N°1 : coureurs de jupons
Chez Cofidis, on sait faire les choses bien. L’équipe nordiste, qui désigne chaque année un bel endroit parisien pour présenter ses troupes à la presse et aux partenaires, a cette fois donné rendez-vous sous le chapiteau du Cabaret Sauvage. Les vingt-cinq coureurs au maillot rouge y feront leur entrée au rythme ardent des danseuses de French cancan, allant jusqu’à se frayer un passage sous les jupons de ces demoiselles. Jamais sans doute les coureurs de Cofidis n’avaient réalisé une entrée en matière aussi triomphale. Sans réaliser une saison mirobolante, l’équipe fera mieux toutefois que la saison précédente en conquérant la Coupe de France avec Julien Simon, sa recrue principale, et en renouant avec une victoire d’étape sur un Grand Tour par le biais de Daniel Navarro au Tour d’Espagne. 3ème de l’UCI Europe Tour, Cofidis a bousculé son effectif pour 2015 avec l’arrivée de Nacer Bouhanni.
N°2 : le maillot rose est béni
Avant même le début du Giro 2014 un vendredi (du fait du Grand Départ lointain en Irlande du Nord, dans les rues de Belfast), la course rose est bénie, comme le veut une pieuse tradition, par le pape François. Le Souverain pontife bénit en fait un maillot rose remis par l’organisateur du Tour d’Italie. Cyclisme et religion ne font souvent qu’un de l’autre côté des Alpes, où le cyclisme italien possède son sanctuaire marial, celui de la Madonna del Ghisallo, haut-lieu du Tour de Lombardie, où un musée a été ouvert regroupant une collection historique de cinquante maillots roses, dont celui du premier Giro en 1931. La petite chapelle de la Madonna del Ghisallo, ouverte en 1948, avait été proclamée par le pape Pie XII « patronne universelle des cyclistes ». Plusieurs champions parmi lesquels Gino Bartali, Fausto Coppi et Eddy Merckx y ont laissé un vélo.
N°3 : Nino Schurter s’écarte de ses sentiers battus
Du VTT à la route, il n’y a qu’un pas que certains osent franchir. Si Cadel Evans et Jean-Christophe Péraud se sont installés durablement sur la route après leur passage réussi par le VTT, le triple champion du monde en titre Nino Schurter (Scott-Odlo) ne fait que de furtives apparitions, histoire de voir ce qu’il vaut en dehors des chemins. Sous les couleurs d’Orica-GreenEdge pour le Tour de Romandie et le Tour de Suisse, l’Helvète fait une découverte plus que satisfaisante du WorldTour. « Le résultat est secondaire, il s’agit avant tout d’acquérir une expérience de la route », affirme l’adversaire historique de Julien Absalon. Après ses premiers pas au Tour de Romandie (42ème), il s’engage sur le Tour de Suisse dans lequel on va le voir plusieurs fois à l’avant. Nino Schurter y obtient ses premiers accessits sur la route en terminant 8ème à Sarnen et 9ème à Büren an der Aare. A son retour à VTT il remportera les trois manches finales de la Coupe du Monde !
N°4 : prolongation de la trêve
La saison n’a pas tout à fait commencé, alors les coureurs qui ont migré vers l’Australie pour y donner leurs premiers coups de pédales au soleil du Tour Down Under se laissent encore aller à certains petits plaisirs. José-Ivan Gutierrez et Giovanni Visconti, les deux complices de Movistar Team, s’adonnent ici aux joies du barbecue. Et ils font bien de prendre du bon temps. José-Ivan Gutierrez entame en effet sa toute dernière saison chez les professionnels, qu’il quittera après quinze ans passés au haut niveau, deux titres de champion d’Espagne, deux victoires finales dans l’Eneco Tour et une victoire finale au Tour Méditerranéen. Giovanni Visconti de son côté s’apprête à vivre la saison la plus épouvantable de sa carrière. Victime d’une grave chute quelques heures plus tard au People’s Choice Classic, le critérium organisé dans les rues d’Adélaïde (fracture du tibia droit), il ne lèvera jamais les bras cette année en dépit d’un bon retour.
N°5 : le mélange des genres
Le cyclisme aime bien mélanger les genres. Aussi s’invite-t-il en mars sur le mythique circuit de Nevers Magny-Cours. La troisième étape de Paris-Nice s’y conclut en effet le mardi 11 mars. Une première pour le site nivernais, ancien théâtre du Grand Prix de France de Formule 1, qui permet notamment au public d’avoir accès au paddock pour approcher les coureurs. Un moment unique pour ce circuit automobile déjà très investi auprès du cyclisme avec la réception chaque année de la Look, la cyclosportive organisée mi-mai. Ce jour de mars, le dernier rescapé de l’échappée du jour Perrig Quémeneur essaie crânement de résister au retour du peloton sur le circuit automobile. Le visage grimaçant, le Breton n’a plus grand-chose à attendre de son raid sur les larges routes du circuit. A chaque chicane, il sent le peloton revenir sur ses talons. L’écurie Giant-Shimano est entrée en piste. Et John Degenkolb le passe comme un bolide !