Rudy, le Tour vient de passer deux jours dans les Pyrénées, comment les avez-vous vécu ?
C’était dur, surtout parce que je suis toujours malade. Je commence à aller un petit peu mieux mais ce n’est pas top. Hier c’était correct, j’ai accroché le peloton jusque dans le Port de Balès pour ensuite finir à mon rythme. Aujourd’hui, je bascule dans le premier groupe en haut du col de Latrape. Mais dans le deuxième, le col d’Agnes, les jambes ont lâché et je n’ai plus pu suivre. Je commence à ressentir la fatigue du Giro. J’ai l’endurance mais j’ai du mal dès le rythme est très élevé.
Quelle étape était la plus difficile entre celle de Peyragudes et celle de Foix ?
Celle de Peyragudes était la plus dure. L’étape était longue, nous avons fait six heures de vélo, plus de dénivelé, donc c’était vraiment plus difficile.
Que pensez-vous de cette nouvelle tendance de faire des étapes courtes ?
C’est la mode, c’est fait pour le spectacle. Sur ce Tour, c’est une fois une grosse étape de plus de 200 bornes, une autre fois une bien plus courte et on alterne. Pour nous c’est très exigeant, car la course se déroule vraiment à fond pendant 100 kilomètres. En plus on fait souvent beaucoup d’heures de bus sur une journée comme aujourd’hui donc ce n’est pas du tout du repos. Sur un jour comme aujourd’hui, on part à 11h le matin et on va rentrer à 20h30 pour trois heures de vélo. Et ce sont trois heures à bloc de départ à l’arrivée, sans temps faibles. Je pense qu’il ne faut pas que ces étapes reviennent trop souvent sur les trois semaines.
Arthur Vichot a abandonné aujourd’hui, il n’a donc pas pu récupérer correctement de sa chute ?
Oui, même en marchant il avait mal. Il a essayé en montant sur le vélo mais il a ressenti la même douleur donc ce n’était plus possible de continuer. C’est dommage, d’autant plus que les deux-trois prochaines étapes auraient pu très bien lui convenir sur le papier. Nous avons vécu le top en première semaine et là nous ne sommes plus que quatre… Mais on va essayé de se battre jusqu’au bout.
Votre Tour passe par toutes les émotions, comment abordez-vous cela avec l’équipe et le staff ?
Nous essayons d’être toujours optimistes. Je pense que cela va nous souder encore un peu plus, ces moments-là rapprochent. Nous allons tout donner pour les étapes qui restent et essayer de se faire un peu plus mal en pensant à ceux qui ont quitté l’aventure.
Quels vont être les objectifs des prochaines étapes ?
Je pense que si on se sent bien on aura le droit d’aller devant. Sinon, on va attendre le jour où les jambes sont bonnes et dès que nous aurons l’occasion nous tenterons quelque chose.
Il y a encore de grosses étapes à venir, notamment dans les Alpes. Est-ce quelque chose que vous appréhendez après un passage des Pyrénées compliqué ?
Oui parce que j’ai reconnu les étapes et c’est très dur. Mais on arrive chez moi, et je connais les routes par cœur. Donc ça ne me fait pas peur car je sais que je serai soutenu par la famille. Ce sera une petite motivation supplémentaire.
Propos recueillis par Adrien Godard