Le rideau va tomber ce week-end sur le calendrier italien. Une semaine après le Lombardie, les dernières semi-classiques transalpines se succèdent jusqu’à demain. Ceux qui ont gardé du jus et surtout du punch pour conclure la saison se retrouvent aujourd’hui à San Luca pour le Tour d’Emilie, une épreuve de 193 kilomètres jalonnés de difficultés, en réalité la répétition de la montée du sanctuaire de la Madonna di San Luca, placée sur un exigeant circuit à boucler cinq fois. Un truc pour costauds que quatre garçons décident d’appréhender avec un peu d’avance en s’extirpant de la meute après 60 kilomètres de course. Il y a là Damiano Caruso (Liquigas-Cannondale), Giairo Ermeti (Androni Giocattoli), Marco Marzano (Lampre-ISD) et Paolo Tiralongo (Astana). Présent initialement, Anthony Charteau (Team Europcar) est, lui, vite distancé.
Les quatre coureurs échappés obtiennent un peu de marge de la part d’un peloton aux aguets. 6’45 », c’est le maximum qui sera alloué aux attaquants, qui entrent les premiers sur le circuit final pour finalement buter dans la deuxième ascension de la Madonna di San Luca à 30 kilomètres de l’arrivée. Là, c’est toute la course qui chavire. Plutôt que de se reconstituer, le peloton se désintègre. Seuls les plus forts perdurent devant, et l’on enregistre des abandons massifs à chacun des passages sur la ligne d’arrivée – vingt-cinq coureurs seulement concluront cette édition. Dans cette configuration, huit cadors évoluent dès lors en tête : Riccardo Chiarini et Franco Pelizotti (Androni Giocattoli), Nairo-Alexander Quintana et Giovanni Visconti (Movistar Team), Fredrik Kessiakoff (Astana), Domenico Pozzovivo (Colnago-CSF Bardiani), Matteo Rabottini (Farnese Vini-Selle Italia) et Chris-Anker Sörensen (Team Saxo Bank-Tinkoff Bank).
Ces huit coureurs atteignent le pied de la dernière escalade en tête. Le Tour d’Emilie reviendra à l’un d’entre eux, et c’est encore un Colombien, quarante-huit heures après la victoire de Fabio Duarte sur la Coppa Sabatini et une semaine après le succès de Rigoberto Uran au Tour du Piémont, qui s’apprête à recueillir les lauriers. En démarrant à 600 mètres du but, le jeune Nairo-Alexander Quintana se porte seul en tête en direction de la ligne d’arrivée. Il l’atteint le premier, quelques encablures devant le Suédois Fredrik Kessiakoff et le champion d’Italie Franco Pellizotti. A seulement 22 ans, l’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir (2010) confirme son accession parmi les plus beaux coureurs du peloton, vainqueur cette année du Tour de Murcie et de la Route du Sud, et lauréat d’une grande étape de montagne du Dauphiné à Morzine.
Classement :
1. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) les 193 km en 4h40’22 » (41,3 km/h)
2. Fredrik Kessiakoff (SUE, Astana) à 3 sec.
3. Franco Pellizotti (ITA, Androni Giocattoli) à 4 sec.
4. Domenico Pozzovivo (ITA, Colnago-CSF Bardiani) à 9 sec.
5. Chris-Anker Sörensen (DAN, Team Saxo Bank-Tinkoff Bank) à 22 sec.
6. Matteo Rabottini (ITA, Farnese Vini-Selle Italia) à 33 sec.
7. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) à 35 sec.
8. Riccardo Chiarini (ITA, Androni Giocattoli) à 37 sec.
9. Miguel-Angel Rubiano (COL, Androni Giocattoli) à 1’17 »
10. Gianluca Brambilla (ITA, Colnago-CSF Bardiani) à 1’55 »