Dans deux mois se déroulera la 101ème édition du Championnat de France dans la petite commune finistérienne de Lannilis. Deux petits mois seulement avant ces trois jours de fête populaire et sportive, durant lesquels les meilleurs Français se battront pour décrocher le maillot tricolore tant convoité. Qu’ils s’apprêtent à suivre ou vivre cette course, qu’ils soient collectionneur, assistant, journaliste ou encore coureur professionnel, le message est le même : un Championnat de France en Bretagne, ça marque !
Kévin est un de ces assistants que l’on remarque sur le bord des routes. Le talkie-walkie à la main, veste d’une équipe sur le dos, il fait partie du paysage cycliste depuis son plus jeune âge. Fin juin, il sera de la partie dans le pays des Abers, sûrement à la charge d’une équipe, pour la première fois. « J’avais déjà été voir le France 2009 à Saint-Brieuc avec la victoire de Dimitri Champion avec le maillot de l’équipe Bretagne-Schuller. C’était beau ! Ce serait une consécration pour moi de travailler là-bas. Pour l’instant je suis en relation avec quelques coureurs esseulés mais rien de concret. Ce qui est sûr c’est que le regarder à la télé serait une déception… »
Yoann Paillot (La Pomme Marseille) est quant à lui bien connu des amateurs du cyclisme. L’an passé, il avait terminé à la surprise générale sur le podium du Championnat de France du chrono, au nez et à la barbe des professionnels spécialistes de l’effort solitaire. Cette année, le jeune coureur évolue au niveau supérieur, et arrive en forme après quelques hésitations en début de saison. « Au départ j’ai eu du mal à m’habituer aux courses professionnelles, la tactique à adopter change des amateurs ! Maintenant je commence à être en forme et je prends des repères. Quand tu vois l’ambiance qu’il y avait au Tro Bro Leon, ça fait rêver. A ce qui paraît le parcours du chrono est assez usant, avec beaucoup de relances et de changements de rythme. Ça tombe bien, j’aime bien ça. » Des espoirs de maillot tricolore pour celui qui fut champion d’Europe du contre-la-montre Espoirs en 2011 ? « Si j’ai les mêmes jambes que l’an dernier, j’espère au moins un podium. Mais il y a beaucoup de concurrents pour monter sur la boîte, alors on verra… »
Morgan est un jeune collectionneur. Maillots, bidons, casquettes, musettes… tout ce qui concerne le vélo l’intéresse ! Alors, une arrivée d’un Championnat de France devant la maison fait un peu office de cerise sur le gâteau. « J’habite devant l’arrivée du Tro Bro Leon, ce qui déjà est une sacrée chance, mais là les France… » Une véritable aubaine pour le jeune vététiste qui collectionne les bidons depuis bientôt quatre ans, et qui suit le vélo depuis le plus jeune âge grâce à son oncle, ancien coureur Elite. Alors, qu’est-ce qui sera le plus important en ces trois jours de la fin du mois de juin : la récolte de bidons ou le sacre d’un champion national juste devant la maison ? « Sans doute un peu des deux, car on ne peut pas voir un Championnat de France tous les jours, mais on n’a pas non plus l’occasion d’avoir des bidons Argos au quotidien ! »
Alexandre est un jeune étudiant en journalisme, passionné depuis tout petit par le cyclisme. Pour lui, qui se souvient avoir « regardé le Tour de France avec (son) grand-père, fasciné par Armstrong », un Championnat de France, ce n’est pas rien. « Le fait de dire ‘je suis champion de France’, c’est fort. Au final la victoire ne revient qu’à un nom, même s’il y a toute une équipe derrière. » S’il avoue ne pas connaître autant le vélo que le football, lui qui se verrait bien journaliste sportif reconnaît que le cyclisme a ce quelque chose qui le rend si particulier : « j’aime dans le vélo cet esprit de sacrifice. J’ai toujours un œil pour les coéquipiers, qui vont tout donner pour leur leader. J’aime cet esprit collectif qui au final n’accouche que d’un seul vainqueur, un seul nom au palmarès. Alors en plus si c’est en Bretagne… »
Qu’ils s’apprêtent à suivre le Championnat de France sur le bord des routes, à travers les médias, dans une équipe ou encore à vivre cet événement de l’intérieur en tant qu’outsiders, tous sont prêts pour ce qui sera dans deux mois l’une des courses les plus importantes de l’année. – Mathilde L’Azou