Depuis le 10 décembre dernier, jour de l’annonce des formations retenues en WorldTour pour 2015, l’équipe Astana vivait avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Rien ne laissait présager qu’elle tomberait sur le groupe sportif kazakh dès aujourd’hui. Alors que la saison a débuté depuis un mois, l’Union Cycliste Internationale exige le retrait de la licence WorldTour de la formation dirigée par Alexandre Vinokourov. Annoncée par le journal l’Équipe, l’information a été confirmée par la fédération internationale en milieu de matinée. Les résultats de l’audit mené par l’Institut des Sciences du Sport de l’Université de Lausanne sont accablants. D’après l’UCI, « son contenu justifie amplement le fait de porter le cas devant la Commission des Licences et de demander que la licence d’Astana lui soit retirée ».
La plus haute instance du cyclisme avait accordé le label WorldTour à la formation kazakhe sous conditions. Pour pouvoir faire la lumière sur les faits qui ont troublé Astana ces derniers mois, une enquête avait été commandée par Aigle. Deux mois et demi plus tard, les résultats tombent. Et ils ne sont pas à l’avantage de la formation dans laquelle évolue Vincenzo Nibali. « L’UCI considère que l’audit de l’ISSUL a notamment révélé une grande différence entre les stratégies et les structures que l’équipe avait présentées à la Commission des Licences en décembre et la réalité sur le terrain », affirme le communiqué de l’Union Cycliste Internationale. Mais ce n’est pas tout.
Rattrapée par les successions des cas de dopage (les frères Maxim et Valentin Iglinskiy ont été contrôlés positifs à l’EPO, Ilya Davidenok, Artur Fedosseyev et Victor Okishev, membres d’Astana Continental, retrouvés avec des stéroïdes anabolisants), Astana est également au cœur d’une autre tourmente. L’affaire de Padoue qui traîne depuis quelques années impliquerait directement des coureurs de l’équipe de Vinokourov. L’UCI a en effet reçu des éléments en provenance de la justice italienne allant en ce sens, mais n’est pas autorisée à les divulguer. Elle les transmet donc à la Commission des Licences qui devra statuer sur l’avenir de l’équipe Astana au sein du WorldTour.
A priori, les jeux sont faits et si la Commission des Licences s’en tient à la volonté de l’Union Cycliste Internationale elle ne devrait pas accorder de deuxième chance à une équipe qui a souvent joué avec le feu. Les portes des plus belles épreuves du calendrier devraient logiquement se fermer devant l’équipe Astana. À l’heure qu’il est, il n’est pas du tout certain que le vainqueur sortant du Tour de France, Vincenzo Nibali, puisse défendre son maillot jaune en juillet prochain. La Commission des Licences doit cependant faire face à une deadline bien plus courte. Paris-Nice, deuxième épreuve du calendrier WorldTour, commence dans neuf jours. Avec ou sans Astana ? C’est à cette question qu’elle devra répondre dans les délais les plus brefs.