Dans six mois se dérouleront les Championnats de France de cyclisme sur route, dans une petite ville au nord du Finistère, Lannilis. Un endroit proche de la mer, des chemins de pierre et de terre, où se retrouvent chaque année les fans du Tro Bro Leon, au pays du vélo. Vendredi dernier, quinze professionnels bretons se sont rassemblés sur la future arrivée des championnats. L’occasion pour eux de reconnaître le circuit long de 19,340 kilomètres, et surtout de découvrir l’attraction du parcours : le fameux ribin (route non bétonnée) de Plouguerneau, situé à 11 kilomètres de l’arrivée.
Nous retrouvons les coureurs de Bretagne-Séché Environnement, Jean-Marc Bideau, Erwann Corbel, Florian Guillou, Gaël Malacarne et Benjamin Le Montagner en compagnie de son frère Maxime (Roubaix Lille Métropole), les coursiers de Sojasun Maxime Daniel, Christophe Laborie, Fabien Schmidt et Etienne Tortelier, et enfin Johan Le Bon et Laurent Pichon (FDJ), Jérémy Bescond (Cofidis), Cyril Gautier (Team Europcar) et Sébastien Hinault (IAM Cycling). Sacré peloton dans les rues de Lannilis ! Il est 10 heures et le petit groupe s’en va reconnaître le parcours de ce qui sera dans six mois le théâtre des championnats nationaux. Après un bref « arrêt photo » sur le pont de Paluden, direction le fameux ribin. Un chemin de terre pas trop difficile selon le groupe. « J’aurais aimé personnellement qu’il y en ait un de plus », dit Erwann Corbel. Mais gare aux crevaisons. Jérémy Bescond, néo-pro chez Cofidis, en a fait les frais : « c’est moi qui ai crevé le premier ! » S’ensuit alors le passage sur les ponts de l’Aber Wrach’ et de Tréglonou, avant de déboucher sur l’arrivée, dans une ambiance bon enfant et dans la plus totale discrétion.
Après avoir reconnu trois fois le « circuit des trois ponts », c’est la fin de la balade pour nos quinze professionnels. Une fois les autographes signés aux quelques enfants présents, l’heure est au débriefing. Le verdict ? Tous s’accordent à dire que le parcours est moins dur que celui de Boulogne-sur-Mer, mais plus vallonné qu’à Saint-Armand-les-Eaux. Si Jérémy Bescond voit Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) comme « favori évident », son point de vue n’est pas partagé par tous. « Sur un tel circuit, tout le monde aura sa chance. On ne peut pas prévoir à l’avance le scénario de la course », estime Sébastien Hinault. Malgré tout, l’arrivée au sprint massif semble être impossible. « Je vois bien un petit groupe arriver pour la gagne, mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas de sprint groupé pour l’arrivée », pense Maxime Le Montagner.
Dans six mois, la planète du vélo français aura les yeux rivés sur Lannilis et ses trois ponts. Un événement attendu avec impatience par les coureurs bretons. Pour Erwann Corbel, « la Bretagne, c’est la terre du vélo, il y aura beaucoup de monde sur le bord des routes pour nous encourager. » Et, comme le dit si bien le néo-pro Benjamin Le Montagner, dans ce pays où le cyclisme est ancré dans les valeurs et traditions, « nous serons les rois ». – Mathilde L’Azou