Maillot Jaune du Tour de France 2006, vainqueur d’étape à Jausiers avec le dossard 101 sur le Tour de France 2008, Cyril Dessel nous fait bénéficier chaque matin de son analyse de directeur sportif au Team Probikeshop Saint-Etienne Loire pour nous briefer, road-book à l’appui, sur les enjeux et les points statégiques de l’étape du jour.
17ème étape : Berne-Finhaut-Emosson (184,5 km)
« Nous voilà au lendemain d’une nouvelle journée de repos, mais contrairement à ce qu’on avait pu voir à la sortie d’Andorre mardi dernier, avec la montée du Port d’Envalira d’entrée de jeu, le départ de cette étape entièrement tracée en Suisse (dans les cantons de Berne, de Vaud et du Valais) sera assez calme. Les coureurs vont avoir le temps de se mettre en jambes avec 150 kilomètres légèrement vallonnés mais pas trop rudes qui passeront notamment par la côte de Saanenmöser (6,6 km à 4,8 %) et le col des Mosses (6,4 km à 4,4 %). Ça va laisser aux coureurs le temps de transpirer un peu pour reprendre le rythme de la course.
Il s’agit d’une étape importante pour le classement général du fait d’un final difficile, avec l’enchaînement de deux belles difficultés à partir de Martigny-Combe dans les 31 derniers kilomètres. Il faudra être dans un bon jour pour pouvoir défendre ses chances et ne pas connaître de défaillance à la remise en route. Si on peut imaginer qu’une échappée se présente avec suffisamment d’avance pour se disputer la victoire d’étape – nombre d’équipes restent sans victoire –, il est possible que les leaders veulent s’exprimer. Mais l’étape, assez longue avec 184,5 kilomètres, ne sera pas facile à contrôler toute la journée.
La montée du col de la Forclaz est très régulière avec 13 kilomètres à 7,9 % et des pentes comprises tout du long entre 7,2 % et 8,5 % qui déboucheront à 18 kilomètres du but sur une descente de 7,5 kilomètres. On se présentera alors au pied de l’ascension vers le barrage de Finhaut-Emosson. Un final difficile dont se souviendront ceux qui avaient couru le Critérium du Dauphiné en 2014. A l’époque, Alberto Contador avait distancé Chris Froome, qui se ressentait d’une chute.
La montée vers Finhaut-Emosson présente à certains endroits des pourcentages très importants. C’est une ascension très irrégulière avec des pentes assez fortes et 500 derniers mètres à 12,3 % ! Ceux qui depuis le départ se neutralisent en montagne auront beaucoup plus de mal, sur un final plus raide, à se maintenir ensemble. On devrait y enregistrer de vraies différences. »