La Ermita de Garrastaxtu, grande découverte des organisateurs du Tour du Pays Basque, avait attiré tous les regards avant même que le peloton ne vienne y poser les roues. La simple évocation des caractéristiques de cette difficulté suffisait à faire d’elle l’excentricité de cette édition. Du haut de ses 2,7 kilomètres à 11,7 %, la difficulté avait tous les atouts pour offrir aux cadors de cette édition un premier terrain d’explication facilement exploitable après les premières escarmouches de la veille, qui ont permis à Luis-Léon Sanchez (Astana) de s’emparer provisoirement du maillot jaune.
Vu la difficulté du mur final, il fallait s’attendre à ce que cette 2ème étape du Tour du Pays Basque se résume en une simple course de côte, malgré la répétition des ascensions. Louis Meintjes et Simone Petilli (Lampre-Merida), Stefan Denifl (IAM Cycling) et Angel Madrazo (Caja Rural-Seguros RGA) vont l’apprendre à leurs dépens. Leur avance maximale de 5’15 » ne leur est d’aucun secours quand le peloton met en marche. Le rythme s’est qui plus est largement intensifié à 10 kilomètres de l’arrivée quand le peloton fond sur Denifl et Madrazo qui se sont entre temps débarrassés des deux coureurs de Lampre-Merida. La course au placement a déjà commencé pour virer en bonne position sur une route étroite qui marque le début de l’ultime difficulté.
Mais sur cette montée terrible où les passages à plus de 20% ne sont pas rares, les favoris désignés pour le classement général, trop frileux ou trop effrayés, se font finalement piéger par deux coureurs qui méritaient tout au plus le statut de lieutenant de luxe, voire d’outsider. La donne était simple pour Wilco Kelderman (Team LottoNL-Jumbo) qui devait tâcher d’épauler au mieux Robert Gesink. Elle était en revanche plus complexe pour l’énigme Mikel Landa (Team Sky). Arrêté de longues semaines par un mystérieux virus, le Basque n’avait repris la compétition qu’il y a deux semaines sur la Semaine Internationale Coppi-Bartali. Une encourageante 11ème place plus tard, le revoici au top de sa condition.
Les deux hommes qui ont anticipé à 2 kilomètres de l’arrivée résistent finalement au retour des favoris qui ont déclenché la grande bagarre bien trop tard. Contre toute attente, c’est donc au sprint que Landa et Kelderman se départagent. Le Basque n’a rien perdu de son punch qui lui avait permis de remporter deux étapes du Giro et une de la Vuelta l’an dernier. Sur ses terres où il s’était révélé l’an dernier en remportant l’étape-reine à Aia, le grimpeur du Team Sky épate la concurrence pour le premier grand rendez-vous de sa saison.
Derrière Mikel Landa qui s’impose donc à Garrastaxtu, les premiers dégâts ont cependant été causés chez les favoris. Sur des routes où il a souvent brillé par le passé, 3ème du général en 2013, 2ème encore l’an dernier, Sergio Henao (Team Sky) est celui qui s’en est sorti le mieux. Le Colombien contre Samuel Sanchez (BMC Racing Team) et Alberto Contador (Tinkoff) dans les 500 derniers mètres d’ascension et vient mourir à cinq secondes de son coéquipier. Légèrement en deçà, Nairo Quintana (Movistar Team) concède 10 secondes à Henao, 6 secondes à Sanchez et 4 secondes à Contador, mais aussi 2 secondes à Thibaut Pinot (FDJ), 6ème.
Demain, la 3ème étape entre Vitoria et Gasteiz-Lesaka sera la plus longue de cette édition (193,5 km)
Classement 2ème étape :
1. Mikel Landa (ESP, Team Sky) les 174,3 km en 4h43’17 » (36,9 km/h)
2. Wilco Kelderman (PBS, Team LottoNL-Jumbo) à 4 sec.
3. Sergio Henao (COL, Team Sky) à 5 sec.
4. Samuel Sanchez (ESP, BMC Racing Team) à 9 sec.
5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 11 sec.
6. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) à 13 sec.
7. Rui Costa (POR, Lampre-Merida) à 15 sec.
8. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) m.t.
9. Robert Gesink (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
10. Sébastien Reichenbach (SUI, FDJ) m.t.
Classement général :
1. Mikel Landa (ESP, Team Sky) les 174,3 km en 8h37’18 »
2. Wilco Kelderman (PBS, Team LottoNL-Jumbo) à 4 sec.
3. Sergio Henao (COL, Team Sky) à 5 sec.
4. Samuel Sanchez (ESP, BMC Racing Team) à 9 sec.
5. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 11 sec.
6. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) à 13 sec.
7. Rui Costa (POR, Lampre-Merida) à 15 sec.
8. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) m.t.
9. Robert Gesink (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
10. Sébastien Reichenbach (SUI, FDJ) m.t.