Après un festin de classiques Flandriennes dominées outrageusement par Fabian Cancellara, place aux Ardennaises ! Première étape d’un triptyque qui les emmènera à Liège dimanche prochain après une étape à Huy mercredi, l’Amstel Gold Race est peut-être la moins prestigieuse de ces trois courses d’un jour, la faute à une histoire beaucoup plus récente que ses deux cousines (elle fut créée en 1966 NDLR). Mais cette année, la classique néerlandaise aura une odeur tout à fait particulière. Impossible d’aborder cette 48ème édition sans remonter dans le temps. Non pas à la dernière édition, mais un peu plus de six mois en arrière. Les Championnats du Monde étaient alors organisés dans la province du Limbourg et la course en ligne voyait triompher Philippe Gilbert (BMC Racing Team) qui sauvait sa saison en endossant le maillot arc-en-ciel tant convoité.
Si l’on reparle des Mondiaux, c’est parce que la similitude dépasse simplement le cadre géographique. Demain, la ligne sera tracée à l’endroit exact où elle le fut en septembre dernier, soit 1800 mètres après le sommet du Cauberg. Depuis 2003, les organisateurs néerlandais avaient choisi cette colline de Valkenburg comme juge de paix après avoir longtemps placé l’arrivée dans Maastricht. L’Amstel va rompre cette année avec le scénario de sprint en côte dans lequel elle s’est souvent enfermée ces dernières années. Il faut dire que les démonstrations de puissance de Philippe Gilbert lors de ses deux succès en 2010 et 2011 avaient tendance à laisser peu de suspense tant le Cauberg semble taillé sur mesure pour le champion du monde. Avec une arrivée 1800 mètres après le sommet de la dernière difficulté, les scénarios possibles sont multiples, du puncheur qui poursuit son effort jusqu’à la ligne à l’image de ce qu’a fait Gilbert en septembre, au regroupement pour un sprint en petit comité.
Mais ce changement de configuration pour l’arrivée est loin d’être le seul qu’a réservé l’organisation au peloton. Le parcours tout entier est bouleversé même si les routes resteront globalement les mêmes. Les coureurs devront certes escalader une fois de plus le Cauberg que les autres années (quatre au lieu des trois) et trois côtes supplémentaires, mais le final sera amputé de son autre moment décisif : le Keutenberg. Placée auparavant à une dizaine de kilomètres de l’arrivée, la côte qui présente des pourcentages à 22 % et qui permettait aux hommes forts de se dégager sera située à 30 bornes de la ligne cette année. De quoi diminuer considérablement son influence sur le dénouement de la course. Les coureurs feront en effet une nouvelle boucle après le sommet avant de franchir une nouvelle fois le Cauberg, le Geulhemmerberg et le Bemelerberg.
Au fond, les puncheurs seront toujours à la fête demain, mais la nouvelle formule de cette Amstel augmente les chances des puncheurs-sprinteurs, en atteste la 2ème place d’Edvald Boasson-Hagen (Team Sky) aux Mondiaux. Après sa nouvelle démonstration à la Flèche Brabançonne mercredi, Peter Sagan (Cannondale) est le grand favori au même titre que Philippe Gilbert. Le vainqueur sortant Enrico Gasparatto (Astana), Damiano Cunego (Lampre-Merida), Simon Gerrans (Orica-GreenEdge), Joaquim Rodriguez (Team Katusha), Alejandro Valverde (Movistar Team) et Thomas Voeckler (Team Europcar) ne seront pas à négliger. Les chances bataves reposeront essentiellement sur les épaules de Lars Boom, Bauke Mollema, Tom-Jelte Slagter (Blanco) et Thomas Dekker (Garmin-Sharp) pour succéder à Érik Dekker, dernier vainqueur néerlandais en 2001.
Les 10 derniers vainqueurs :
2012 : Enrico Gasparotto (ITA, Astana)
2011 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2010 : Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto)
2009 : Serguei Ivanov (RUS, Team Katusha)
2008 : Damiano Cunego (ITA, Lampre)
2007 : Stefan Schumacher (ALL, Gerolsteiner)
2006 : Frank Schleck (LUX, Team CSC)
2005 : Danilo Di Luca (ITA, Liquigas-Bianchi)
2004 : Davide Rebellin (ITA, Gerolsteiner)
2003 : Alexandre Vinokourov (KAZ, Telekom)
La liste des engagés :
Astana (KAZ)
1. Enrico Gasparotto (ITA) Ag2r La Mondiale (FRA) 11. Romain Bardet (FRA) Blanco (PBS) 21. Lars Boom (PBS) BMC Racing Team (USA) 31. Marcus Burghardt (ALL) Cannondale (ITA) 41. Stefano Agostini (ITA) Euskaltel-Euskadi (ESP) 51. Igor Anton (ESP) FDJ (FRA) 61. William Bonnet (FRA) Team Katusha (RUS) 71. Giampaolo Caruso (ITA) Lampre-Merida (ITA) 81. Matteo Bono (ITA) |
Lotto-Belisol (BEL)
91. Dirk Bellemakers (PBS) Movistar Team (ESP) 101. Eros Capecchi (ITA) Omega Pharma-Quick Step (BEL) 112. Michal Kwiatkowski (POL) Orica-GreenEdge (AUS) 121. Michael Albasini (SUI) Team Sky (GBR) 131. Ian Boswell (USA) Argos-Shimano (PBS) 141. Roy Curvers (PBS) Garmin-Sharp (USA) 151. Thomas Dekker (PBS) RadioShack-Leopard (LUX) 161. Matthew Busche (USA) Team Saxo-Tinkoff (DAN) 171. Roman Kreuziger (TCH) |
Vacansoleil-DCM (PBS)
181. Grega Bole (SLO) Accent Jobs-Wanty (BEL) 191. Steven Caethoven (BEL) Crelan-Euphony (BEL) 201. Frédéric Amorison (BEL) IAM Cycling (SUI) 211. Matthias Brändle (AUT) Team NetApp-Endura (ALL) 221. Cesare Benedetti (ITA) Team Europcar (FRA) 231. Yukiya Arashiro (JAP) Topsport Vlaanderen-Baloise (BEL) 241. Sander Armee (BEL)
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