N°1 : Terpstra l’opportuniste
Ils sont encore en nombre devant lorsque se présente le Carrefour de l’Arbre. Ni un coup de force lointain de Tom Boonen, déterminé à faire taire les critiques qui n’ont pas manqué après son Tour des Flandres manqué, ni une escarmouche de Peter Sagan juste avant Camphin-en-Pévèle n’ont décimé le groupe des favoris. Cancellara et Vanmarcke font belle impression dans le Carrefour de l’Arbre, mais c’est un groupe encore fourni qui se recompose à sa sortie autour de onze coureurs. Avec trois cartes à jouer (Boonen, Stybar et Terpstra), la tactique des Omega Pharma-Quick Step est claire : attaquer à tour de rôle. Or la première sera la bonne pour Niki Terpstra, qui démarre à la sortie du dernier secteur pavé à Hem. L’écart est rapidement creusé sur un groupe où les favoris se neutralisent. Et c’est en triomphateur opportuniste que Terpstra conquiert la reine des classiques. Devant Degenkolb et Cancellara.
N°2 : Cancellara met le Ronde à ses pieds
Jamais Fabian Cancellara (Trek Factory Racing) ne s’était présenté au départ du Tour des Flandres sans avoir engrangé le moindre succès au préalable. Rentré chez lui considérablement abattu après un énième échec sur Gand-Wevelgem, le Suisse est pourtant d’attaque ce premier dimanche d’avril, transcendé par l’atmosphère unique du Ronde, à nouveau redessiné pour durcir un peu plus les 50 derniers kilomètres. Ce sont Greg Van Avermaet et Stijn Vandenbergh qui profitent d’abord d’une phase de temporisation pour sortir du peloton à 30 kilomètres d’Audenarde. Mais à 17 kilomètres du but, Fabian Cancellara met les mains en haut du cintre dans le Quaremont. Avec Sep Vanmarcke, il fond sur le duo de tête. Le quatuor se présentera au ralenti dans la dernière ligne droite, retardant le plus tard possible le déclenchement du sprint, vent de côté. Cancellara ne se fait pas prendre. Il démarre aux 200 mètres et gagne le Ronde.
N°3 : à Simon Gerrans la 100ème
C’est une édition anniversaire, la 100ème, que célèbre Liège-Bastogne-Liège. Les organisateurs ont mis le paquet pour l’honorer en redessinant les contours de la Doyenne. Pourtant, les favoris vont se faire attendre, ne reprenant le dernier rescapé de l’échappée matinale qu’au pied de la côte de la Roche-aux-Faucons à 20 kilomètres du but. Ce n’est qu’ici que la course va enfin se décanter parmi les favoris : Arredondo et Pozzovivo s’avancent les premiers dans la Roche-aux-Faucons ; puis Caruso, Denifl et Pozzovivo encore s’installent devant dans le quartier de Saint-Nicolas. Mais c’est un peloton d’une trentaine de coureurs qui se présente à Ans. Vainqueur sortant, Daniel Martin démarre là-même où il s’était envolé vers la victoire un an plus tôt. Mais l’Irlandais s’affale brusquement dans la dernière courbe. L’avant-garde du peloton, d’où jaillit Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), est déjà là. Valverde et Kwiatkowski font le podium.
N°4 : Alexander Kristoff prend de la dimension
Ils ont eu beau désirer très fort l’ajout de la Pompeiana entre la Cipressa et le Poggio, les organisateurs de Milan-San Remo doivent s’en remettre une fois encore au parcours qui leur est devenu traditionnel. L’hiver pourri a esquinté les routes qui jalonnent la Riviera et interdit à la classicissima l’emprunt de cette nouvelle difficulté. Sans la Pompeiana, mais aussi sans la Manie, le premier monument du calendrier se radoucit pour faire à nouveau du pied aux finisseurs les plus explosifs au terme de 294 kilomètres courus sous une pluie froide. Une tentative de Vincenzo Nibali, passé avec une demi-minute d’avance au sommet de la Cipressa, échoue dans le Poggio, en haut duquel bascule un paquet d’une trentaine d’hommes. Il y aura sprint à San Remo, où le Norvégien Alexander Kristoff (Team Katusha) s’impose devant Cancellara et Swift.
N°5 : tout vient à point à qui sait attendre
Au bas de la Boccola, où la classique italienne finit désormais son plongeon sur Bergame à moins d’un kilomètre de l’arrivée, ce sont les silhouettes de neuf coureurs qui se dessinent. Nul besoin de dossard pour les identifier. Chacun répond aux critères d’exigence d’une épreuve comme le Tour de Lombardie : Albasini, Aru, Costa, Gilbert, Martin, Sanchez, Rodriguez, Valverde et Wellens. Seulement il aura fallu attendre les toutes dernières minutes d’une épreuve complètement remodelée pour voir ce groupe d’hommes forts se dessiner dans le mur partiellement pavé de la Boccola. A la bascule, on compte neuf hommes devant. Eux n’auront pas le temps de faire les comptes. Sitôt la descente achevée, Daniel Martin (Garmin-Sharp) profite de sa position en queue de groupe pour attaquer à 450 mètres du but et filer accrocher un nouveau monument à son palmarès sous les yeux d’Alejandro Valverde et Rui Costa, ses dauphins.