La saison 2012 s’achèvera tout à l’heure sur les routes lombardes. Un nouveau chapitre se conclut. Avec ses joies, avec ses drames. Avec ses rires, avec ses larmes. Et au moment où la saison s’éteint, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour ceux qui y ont laissé la vie, Wouter Weylandt et Xavier Tondo notamment. Le 16 juin dernier, Mauricio Soler (Movistar Team) aurait pu alourdir cette terrible loi des séries. Lourdement tombé dans la sixième étape du Tour de Suisse, celui qui occupait alors la 2ème place du classement général avait été transféré aux urgences avec un traumatisme cranio-encéphalique grave, un œdème cérébral, et de multiples fractures et hématomes. Deux semaines en soins intensifs et de multiples interventions chirurgicales plus tard, le grimpeur colombien a été autorisé hier à poursuivre sa convalescence chez lui.
Quatre mois après le début de son hospitalisation, Mauricio Soler est donc rentré à Pampelune, où il réside durant l’année. Il y poursuivra une intense rééducation, lui qui a perdu plus de 20 kg durant la traversée de cette épreuve. Aujourd’hui, il n’est pas encore question de remonter sur un vélo pour le coureur de 28 ans, qui s’attache jour après jour à retrouver ses moyens. « Je sens que je m’améliore de jour en jour, mais parfois j’ai le sentiment de rétrograder et ça me décourage, confie-t-il. Je m’épuise vite quand je marche, et c’est dur à accepter. J’y mets toute mon énergie, on me dit que je suis trop exigeant avec moi-même, mais je ne vois pas d’autre façon de faire. » Un retour à la compétition, lui, est encore loin d’être d’actualité. « Nous devons être patients, seul le temps nous le dira, admet Mauricio Soler. Ce serait fantastique de retrouver la compétition mais actuellement je suis seulement concentré sur ma rééducation. »
Durant ces quatre derniers mois, le grimpeur a pu compter sur le soutien précieux de son épouse Patricia, qui a été à ses côtés pour toutes les choses du quotidien. « Il devient de plus en plus autonome, assure-t-elle. Il peut se brosser les dents et se laver le visage sans aide. Le thérapeute l’a fait travailler dans son lit et marcher dans les couloirs. » Des exercices de gymnastique entrecoupés de séances de natation rendent progressivement son autonomie au coureur colombien. Le sourire de son fils de 14 mois et les centaines de lettres d’encouragement reçues des quatre coins du monde ont entretenu le moral d’un champion qui se relève jour après jour. « Ces lettres, je les garderai toujours car elles me donnent une grosse motivation dans les moments les plus durs. Ça compte aussi pour toutes les visites reçues de mes coéquipiers et d’autres coureurs. » Mauricio Soler a gagné une nouvelle étape. La route, elle, est encore longue.