Sur l’île artificielle de The Pearl, au Nord de Doha, un roi a retrouvé sa couronne. Tony Martin n’avait pas connu la joie, le bonheur, l’honneur de revêtir le maillot de champion du monde depuis 2013. Depuis, le rouleur allemand avait malgré tout réussi à remporter des titres mondiaux de la discipline, mais c’était par équipe, avec Etixx-Quick Step, qui dimanche encore a ajouté une ligne à son impressionnant palmarès.
Kyrienka, Dumoulin, Dennis ou encore le récent champion d’Europe Castroviejo faisaient partie, avec Martin, des favoris à la succession du premier cité, et ce en l’absence du champion olympique Fabien Cancellara, ainsi que de Christopher Froome.
Mais le rouleur originaire de Cottbus n’a fait qu’une bouchée de ses concurrents, avalant les 40 kilomètres du circuit à une vitesse folle (53,671 km/h en moyenne), et mettant pas moins de 45 secondes au champion du monde sortant Vasil Kyrienka. Le podium est complété par le coureur espagnol et champion d’Europe en titre Jonathan Castroviejo, qui termine à 1’10 du rouleur allemand, aujourd’hui âgé de 31 ans.
C’est sous un parapluie, à l’ombre d’une chaleur accablante, voire étouffante, que le coureur d’Etixx Quick Step a appris la délicieuse nouvelle. En remportant son quatrième titre, il égale ainsi le record du Suisse Fabian Cancellara. Une performance historique, qui vient couronner une saison assez mitigée pour Panzerwagen, qui n’a remporté que deux chronos cette saison, aux championnats d’Allemagne en juin, et celui du Tour de Grande-Bretagne en septembre, et qui avait totalement raté ses Jeux en terminant 12e, à 3’18 de Spartacus.
Les Français n’ont pas été flamboyants. Jérémy Roy et Johan Le Bon se classent 34e et 35e de la course. Le premier cité se montre déçu par sa performance, mais ne cache pas qu’il a eu du mal à s’acclimater à la chaleur : « Il fait chaud ici, et nous faire disputer un mondial de cyclisme sur route au Qatar c’est peut-être en vue du mondial de foot qu’ils tentent cette expérience. Je suis content en tout cas pour ma part d’en avoir fini. Mon compteur indiquait plus de 40 degrés, comme je l’ai dit après ma course une personne normale quand son corps atteint une telle température, il est cloué au lit… »
Quant à Johan Le Bon, sa performance est à l’image de la majeure partie des tricolores engagés : lui aussi a souffert de la chaleur : « Je n’étais pas à 70% de mes capacités, allez 80%, mais j’avais le sentiment de ne rien pouvoir faire. C’est décevant quand même. C’était un effort violent, courir sous la chaleur c’est spécial. C’était difficile d’entrée de jeu, on n’arrive pas à se mettre à fond, c’est étouffant comme si on avait du mal à respirer ».
Ces championnats du monde de contre-la-montre se sont déroulés sans aucun spectateur présent, ou dix tout au plus, en cherchant bien sur l’écran. Les Mondiaux de Doha démarrent plutôt mal, avec des performances sportives qui se voient mises en retrait par rapport aux polémiques sur les fortes chaleurs, et le manque d’intérêt des Qataris. Pas de monde au bord des routes sur une épreuve qui est sensée être synonyme de fête populaire, d’événement gratuit à la portée de tous, ça fait un peu tâche. Et pas sûr que les courses en ligne arrangent les choses…