraie patinoire et les chutes se multiplient. Le peloton ronchon est sur le point de s’arrêter quand les commissaires décrètent la neutralisation des temps pour le dernier tour. Les sprinteurs peuvent s’en donner à coeur joie. Avec seulement six coureurs, dont quatre Giant-Shimano, l’affaire semble dans le sac pour Luka Mezgec. C’est sans compter sur Nacer Bouhanni qui vient chercher son premier succès d’étape sur un Grand Tour. Deux autres suivront à Foligno et Salsomaggiore Terme, qui lui permettent de glaner le maillot rouge du classement par points à Trieste.
6ème étape, jeudi 15 mai : une victoire pas si rose
Le mauvais temps n’a toujours pas quitté le peloton du Tour d’Italie deux jours plus tard alors que se profile la première arrivée destinée aux puncheurs au Mont Cassin. À l’approche de la montée finale, une chute massive va tout changer, notamment pour Michele Scarponi et Joaquim Rodriguez, contraint à l’abandon. Plusieurs coureurs restent au sol, sévèrement touchés… pendant qu’un groupe d’une dizaine de coureurs profite du malheureux incident pour prendre la fuite ! Cadel Evans voit dans cet empilage un moyen d’écarter une partie de ses rivaux au classement général. L’Australien fait rouler ses coéquipiers avant de prendre lui même les commandes du groupe dans les derniers hectomètres. Encore Maillot Rose, Michael Matthews en profite pour remporter l’étape. Mais la victoire n’est pas si rose…
12ème étape, jeudi 22 mai : Rigoberto Uran grand cru
Les premières étapes de montagne, comme souvent sur le Giro, n’ont pas permis aux meilleurs de se jauger. Tout au plus, ont-elles permis d’écarter définitivement certains coureurs de la lutte pour la victoire finale. Dans une épreuve souvent destinée aux grimpeurs, c’est pourtant un contre-la-montre qui fait office de premier grand rendez-vous. Sur les routes vallonnées du vignoble piémontais, 41,9 kilomètres sont à parcourir autour de Barolo. Cadel Evans qui a pris le maillot rose à Michael Matthews lors de la première étape de montagne doit alors profiter de ce chrono pour conforter son avance. C’est tout l’inverse qui se produit pour l’ancien vainqueur du Tour qui doit s’incliner devant la supériorité de Rigoberto Uran. Le coureur d’Omega Pharma-Quick Step se montre intraitable et remporte ce chrono avec autorité. Avant d’aborder les Alpes, le voilà maillot rose. Le Colombien semble alors dans un fauteuil pour s’imposer.
15ème étape, dimanche 25 mai : l’ascension d’un grimpeur italien
Le Giro se replonge dans son passé en faisant étape au Plan di Montecampione, intimement lié à Marco Pantani. Le fantôme du Pirate plane alors sur cette montée. Mais peut-être la verra-t-on dans quelques années comme l’ascension qui a révélé Fabio Aru au grand public. Le grimpeur italien ne devait être qu’un soutien à Michele Scarponi au départ de ce Giro, mais la chute du Mont Cassin dans laquelle a été pris son leader a tout changé. Meilleure carte d’Astana avant d’aborder la dernière semaine, le coureur de 23 ans va assumer son nouveau statut. Alors que les favoris se regardent, Aru place une première attaque à trois bornes du sommet. Contré par Nairo Quintana et Rigoberto Uran, il met alors la deuxième couche. Cette fois c’est la bonne ! Ce succès n’est que la première étape d’une fin de Tour d’Italie canon. 2ème sur le chrono du Monte Grappa, il ira finalement chercher la 3ème place finale.
16ème étape, mardi 27 mai : Nairo Quintana brave les éléments
C’est une étape de légende qui est promise aux coureurs ce mardi 27 mai. Pas seulement parce que trois mythes sont à gravir avec le Gavia, le Stelvio avant la montée finale vers Val Martello. Non, si cette étape entre directement dans la légende, c’est parce qu’une nouvelle fois, la météo va s’en mêler. La pluie au départ donné à 1200 mètres se transforme rapidement en flocons énormes. Les congères de neige attendent le peloton dans la montée du Gavia. Mais c’est finalement la descente du Stelvio qui créera les écarts et les polémiques. Nairo Quintana se jette à corps perdu dans la descente… pourtant annoncée comme neutralisée sur Radio Course. Certains respectent l’ordre, d’autres filent à toute vitesse. Et quelques kilomètres plus bas, Nairo Quintana possède deux minutes de marge sur le Maillot Rose Rigoberto Uran ! Une fois dans la difficulté finale, le Colombien lâche les chevaux pour gommer définitivement son retard. Au sommet, le coureur de Movistar repousse son compatriote à près de deux minutes au général. Il coupera court aux polémiques en dominant son sujet dans le contre-la-montre du Monte Grappa pour asseoir sa domination sur ce Giro.