Après sa parenthèse écossaise hier, le peloton fait déjà son retour en Angleterre aujourd’hui. Si on change de contrée, la météo, elle, reste toujours aussi exécrable, comme pour confirmer les clichés d’une météo toujours pluvieuse dans la Perfide Albion. Les précipitations ne vont pas cesser encore aujourd’hui compliquant comme hier la tâche des coureurs. Malgré ces conditions difficiles qui en refroidiraient plus d’un, on notera que les bords des routes ne sont pas déserts pour autant. C’est bon signe à moins de dix mois du deuxième Grand Départ du Tour donné outre-Manche, sept ans après celui de Londres 2007. Carlisle n’est pas tout à fait dans le Yorkshire, mais on reste au nord de l’Angleterre et Leeds n’est, après tout, pas très loin.
L’Écosse non plus, mais ce sont les routes de la Cumbrie qui servent de décor à cette 2ème étape. Déjà passé à l’attaque dans le final hier, Anthony Delaplace (Sojasun), reprend les devants aujourd’hui très tôt dans l’étape, et emmène une échappée de sept coureurs où figure également Angel Madrazo (Movistar Team). Ces sept-là vont découvrir devant le peloton les paysages enchanteurs de cette région à l’extrême nord de l’Angleterre. On atteindra des sommets avec le Honister Pass. Cette petite route rectiligne coincée entre les collines verdoyantes offre un panorama tout bonnement sublime. Mais pas sûr que les coureurs aient pu apprécier le paysage compte tenu de l’effort qui leur est demandé. La pente dépasse par endroits les 20 % et certains membres de l’échappée semblent collés à la route.
En revanche, de tels pourcentages conviennent à merveille à des garçons dont les talents de grimpeur ne sont plus à prouver. Tout juste rétabli d’une vilaine chute en Espagne, Daniel Martin (Garmin-Sharp) a choisi de prendre part à ce Tour de Grande-Bretagne et ce n’est pas pour faire de la figuration. L’Irlandais passe à l’attaque dans cette difficulté à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée. Plus revu en compétition depuis le Tour de Burgos début août, Nairo-Alexander Quintana (Movistar Team) saute dans sa roue. Les deux hommes font forte impression et vont rejoindre le groupe de tête. Le Colombien peut alors retrouver Madrazo qui se met à la planche. Mais l’écart avec le peloton ne grimpe pas et le groupe qui avait pourtant fière allure est repris à 36 kilomètres de l’arrivée.
Immédiatement, un nouveau Movistar sort du peloton. Enrique Sanz ne connaîtra pas plus de succès que ses deux coéquipiers. Son avantage ne se portera jamais au-delà de la demi-minute. Autant dire que sur ces routes casse-pattes, c’est pratiquement impossible. Thomas Lovkvist (IAM Cycling) tentera lui aussi sa chance à 8 bornes de la ligne, mais sera repris dans le dernier kilomètre en côte. Sam Bennett (An Post Chain Reaction) fait alors parler ses qualités de puncheur et file tout droit vers un succès surprise. C’est sans compter sur Gerald Ciolek (MTN-Qhubeka) qui s’arrache pour recoller à la roue de l’Irlandais avant de le déposer dans les derniers décamètres. Le vainqueur de Milan-San Remo fait coup double et prend la tête du général.
Demain, place au contre-la-monde de 16 kilomètres autour de Knowsley.
Classement 2ème étape :
1. Gerald Ciolek (ALL, MTN-Qhubeka) en 5h01’01 »
2. Sam Bennett (IRL, An Post-Chainreaction) m.t.
3. Thomas Lövkvist (SUE, IAM Cycling) à 6 sec.
4. Simon Yates (GBR, Equipe de Grande-Bretagne) m.t.
5. Michal Golas (POL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
6. Jack Bauer (NZL, Garmin-Sharp) à 9 sec.
7. Martin Elmiger (SUI, IAM Cycling) m.t.
8. Marco Coledan (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) m.t.
9. Sergio Pardilla (ESP, MTN-Qhubeka) m.t.
10. Julien Vermote (BEL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.