N°1 : Chris Horner
Sans contrat à l’orée de la saison 2014, le vainqueur sortant du Tour d’Espagne Chris Horner rebondit tardivement chez Lampre-Merida. A 43 ans, il nourrit encore l’espoir d’accomplir de grandes choses et se fixe deux objectifs : le Giro et la Vuelta. Il n’en disputera aucun. Retardé dans sa préparation par une tendinite du tendon d’Achille, il est renversé par une voiture à l’entraînement autour du Lac de Côme en avril. Souffrant d’un poumon perforé, de quatre côtes cassées et de plaies au visage, l’Américain doit renoncer à disputer le Giro. Il se présente dès lors au départ du Tour de France, s’y classe 17ème mais y traîne une bronchite qu’il traite à base de cortisone. Quand on lui signale quelques semaines plus tard, à l’aube du départ de la Vuelta, que son taux de cortisol a chuté, il se doit de rester à quai selon les règles fixées par le MPCC. L’équipe Lampre ne reconduit pas son contrat, il prend la direction de l’anonyme équipe Airgas-Safeway…
N°2 : Carlos Betancur
Quand Carlos Betancur offre à l’équipe Ag2r La Mondiale la victoire finale dans Paris-Nice, quelques jours après avoir triomphé du Tour du Haut Var, on encense partout le Colombien. Mais il n’y aura pas de suite glorieuse à l’histoire. Contraint à l’abandon au Tour de Catalogne comme au Tour du Pays Basque, le grimpeur fragile rentre chez lui en Colombie où il va séjourner durant quatre mois. Lui sur lequel avait misé Vincent Lavenu pour le Tour de France – on sait de quelle manière l’équipe rhônalpine aura su rebondir en juillet – ne donne plus signe de vie, disparaît logiquement de la sélection pour le Tour et manque même d’être débauché plus que tôt prévu. Mais Vincent Lavenu n’est pas homme à envenimer les tensions. Les contacts renoués, il renouvelle sa confiance à Carlos Betancur, dont le retour au Tour d’Espagne avec quelques kilos de trop restera fantomatique. Il termine avant-dernier du classement général.
N°3 : Julie Bresset
La saison post-olympique de Julie Bresset (BH-SR Suntour-KMC) avait été compliquée par une fracture de la clavicule mais sauvée in extremis par un retour en grâce le jour du Championnat du Monde. 2014 est un échec cuisant pour la championne olympique de VTT. Affectée par des problèmes d’ordre privé, Julie Bresset est à bout. Fin mai, elle choisit de faire un break. « Nous l’avons laissée tranquille, raconte son team manager Michel Hutsebaut. Nous savions qu’il ne fallait pas la brusquer, et que si elle devait revenir, ce serait toute seule en prenant ses propres décisions. Il lui fallait régler des choses dans son entourage, ce qu’elle a bien su faire. » De retour sur les manches américaines de la Coupe du Monde au cours de l’été, à l’abri des questions indiscrètes, la double championne du monde réalise des performances moyennes (16ème au Mont-Sainte-Anne et Windham). On espère la retrouver au meilleur niveau en 2015.
N°4 : la Pompeiana
C’est un couac pour l’organisation de Milan-San Remo, obsédée par l’idée de durcir son tracé par tous les moyens. La Manie a été supprimée pour insérer la Pompeiana entre la Cipressa et le Poggio, ce qui décourage bien des sprinteurs de s’y engager. Mais le délabrement de la chaussée après un hiver pourri ne permet plus de sécuriser la route à temps. Sans la Manie, sans la Pompeiana, c’est l’une des éditions les plus abordables qui s’offre a contrario aux coureurs qui se présentent au départ de la classicissima. Le peloton s’est brusquement étoffé de sprinteurs mal préparés au défi qui les attend néanmoins sur la classique la plus longue de la saison. Et si Alexander Kristoff s’impose sur le Lungomare Calvino, les autres sont hors du coup. En fin de saison, les organisateurs de Milan-San Remo effectuent un virage à 180°. Ils abandonnent l’idée d’insérer la Pompeiana pour en revenir au parcours mythique avec arrivée sur la Via Roma.
N°5 : Bradley Wiggins
2014 devait être l’année du retour de Bradley Wiggins sur le Tour de France, dont le Grand Départ est donné dans le Yorkshire. Le vainqueur de l’édition 2012, contraint de renoncer à la défense de son titre en 2013 à cause d’une tendinite du genou, a clairement annoncé son intention d’être au départ de Leeds. Il a repensé tout son programme, allant jusqu’à chercher la 9ème place de Paris-Roubaix dans la perspective de l’étape d’Arenberg. Mais le 6 juin, un mois avant le départ, le Team Sky annonce qu’il écarte Bradley Wiggins de sa sélection, de crainte d’une cohabitation néfaste avec Chris Froome, désigné leader unique de la formation anglaise. Dégoûté, Wiggo envisage par voie de presse de changer d’équipe. Il n’en fera rien, se reconcentre sur la fin de saison et s’en va quérir le titre de champion du monde du contre-la-montre à Ponferrada. On ne devrait plus jamais le voir cependant au départ du Tour de France.