N°1 : Paris-Roubaix sur de mauvais rails
Neuf ans après qu’un incident similaire ait perturbé le final de l’édition 2006, Paris-Roubaix subit une nouvelle fois les effets du trafic ferroviaire. Alors qu’un peloton encore bien massif se présente à Wallers à 87 kilomètres de l’arrivée, les barrières s’abaissent, bloquant ainsi l’accès à un passage à niveau. Si la tête du peloton a pu passer in extremis, ceux qui ont suivi ont délibérément franchi le passage à niveau au péril de leur vie. Il n’a fallu que l’intervention des commissaires pour arrêter à temps la queue du peloton alors qu’un TGV était en approche. La SNCF portera plainte contre le peloton. Les sanctions ne furent dans le pire des cas que pénales. Sportivement, le jury des commissaires dédouane de toute responsabilité les coureurs fautifs. Contrairement à 2006, aucun coureur ne sera déclassé à l’arrivée.
N°2 : la Vuelta sort des sentiers battus
Dans notre monde contemporain où il est chaque jour nécessaire d’attirer l’attention pour susciter l’intérêt, il est parfois difficile d’entrevoir la frontière entre sport et spectacle. Pour le contre-la-montre par équipes inaugural de sa 70ème édition, les organisateurs du Tour d’Espagne sombrent dans un show qui n’a plus grand-chose à voir avec du sport. Le tracé des 7400 premiers mètres de ce Tour d’Espagne avait été présenté en janvier et validé un mois avant le Grand Départ par les instances internationales. Mais c’est en débarquant sur les plages andalouses de Marbella que la controverse a éclaté parmi les coureurs. Entre des sentiers piétonniers sur sable plus ou moins tassé, l’emprunt d’un petit pont de bois ou la transition par des voies étroites entre deux rangs de spectateurs massés derrière les barrières au plus près des coureurs, il était impensable qu’on puisse faire courir de tels risques à un peloton qui, préoccupé par sa sécurité, a réclamé d’une voix quasi unanime la prise de mesures exceptionnelles vingt-quatre heures avant le coup d’envoi. Pris de court, les commissaires décident de transformer ce chrono en simple exhibition. Les temps enregistrés à l’arrivée contreront pour du beurre. Sauf pour Peter Velits qui grâce au succès de l’équipe BMC Racing Team endosse le premier maillot rouge.
N°3 : le Tour d’Alberta perd le nord
La scène qui se tient à moins de 7 kilomètres de l’arrivée de cette 5ème étape du Tour d’Alberta est tout bonnement surréaliste. Le peloton vient de vivre une journée affreuse de plus de 200 kilomètres, empruntant des secteurs de terre, sous la pluie et le froid, mais il n’est pas au bout de ses peines. Le paquet qui vient d’entrer sur le circuit final qu’il doit boucler à deux reprises s’arrête et rebrousse soudainement chemin ! Une erreur de direction quelques hectomètres plus tôt oblige les coureurs à faire demi-tour pour retrouver l’itinéraire de la course. Bons princes, les organisateurs n’obligeront pas le peloton à boucler le tour supplémentaire prévu. Tant pis pour la victoire d’étape qui revient à Lasse-Norman Hansen (Cannondale-Garmin) seul coureur à avoir échappé à cette mésaventure.
N°4 : le Tour Med reste à quai
Le Tour Med a perdu son bras de fer qui l’opposait à la Ligue Nationale de Cyclisme depuis que cette dernière avait refusé de l’inscrire au calendrier. La cause ? Un impayé de 150 000 euros, soit le montant des primes qui n’ont pas été accordées aux coureurs sur les éditions 2013 et 2014. L’organisateur André Martres joue au bluff et annonce trois étapes au début du mois de février, mais la sanction tombe rapidement la situation ne s’étant pas régularisée. Pour la première fois depuis 1974, le Tour Med est absent du calendrier national. L’épreuve n’aura pas lieu sous cette forme en 2016 non plus. En revanche, une nouvelle épreuve prendra le relais, aux mêmes dates historiques que le Tour Med : la Méditerranéenne du 11 au 14 février prochain.
N°5 : il faut tourner le pouce sept fois avant de tweeter
Pour avoir accepté la roue tendue par Simon Clarke (Orica-GreenEdge) alors que le règlement interdit d’être dépanné par un coureur d’une équipe concurrente, Richie Porte (Team Sky) est logiquement pénalisé par le jury des commissaires du Tour d’Italie. Le règlement est appliqué strictement et l’Australien reçoit deux minutes de pénalité qui s’ajoutent aux 47 secondes concédées sur la ligne. Le problème, c’est que dans le feu de l’action, l’organisateur, via Twitter avait félicité la sportivité et le fair-play du geste de Simon Clarke ! « Voilà ce qu’est le cyclisme, dit le compte officiel de l’épreuve. C’est le plus beau sport au monde. » Il faut tourner son pouce sept fois avant de tweeter…