Tous les deux jours, Anthony Delaplace (Saur-Sojasun) nous ouvre son journal de bord à travers une interview. Sensations personnelles, atmosphère dans l’équipe, il est notre témoin privilégié au cœur du peloton du Tour de France.
Anthony, dans quel état d’esprit êtes-vous à la sortie de la présentation des équipes du Tour de France ?
C’est mon deuxième Tour de France après une première expérience l’an dernier. Je suis moins stressé que l’an dernier parce que je sais où je vais. J’ai moins la pression. L’état d’esprit est bon. J’avais toutefois l’impression qu’il y avait plus de monde l’an dernier au Puy du Fou. La présentation se déroulait dans une arène, ça paraissait aussi plus impressionnant qu’un tour de la Place Saint-Lambert. Ici à Liège, ça restera aussi un bon souvenir.
L’équipe Saur-Sojasun n’avait pas forcément répondu aux attentes l’an dernier, abordez-vous le Tour avec un esprit revanchard ?
Pas du tout. On fait notre métier au maximum. Notre Tour de France, l’an dernier, avait été un peu compliqué pour nous en première semaine. Après, je pense qu’à compter de la deuxième semaine, nous avons été présents dans pas mal d’échappées. Certes, on n’a pas gagné de victoire d’étape, mais il n’y a qu’un Français à y être parvenu. Notre objectif initial était un Top 15 avec Jérôme Coppel, il a fait 14ème, 13ème maintenant, nous avons atteint cet objectif qui était le nôtre pour un premier Tour de France. Nous avons fait un bon début de saison. Toute l’équipe Saur-Sojasun marche vraiment bien. Nous avons un super collectif et nous espérons peser sur ce Tour de France.
L’an dernier vous étiez le benjamin du peloton, vous l’avez terminé en vous montrant offensif. Cet acquis devrait vous servir cette année ?
Oui, c’est sûr que l’an dernier j’avais fait trois échappées et un bon Tour de France. Le plus dur va être de confirmer cette année. J’espère prendre des échappées qui, cette fois, iront au bout. Mon objectif premier est de pouvoir jouer une victoire d’étape.
Quelle a été votre plus grosse satisfaction cette saison ?
Nous avons les mêmes bases que l’an dernier, le même collectif. Stéphane Heulot travaille sur le long terme, avec le même groupe depuis trois ans. Beaucoup de coureurs, comme Julien Simon, arrivent à maturité. Beaucoup de coureurs arrivent avec beaucoup d’expérience, c’est ce qui nous rend plus forts cette année. Le collectif, on l’a depuis les débuts de l’équipe.
Jérôme Coppel est très affûté, il va être présent ?
Oui, je pense que Jérôme va être là, après on n’est jamais à l’abri d’une chute ou d’une méforme. Il est en confiance, on a confiance en lui. Toute l’équipe est derrière lui et nous allons faire un gros travail pour lui. On espère qu’il décrochera son objectif de Top 10 au général.
Quel sera votre rôle ?
Il n’a pas encore été défini totalement. Nous n’avons pas encore fait le briefing avec l’équipe. Dans la première semaine, mon rôle sera d’aider Jérôme en cas de bordures, de rester avec lui pour bien le replacer dans le final. Après, je pense que j’aurai carte blanche pour m’échapper sur des étapes de moyenne montagne et essayer de jouer une victoire d’étape.
Laquelle avez-vous cochée ?
L’étape Limoux-Foix peut être intéressante. J’en ai cochée trois-quatre qui peuvent aller au bout. Après, il faudra être en forme pour prendre ces coups-là. Ça bataillera beaucoup pour prendre l’échappée.
Saur quittera le cyclisme en fin de saison, comment le vivez-vous de l’intérieur dans l’attente d’un repreneur ?
J’ai toujours fait confiance à Stéphane, je lui ferai toujours confiance. Je ne m’inquiète pas, je sais qu’il travaille sur le projet. Nous sommes tous sereins dans l’équipe, maintenant on n’est jamais à l’abri. Ça avait failli ne pas repartir après Bouygues, le Crédit Agricole s’est arrêté. Pour l’instant je ne m’inquiète pas, je me concentre sur mon Tour de France et on verra ensuite.
Propos recueillis à Liège le 28 juin 2012.