Jean-Marc, comment avez-vous géré la seconde journée de repos à Pau ?
Assez simplement. J’ai simplement dormi un peu plus que d’habitude, pris un petit-déjeuner léger et fait ma petite sortie de décrassage. J’ai dû rouler une heure et demie. C’était histoire de tourner les jambes, rouler tranquille, refaire le monde avec les copains. Chacun roule comme il veut mais j’aime bien tourner la patte, monter deux ou trois bosses pour suer un peu. Sans mettre trop gros pour bien évacuer les toxines.
Quel était le menu au retour de la sortie ?
On a mangé léger, le cuisinier nous ayant fait un bon petit repas. C’était barbecue… mais très light ! De la viande blanche, du poisson, il y avait le choix, assorti de légumes du jardin. C’était très agréable. L’après-midi, nous avons discuté entre nous. J’ai passé du temps avec ma copine. Puis une sieste et le massage.
Certaines équipes sont allées monter un col, ce n’était pas au programme chez Saur-Sojasun ?
Non, pas vraiment. Si on avait été au pied d’un col, ça aurait pu se faire. On aurait monté peinard, ça fait une bonne séance de décrassage. Mais là on était peut-être à 20 bornes, donc le temps d’y aller, de monter le col et de revenir ça aurait fait deux heures et demie, trois heures de vélo, c’est trop !
Depuis votre dernier journal de bord, nous sommes arrivés dans le sud-ouest, comment se sont passées ces deux journées ?
Sur la route de Foix, c’était un petit peu chaud au début. Nous sommes allés dans tous les coups, ça se passait bien, et puis il y a eu le petit col du Portel, qui a été très dur, comme je le savais. Ça a vraiment fait la guerre, mais Jérôme Coppel était mal. Du coup on a fait redescendre Julien Simon et Brice Feillu pour l’aider à ne pas faire trop d’efforts. Ça nous a fait rater l’échappée, alors que je pense que Brice ou Juju auraient pu y être.
Comment avez-vous vécu le coup de moins bien de Jérôme Coppel ?
Jérôme n’est pas une machine. C’est normal qu’il ait des journées sans dans un Grand Tour. C’est même rassurant. Il est super fort mais il est tombé malade et c’est normal qu’il ait eu un coup de moins bien. Il s’en est bien remis en fin d’étape et a été à la hauteur à la fin.
Comment va-t-il après la journée de repos ?
J’ai totalement confiance en lui. Il se connaît vraiment bien, malgré son jeune âge. Il fait tout le métier au millimètre. C’est un exemple alors qu’il est plus jeune que moi. Lundi, ça a été une journée difficile à gérer. Au niveau respiratoire ça a été la galère parce que ça ne faisait que monter et descendre. Il a galéré avec ses bronches. Il s’en est finalement bien tiré et a semblé mieux lundi que dimanche. On espère qu’il aura bien récupéré.
N’est-ce pas un peu frustrant de devoir être sur les freins quand on sait que vous étiez disposé à prendre la bonne échappée ?
Non car mon travail premier, c’est d’être auprès de Jérôme et ça me fait énormément plaisir. A Foix, quand c’est sorti, j’étais au taquet. Je m’étais mis minable avant le col du Portel, où j’ai coincé. Lundi, on s’est bien bagarré pour y être. Julien Simon a été un peu présomptueux à un moment donné parce qu’il se sentait fort. Il a oublié les consignes de marquer Pierrick Fédrigo et Thomas Voeckler et est allé dans tous les coups par excès de confiance. Quand ils l’ont contré, c’était trop tard.
Aujourd’hui, c’est à nouveau une grosse étape pyrénéenne, comment sentez-vous les difficultés ?
Il faut espérer que le coup parte avant l’Aubisque, sans quoi ça va être une journée galère. Il y a 35 kilomètres pour arriver là, je pense qu’un groupe sera parti, un peu à l’image de l’étape de La Toussuire. Un groupe d’une vingtaine de mecs puis des costauds qui reviendront dans l’Aubisque. Il y aura deux courses dans l’étape.
Propos recueillis à Pau le 17 juillet 2012.