On dit des années olympiques qu’elles élèvent le niveau. Elles sont propices généralement à l’établissement de nouveaux records, de nouvelles références. Pour la journée d’ouverture des Championnats du Monde de cyclisme sur piste sur l’anneau de Melbourne, deux records du monde sont tombés. En poursuite par équipes masculine et en vitesse par équipes féminine (par deux fois !). C’est dire le niveau des athlètes qui ont commencé à partir en quête d’un maillot arc-en-ciel, et qui sont déjà en piste pour la quête des lauriers olympiques. Et quand on s’attendait à une domination des Cyclones australiens sur la piste de la Hisense Arena, l’approche des Jeux a rappelé que le niveau avait augmenté d’un cran dans toutes les nations et que la puissance des pistards australiens ne serait pas seule à régner cette semaine aux Mondiaux 2012.
Le premier record du monde, c’est donc la Grande-Bretagne qui l’a signé en poursuite par équipes masculine. Le groupe composé d’Ed Clancy, Peter Kennaugh, Andrew Tennant et Geraint Thomas a couvert les 4000 mètres en 3’53″295 (61,724 km/h), améliorant de 19 centièmes le temps record établi voici quatre ans… aux Jeux Olympiques de Pékin. Qui dit recordmen du monde dit automatiquement champions du monde. Les Australiens tenants du titre Jack Bobridge, Rohan Dennis, Michael Hepburn et Glenn O’Shea n’ont su opposer une véritable résistance aux Britanniques, qui ont parcouru les 4 kilomètres en 12 centièmes de seconde plus vite que les autochtones. A quatre mois des Jeux Olympiques de Londres, les Britanniques ont donc reconquis le titre que leur avait chipé la nation organisatrice de ces Mondiaux. La médaille de bronze est revenue à la Nouvelle-Zélande, vainqueur de la Russie pour la 3ème place.
Le public australien a ensuite pensé avoir une chance de célébrer un premier titre mondial après la qualification d’Anna Meares et Kaarle McCulloch en finale de la vitesse par équipes féminine contre la paire allemande Kristina Vogel-Miriam Welte. Mais le duo allemand avait déjà, à ce moment-là, annoncé la couleur avec l’établissement en qualifications d’un tout nouveau record du monde, là encore, en 32″630. La finale s’est courue encore plus vite. Et si Anna Meares a bouclé son tour de piste 23 centièmes de seconde plus vite que Miriam Welte, l’Allemande Kristina Vogel a signé un incroyable second tour pour améliorer le record du monde de 81 millièmes de seconde (32″549), reprendre 28 centièmes à Kaarle McCulloch et franchir la ligne en championne du monde. La paire française Clair-Sanchez est restée aux portes des finales, 5ème.
La France arrive 1 millième de seconde trop tard pour le titre mondial.
L’exercice était moins prévisible pour les nations engagées dans le scratch masculin, une épreuve longue de 15 kilomètres. Une affaire de sprinteurs, bien souvent. Mais devant la concurrence importante, l’Italien Elia Viviani, pro sur route chez Liquigas-Cannondale et vice-champion du monde en 2011, a préféré anticiper en attaquant dans la dernière partie pour tenter de reprendre l’Autrichien Andreas Muller, échappé. Viviani s’est finalement effondré dans les derniers tours, terminant au dernier rang du classement. Et c’est au sprint que s’est terminé ce Championnat du Monde du scratch, pour le plus grand bonheur d’un sprinteur britannique. Pas Mark Cavendish mais son coéquipier chez Sky Ben Swift. Le sprinteur de 24 ans, déjà vainqueur de nombreuses épreuves de renom sur route, a conquis le titre devant le Suf-Africain Nolan Hoffman et le Néerlandais Wim Stroetinga. Le Français Vivien Brisse s’est classé 10ème.
Il restait une épreuve capitale à disputer, celle de la vitesse par équipes ! On en connaissait tous l’enjeu pour l’équipe de France, déchue après des manquements aux règles de géolocalisation de la part de Grégory Baugé, et donc en quête de rachat et de rattrapage sur l’anneau australien. Maintenu dans sa composition victorieuse de 2011, le trio français Baugé-Sireau-D’Almeida s’est très vite mis dans la course, réalisant le meilleur temps des qualifications, synonyme de place en finale. Dans un premier temps, on a cru à une confrontation contre les Allemands Enders-Levy-Nimke, ceux-là même qui ont hérité du maillot arc-en-ciel des Français, et 2ème temps des qualifs. Mais un membre du trio s’étant écarté de plus de quinze mètres avant la fin du tour qu’il devait mener, c’est toute l’équipe qui a été déclassée et privée de finale !
Et voilà comment les Australiens Shane Perkins, Scott Sunderland et Matthew Glaetzer, 3ème temps des qualifications, ont décroché leur billet pour la finale face aux Français. Une finale exceptionnelle menée tout du long par la France… avant un incroyable rebondissement. Superbe démarreur, Grégory Baugé a passé le relais à Kevin Sireau avec 169 millièmes d’avance pour les Bleus. Sireau a maintenu la différence, passant la main à Michael D’Almeida avec un avantage de 123 millièmes. Mais dans le dernier tour Matthew Glaetzer a fait bien mieux que le Français, qui a coupé la ligne 1 millième de seconde trop tard pour empocher le titre, laissant échapper le maillot arc-en-ciel aux Australiens. Il y a dix ans, Arnaud Tournant s’était incliné sur la même différence infinitésimale face à Chris Hoy dans le kilomètre. Les Australiens arrachent ainsi leur premier titre mondial de la semaine, la France sa première médaille au goût amer.
Poursuite par équipes Messieurs :
Qualifications :
1. Grande-Bretagne (GBR) en 3’54″485
2. Australie (AUS) en 3’54″654
3. Nouvelle-Zélande (NZL) en 3’59″156
4. Russie (RUS) en 3’59″290
5. Espagne (ESP) en 4’01″717
6. Belgique (BEL) en 4’02″317
7. Danemark (DAN) en 4’03″237
8. Pays-Bas (PBS) en 4’04″489
9. Allemagne (ALL) en 4’05″078
10. Corée (COR) en 4’06″970
11. Suisse (SUI) en 4’09″200
12. Chili (CHI) en 4’10″249
13. Ukraine (UKR) en 4’10″943
14. Hong Kong (HKG) en 4’11″886
15. Kazakhstan (KAZ) en 4’13″145
Finale :
1. Grande-Bretagne (GBR) en 3’53″286
2. Australie (AUS) en 3’53″401
Petite finale :
3. Nouvelle-Zélande (NZL) en 3’57″682
4. Russie (RUS) en 3’59″237
Vitesse par équipes Dames :
Qualifications :
1. Allemagne (ALL) en 32″630
2. Australie (AUS) en 32″752
3. Chine (CHN) en 32″937
4. Grande-Bretagne (GBR) en 32″941
5. France (FRA) en 33″355
6. Russie (RUS) en 33″440
7. Pays-Bas (PBS) en 33″571
8. Ukraine (UKR) en 33″639
9. Espagne (ESP) en 34″276
10. Nouvelle-Zélande (NZL) en 34″278
11. Venezuela (VEN) en 34″335
12. Colombie (COL) en 35″025
13. Corée du Sud (COR) en 35″128
14. Japon (JAP) en 35″301
15. Hong Kong (HKG) en 36″631
Déclassée : Lituanie (LIT)
Finale :
1. Allemagne (ALL) en 32″549
2. Australie (AUS) en 32″597
Petite finale :
3. Chine (CHN) en 32″870
4. Grande-Bretagne (GBR) en 33″160
Scratch Messieurs :
Finale :
1. Ben Swift (GBR)
2. Nolan Hoffman (AFS)
3. Wim Stroetinga (PBS)
4. Alex Frame (NZL)
5. Martin Blaha (TCH)
6. Lucas Lib (ALL)
7. Sunjae Jang (COR)
8. Angel-Dario Colla (ARG)
9. Pablo-Aitor Bernal (ESP)
10. Vivien Brisse (FRA)
11. Edison Bravo (CHI)
12. Franco Marvulli (SUI)
13. Pavel Gatskiy (KAZ)
14. Andreas Mueller (AUT)
15. Ivan Savitsky (RUS)
16. Alexander Edmondson (AUS)
17. Hariff Salleh (MAS)
18. Aliaksandr Lisouski (BLR)
19. Moreno De Pauw (BEL)
20. Bobby Lea (USA)
21. Elia Viviani (ITA)
Vitesse par équipes Messieurs :
Qualifications :
1. France (FRA) en 43″247
2. Australie (AUS) en 43″512
3. Nouvelle-Zélande (NZL) en 43″742
4. Japon (JAP) en 44″039
5. Chine (CHN) en 44″049
6. Russie (RUS) en 44″215
7. Pays-Bas (PBS) en 44″282
8. Venezuela (VEN) en 44″399
9. Pologne (POL) en 44″819
10. République Tchèque (TCH) en 45″179
11. Canada (CAN) en 45″192
12. Malaisie (MAS) en 45″529
13. Inde (IND) en 51″042
Déclassés : Allemagne (ALL), Grande-Bretagne (GBR), Etats-Unis (USA) et Grèce (GRE)
Finale :
1. Australie (AUS) en 43″266
2. France (FRA) en 43″267
Petite finale :
3. Nouvelle-Zélande (NZL) en 43″812
4. Japon (JAP) en 43″896