Maillot Jaune du Tour de France 2006, vainqueur d’étape à Jausiers avec le dossard 101 sur le Tour de France 2008, Cyril Dessel nous fait bénéficier chaque matin de son analyse de directeur sportif au Team Probikeshop Saint-Etienne Loire pour nous briefer, road-book à l’appui, sur les enjeux et les points statégiques de l’étape du jour.
7ème étape : L’Isle-Jourdain-Lac de Payolle (162,2 km)
« De L’Isle-Jourdain (Gers) au Lac de Payolle (Hautes-Pyrénées), une étape plus courte que les précédentes nous attend aujourd’hui : 162,2 kilomètres, avec un premier col de 1ère catégorie répertorié dans le final, celui d’Aspin par Arreau, dont le sommet est situé à 7 kilomètres de l’arrivée.
A regarder le profil, on pourrait avoir le sentiment que ce ne sera pas trop difficile et qu’il ne faut pas s’attendre à une grosse explication. Il n’y aura probablement pas de gros écarts à l’arrivée mais la première vraie étape de montagne sur le Tour de France est toujours très importante. Il suffit pour cela de se rappeler l’entrée fracassante de Chris Froome à La Pierre-Saint-Martin l’an passé. Une montée sèche comme celle proposée avec le col d’Aspin fait toujours des dégâts.
Même si on a passé le petit plateau mercredi en Auvergne, on va carrément changer le coup de pédale. On va se présenter au pied du col d’Aspin sans avoir eu l’occasion de monter un col au préalable à régime moyen pour se mettre dans l’allure. Là, il faudra être dans le rythme au pied du col. Ceux qui n’auront pas trouvé la bonne cadence vont perdre du temps.
Il n’est pas encore dit qu’un leader aille chercher l’étape. Sur les 143,5 kilomètres précédant la montée du col d’Aspin, il peut partir une nouvelle fois une échappée qui atteigne le pied avec suffisamment d’avance pour aller au bout. Les équipes des favoris vont travailler pour emmener leurs leaders dans de bonnes dispositions au pied du col sans pour autant rouler dans l’optique de gagner l’étape.
Néanmoins, il faudra tout de même être fort pour résister au retour des meilleurs dans le final car ça va rouler très vite après le ravitaillement de Tournay, kilomètre 105, pour aller chercher le pied d’Aspin. Et il y aura une grosse explication sur les 12 kilomètres d’ascension à 6,5 %. S’il n’y aura pas forcément de grosses différences entre les meilleurs, certains pourraient déjà passer au travers sur une étape comme celle d’aujourd’hui. La descente du col d’Aspin va être courte, moins de 7 kilomètres, mais il faudra savoir la maîtriser avant l’arrivée, qui se fait sur une courte remontée. Clairement, il faudra être solide. »