Rudy, le Tour est désormais bien lancé, comment avez-vous passé les premières étapes en ligne ?
Disons qu’on sait qu’on est au Tour de France quand on prend en compte le degré de nervosité du peloton. Dans les 50 derniers kilomètres, pour rester placé, il faut faire beaucoup, beaucoup d’efforts car tout le monde veut être devant. Les arrivées sont encore plus nerveuses, ça frotte beaucoup, et il faut redoubler de vigilance. Dimanche à Liège, le final était vraiment stressant, avec quelques chutes. Chez nous, Mickaël Delage en a fait les frais. Mais Arnaud Démare a pris une belle 2ème place.
Qu’est-ce qui accentue la nervosité du peloton au mois de juillet ?
Les meilleurs coureurs du monde sont présents sur la course, ce qui forcément rend déjà le niveau plus élevé. Et puis tout le monde a la pression. Les premiers jours, tous les coureurs sont relativement frais, les consignes sont les mêmes dans les oreillettes, ça rend la course plus difficile. Clairement, ça n’a rien à voir avec l’atmosphère des courses auxquelles nous sommes habitués à participer. On atteint un niveau de nervosité suprême.
La nouvelle règle comptabilisant les cassures de moins de trois secondes dans le même temps que le vainqueur peut-elle changer la donne s’agissant de l’attitude des leaders ?
Non, ça ne change rien car les cassures sont rarement de trois secondes. Il faut neutraliser carrément les temps aux trois kilomètres, là ça pourrait être une solution pour éviter les chutes.
On vous sait attiré par les étapes montagneuses qui vont venir. Quel est votre rôle sur des étapes de plaine ?
Sur ces étapes-là, mon but est d’aider Arnaud en filant un petit coup de main. Dimanche, j’ai roulé une partie de la journée pour contrôler l’échappée. Mais je peux aussi éventuellement l’accompagner dans le final, comme c’était le cas à Longwy, même si je suis resté en second rideau car j’avais peur de prendre des risques.
Olivier Le Gac, avec qui vous partagez la chambre depuis Düsseldorf, est en souffrance depuis hier. Comment va-t-il ?
Il a été un peu malade. Il souffre d’une intoxication alimentaire ou peut-être même d’une gastro. Hier, il n’avait vraiment pas de forces. Il s’est accroché au courage pour finir l’étape, et franchement chapeau à lui parce qu’il était vraiment vidé. Et j’espère que dans les jours à venir ça va aller et qu’il va pouvoir se retaper.
Quelles mesures sont prises au sein de l’équipe lorsqu’un coureur souffre d’une maladie aussi contagieuse qu’une gastro ?
Olivier est à l’isolement ! Depuis qu’il s’est plaint du ventre, on ne fait plus chambre ensemble. Je fais donc chambre avec Jacopo Guarnieri et lui se retrouve tout seul la nuit. Même sanction pour le dîner. Il n’a pas mangé avec nous hier soir, on fait en sorte que ça ne contamine personne…