N°1 : Steven Kruijswijk, 19ème étape du Tour d’Italie
Une avance confortable de 3 minutes sur ses rivaux à trois étapes du terme, une impression de facilité dès que la route s’élevait, des adversaires annoncés au plus bas : toutes les planètes semblaient alignées pour que Steven Kruijswijk, l’outsider de toujours, s’en aille conquérir le Giro en mai dernier. Mais le brusque réveil de Vincenzo Nibali allait changer la donne. Le Sicilien, au plus mal au début de la dernière semaine, retrouve subitement son vrai niveau et lance les grandes manœuvres dans le col Agnel au cours de la 19ème étape. Le visage habituellement serein du Néerlandais affichait déjà un rictus inquiétant à la fin de la montée. Les premiers lacets de la descente confirmaient que le Maillot Rose n’était pas au mieux. Tandis que Nibali s’élance à pleine vitesse dans la descente, Steven Kruijswijk manque de lucidité en voulant aller à la poche dans l’un des premiers virages. Son erreur de trajectoire lui vaut un vol plané dans les congères de neige balayées sur le côté de la route. Le grimpeur du Team LottoNL-Jumbo se relève avec une côte fracturée et sait alors que son rêve de victoire vient de s’envoler. La descente du col Agnel allait s’avérer redoutable pour les favoris. Quelques instants après Kruijswijk, Ilnur Zakarin, alors 5ème du classement général, chute à son tour et quitte la course rose.
N°2 : Annemiek Van Vleuten, Jeux Olympiques
Bien qu’il restait encore onze kilomètres dans la course olympique, Annemiek Van Vleuten touchait au but. Mais la descente de la Vista Chinesa allait changer le cours de l’histoire et susciter l’inquiétude. Dans l’un des derniers virages dangereux, la roue avant de la Néerlandaise se dérobe sur un coup de frein tardif. Projetée vers l’avant, l’ancienne lauréate de la Coupe du Monde s’écrase brutalement la tête la première sur une bordure longeant la chaussée et heurte deux fois le sol. La caméra poursuit sa route et laisse une dernière image du corps inanimé d’Annemiek Van Vleuten sur le bord de la route. L’angoisse gagne alors tous les suiveurs qui craignent le pire. Mais les nouvelles parvenues quelques heures après l’épreuve remportée par sa compatriote Anna Van Der Breggen se veulent rassurantes. Le bilan fait état d’une sévère commotion cérébrale et de trois micro-fractures à la colonne vertébrale. Un mois plus tard, celle qui fait office de miraculée retrouve la compétition et remporte le Tour de Belgique.
N°3 : Vincenzo Nibali, Jeux Olympiques
S’il a pu « bénéficier » des malheurs de Steven Kruijswijk dans la descente du col Agnel, Vincenzo Nibali endosse le rôle du héros malheureux quelques mois plus tard pendant la course olympique. Malgré un Tour de France moyen, l’Italien se présente en favori à Rio et assume vite son statut en portant l’offensive décisive à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée. L’ancien champion d’Italie prend ainsi ses responsabilités dans l’ultime montée de la Vista Chinesa en s’isolant en compagnie de Sergio Henao et Rafal Majka. Mais la descente allait s’avérer encore plus sélective que la montée. Pourtant réputé pour ses qualités de pilotage, Vincenzo Nibali s’écrase dans l’un des virages les plus dangereux avec Henao, se fracture la clavicule et doit se résoudre à laisser filer une médaille qui lui semblait promise.
N°4 : Fabian Cancellara, Paris-Roubaix
La physionomie qu’avait prise Paris-Roubaix rendait le secteur de Mons-en-Pévèle plus stratégique encore que d’ordinaire. Depuis 70 kilomètres, Fabian Cancellara était dans l’obligation de mener la chasse derrière un groupe de favoris, emmené par Tom Boonen. Surpris par une chute dans le secteur de Maing à 115 kilomètres de l’arrivée, le Suisse avait loupé le bon wagon et abordait la Trouée d’Arenberg avec 1’15 » de retard. Mais à force de persévérance, le futur retraité revenait à portée de fusil du groupe de Boonen. Les 35 secondes qui séparaient les deux groupes pouvaient être bouchées sur le secteur de Mons-en-Pévèle. Mais à trop vouloir se précipiter, le Bernois en oublie les pièges que peuvent tendre les secteurs de l’Enfer du Nord. Le leader de l’équipe Trek-Segafredo chute sur les pavés glissants et se retrouve subitement hors jeu pour un quatrième sacre qui aurait fait de lui l’égal de Tom Boonen et de Roger De Vlaeminck.
N°5 : Alberto Contador, 1ère étape du Tour de France
Le Tour de France d’Alberto Contador s’est arrêté chez lui, en Espagne au cours de la 9ème étape après une première semaine marquée par les galères. L’Espagnol avait entamé la Grande Boucle du mauvais pied. Une chute à 80 kilomètres de l’arrivée de la 1ère étape était en effet à l’origine de tous ses maux. À la sortie d’un virage, Alberto Contador glisse et vient frapper violemment un îlot directionnel. S’il termine l’étape avec le maillot arraché et l’épaule droite meurtrie, il passe la ligne dans le même temps que ses rivaux. Mais les conséquences de ce gadin allaient se faire ressentir un peu plus tard. Une nouvelle chute en chemin vers Cherbourg n’arrangeait pas les choses et c’est donc diminué que le Madrilène abordait les premières étapes décisives. Dans le dur au Lioran comme au lac de Payolle et vers Luchon en attente de jours meilleurs, Alberto Contador abandonnait finalement lors de la dernière étape pyrénéenne, fiévreux.