Rudy, comment avez-vous organisé votre première journée de course sur le Tour de France avant votre départ à 16h57 ?
Je me suis levé à 9h00, j’ai pris un petit-déjeuner classique, puis j’ai regardé les essais du Grand Prix Moto de Sachsenring, pas loin d’ici en Allemagne. J’aime bien la moto et ça me permet de penser à autre chose qu’au Tour de France. Nous sommes ensuite allés reconnaître le parcours, j’ai fait deux tours du circuit entre 12h30 et 13h30, avant d’aller manger à 14h00. Juste un bol de riz car avant un effort violent comme celui-ci, on ne peut pas trop manger. J’ai ensuite regardé les qualifs du Grand Prix puis j’ai rejoint le paddock à vélo pour m’échauffer une vingtaine de minutes.
En quoi a consisté votre échauffement ?
J’ai passé vingt minutes sur les rouleaux, c’est allé vite. J’ai fait monter le cœur une fois. Ce contre-la-montre n’était pas un objectif, je voulais simplement me débloquer car depuis le Championnat de France j’ai fait avant tout de la récupération. L’idée était de se remettre en route. En revanche je n’ai pas mis la ceinture pour connaître mon rythme cardiaque car elle me gêne en course. J’aimerais bien connaître mes paramètres mais la ceinture descend tout le temps ou me serre trop et m’empêche de respirer. Du coup je ne la mets jamais.
Comment les jambes ont-elles répondu dans ce contre-la-montre de Düsseldorf ?
J’ai eu de bonnes sensations. J’ai senti que j’avais les jambes assez fraîches malgré les deux jours passés à l’hôtel qui n’ont pas forcément été évidents à gérer. Ça répondait donc plutôt bien, je me suis bien appliqué dans les deux lignes droites, au départ et à l’arrivée, mais je n’ai vraiment pas pris de risques dans les virages. Je me suis attaché à virer tout doucement. Ce contre-la-montre va me mettre dans le rythme.
Comment avez-vous jugé ce parcours le long du Rhin et au cœur de Düsseldorf ?
Il y avait un peu trop de virages dangereux à mon goût. Le début comme la fin, sur une longue ligne droite de 4000 mètres, s’adressait aux spécialistes. Mais avec ces virages humides, dont on ne savait pas trop s’ils glissaient ou non, les adeptes du chrono ont dû malgré tout prendre un peu de risques pour se hisser devant. La pluie a rajouté du stress, d’autant qu’un coup il pleuvait, un coup ça s’arrêtait. Je suis parti sous une bonne pluie puis rentré sous quelques gouttes. Tout le monde n’a pas connu tout à fait les mêmes conditions, et au final ça fait des secondes d’écart.
Au retour des 14 kilomètres, vous êtes à nouveau monté sur le home-trainer. Dans quel but ?
Après un effort comme celui-ci d’une quinzaine de minutes, il est bien de récupérer sur les rouleaux. Ça permet de reprendre son souffle, d’oxygéner un peu les muscles, avant de rentrer à l’hôtel. J’ai fait dix minutes de récupération au bus avant de rentrer à l’hôtel à vélo, entre deux averses, ce qui m’a fait 2 kilomètres de plus.
Comment avez-vous perçu l’atmosphère de ce Grand Départ en Allemagne ?
Elle est bonne, et j’aime bien quand le Tour de France commence par un chrono. Ça n’avait pas été le cas lors de mes deux précédentes participations en 2013 et 2014. On a alors toute la foule pour soi pendant quinze minutes. Même si on ne peut ni regarder ni trop profiter, c’est toujours sympa d’avoir ce bruit des spectateurs qui tapent sur les barrières. J’aime bien.