Le sort de l’Amstel Gold Race ne se jouera plus uniquement sur les pentes du Cauberg. Ainsi en a décidé l’organisation qui a revu complètement le final de la plus grande classique néerlandaise du calendrier. Depuis 2003, les années avaient tendance à se suivre et à se ressembler pour l’épreuve limbourgeoise qui précède les deux grands rendez-vous ardennais. L’Amstel Gold Race s’est en effet trop souvent résumée en une course de côte, en une explication entre puncheurs explosifs sur le petit kilomètre de montée à 12 % de cette colline qui surplombe Fauquemont. Au cours des 15 dernières années, l’Amstel a échappé à ce scénario à seulement trois reprises en 2003, 2009 et 2013, années des victoires d’Alexandre Vinokourov, de Sergei Ivanov et de Roman Kreuziger.
Le remaniement de l’arrivée entrepris après les Championnats du Monde 2012 n’aura donc rien changé. Le déplacement de la ligne 1800 mètres après le sommet du Cauberg avait au contraire eu pour effet de cadenasser encore un peu plus la course. C’est pour contrecarrer ces schémas trop stéréotypés que l’Amstel Gold Race exploitera d’autres terrains dès le 16 avril prochain. « La course était jugée encore trop cadenassée jusqu’à la dernière ascension du Cauberg à 2 kilomètres de l’arrivée, confirme l’organisateur Leo Van Vliet à la chaîne néerlandaise NOS. En supprimant cette dernière ascension du Cauberg de notre parcours, nous espérons que la course soit plus ouverte, qu’elle s’ouvre à de nouveaux prétendants et que les attaquants aient leur chance. »
L’épreuve reviendra à une configuration similaire de celle d’avant 2003 quand la ligne était encore tracée au cœur de la ville de Maastricht. Similaire et non identique puisque la place accordée aux sélectifs Eyserbosweg, Fromberg et Keutenberg, réduits à un rôle anecdotique depuis 2013, n’a pas encore été définie. Seule la nouvelle boucle finale a pour l’heure été révélée.
Les coureurs aborderont donc la dernière escalade du Cauberg à 19 kilomètres de l’arrivée. Il leur restera alors à franchir les Geulhemmerberg et Bemelerberg dont les faibles pourcentages ne permettront sans doute plus aux coureurs explosifs de faire la différence. Ils reprendront alors la direction du site d’arrivée tel qu’il est depuis 2013…mais prendront donc le soin d’éviter un nouveau passage par le Cauberg. Un parcours qui semble, sur le papier, taillé sur mesure pour la nouvelle génération de sprinteurs passe-partout, incarnée par Peter Sagan (3ème en 2012), Michael Matthews (3ème en 2015) ou Bryan Coquard (4ème en 2016).