Rendez-vous en grande région Parisienne pour fêter un centenaire le mardi 14 mai. Test auprès d’un public averti des choses du cyclisme, « bien sûr, c’est Robert Marchand », bienvenue à nos dindons de la farce. Pour l’ancien sapeur-pompier qui pratique toujours la culture physique, il faudra attendre novembre, et il est presque un jeunot à côté des 137 ans de la maison Le Coq Sportif, basée à Romilly-sur-Seine et fondée en 1882.
© Vélo 101
La marque a été rachetée en 2005 par le groupe Airesis, mais pour cette édition particulière du maillot jaune, le Coq Sportif affiche sa proximité avec le savoir-faire Français en matière de textile et a rapatrié la production du plus célèbre des maillots de cyclisme en France. Nous avons eu l’occasion de visiter cette fabrique de presque 130 ans et une centaine d’employés.
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Comme pour le maillot de l’équipe de France de rugby, Le Coq Sportif a réussi le pari d’assurer la production du maillot jaune du centenaire dans l’Aube où Troyes a longtemps été la capitale du textile en France. Il aura fallu embaucher et former du personnel pour réapprendre les métiers qui font les 8 étapes, réalisées en un jour et demi, de la confection d’un maillot. On attaque par le design où 4 personnes travaillent autant à la réalisation de visuels, logos, créations, …et on termine au conditionnement. Les étapes intermédiaires sont assurées par 3 personnes, les prototypistes, le modélisme, la coupe, les décors, la confection et le visitage, histoire qu’il ne reste pas un fil avant le conditionnement pour l’expédition.
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La production du maillot jaune va aller ainsi au rythme de 500 pièces par semaine, loin, très loin des 60 000 pièces produites au Maroc, là où est faite l’essentiel de la confection et notamment les 15 pièces qui feront la collection « Grande Boucle » Le Coq Sportif qui a aussi une partie de sa production, notamment le cyclisme, négociée au Portugal. 3 modèles de maillots jaunes vont être produits à Romilly, le manche courtes traditionnel, le maillot manches longues et une version en mesh pour les journées à forte température. Romilly permet une large flexibilité, la réalisation de petites séries, 50 exemplaires qui servent à tester le marché.
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Le tissu arrive pré-imprimé par sublimation chez France teinture et les 7 pièces qui composent un maillot (devant, dos, poches arrières, …) sont découpées au laser. Les maillots sont un mix de polyester et élasthanne, la partie décor se fait toujours après la coupe, par transfert à 150 degrés et sur 20 secondes. La sublimation permet une réelle unité du maillot, à la différence du flocage et la superposition de couches, pas forcément adaptées au cyclisme des années 2000.
Le Coq Sportif et le vélo, le Coq et le Tour c’est une histoire d’amour qui a débuté en 1951, la première année où le Tour a visité le Ventoux, un beau symbole. Des hauts comme la trilogie de Louison Bobet, premier coureur à enchaîner un triplé consécutif et des absences liées à la situation financière du Coq, finalement revenu le Fournisseur Officiel des maillots distinctifs du Tour depuis 2012 et jusque, à minima, 2021. Le Tour est un des emblèmes du Coq Sportif, même si le vélo n’est pas l’essentiel de l’activité de la firme Auboise.
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Place aux champions, c’est en présence de Bernard Hinault, Bernard Thévenet et Pedro Delgado, 8 maillots jaunes à Paris à eux trois, que Christian Prudhomme, Marc-Henri Beausire, en présence de Madame Camuset, descendante du fondateur Henri Camuset, ont dévoilé les 20 maillots réalisés en commémoration des champions aux 5 Tours, dont Bernard Hinault, héros du maillot remis lors de la 8ème étape Mâcon-Saint-Etienne, la ville où il a maculé le maillot jaune de sang, finissant avec le nez cassé en 1985. Les lieux célèbres sont aussi magnifiés dont la plus haute route et donc sommet du Tour, l’IIseran, étape 19, là où Louison Bobet a terminé sa carrière.
Pour Bernard Hinault, « le maillot jaune, c’est du bonheur, c’est du plaisir ». Il l’a souligné, ces si beaux symboles seront gâchés par l’encadré publicitaire réservé aux sponsors des équipes. On souhaite que, à l’image de Marc Madiot qui sanctuarise les maillots de champions nationaux chez Groupama-FDJ, certains managers décident par grandeur d’âme, de garder la symbolique des maillots jaune que vont porter leurs coureurs. Par la même, on rêve qu’un coureur « à la Merckx », qui aura porté 111 fois le maillot jaune, collectionne les 20 maillots jaunes commémoratifs ; son excédent de bagages vaudra son pesant d’or.
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Le premier maillot jaune du centenaire, il aura l’Atomium comme symbole, sera délivré dans moins de 2 mois maintenant, on a hâte d’y être, comme on a hâte de voir la suite…Au hasard, les maillots jaunes du 101ème anniversaire, ça tombe bien Vélo 101 aura 20 ans. A suivre.