Lance Armstrong. Le Tour est à peine lancé que déjà, la guerre des nerfs commence. A ce petit jeu, Lance Armstrong (Team RadioShack), bien épaulé par Johan Bruyneel a peut-être un avantage. Quatrième du prologue, l’Américain joue la carte de l’incrédulité. « J’aimerais dire que ce n’est pas une surprise, mais au plus profond de moi, c’en est une. » Le Texan estime avoir réalisé son meilleur contre-la-montre depuis son retour. Johan Bruyneel acquiesce : « Voila bien longtemps que je n’avais pas vu Lance Armstrong rouler aussi fort ». Pourtant, Armstrong estime ne pas s’être senti à l’aise sur la chaussée humide. « Je n’ai pas été à mon meilleur niveau sur le parcours ». Chez RadioShack, le plus surprenant est d’avoir terminé devant Alberto Contador. « Ce ne sont que cinq secondes […] mais c’est un bon départ », souligné Johan Bruyneel.
Mathias Frank. Un Suisse qui gagne et un autre qui s’en va. Mathias Franck (BMC) ne prendra pas le départ de la première étape ce matin. Le Suisse s’est fracturé le pouce droit et souffre du genou après sa chute hier sur la route détrempée de Rotterdam. Mathias Frank s’est également relevé avec de nombreuses plaies au visage. Un coup dur pour le champion du monde Cadel Evans. Le grimpeur helvète devait être un de ses appuis en montagne. Monté en puissance depuis le printemps, Frank s’était montré à son aise sur le dernier Tour de Suisse. C’est le premier abandon du Tour de France 2010. Manuel Cardoso (Footon-Servetto) est l’autre victime du jour. Dernier, à plus de six minutes, le coureur portugais a du se faire poser de nombreux points de suture.
Scanner. Le jury des commissaires a déclaré que le contrôle des vélos de contre-la-montre, hier soir, n’avait révélé aucune anomalie. Les quatorze coureurs concernés étaient : Andy Schleck, Fabian Cancellara, Jakob Fuglsang, Lance Armstrong, Bradley Wiggins, Juan Antonio Flecha, Edvald Boasson Hagen, Ivan Basso, David Zabriskie, Tony Martin, Maxime Monfort, Nicolas Vogondy, Luis Leon Sanchez et Rui Alberto Costa.
Journal de bord de Cyril Gautier. Le Breton de l’équipe Bbox Bouygues Telecom a fait ses débuts sur le Tour hier. Des débuts sous les gouttes de pluie. Veillant à ne pas prendre froid, il a néanmoins eu la gentillesse de nous confier un journal de bord un peu plus bref que d’ordinaire. En voici la teneur. « Eh oui, le prologue est déjà fini pour moi. Maintenant, les étapes en ligne vont arriver. Le plus dur commence demain. Aujourd’hui, j’étais bien, malgré la pluie. J’espère maintenant que demain il fera beau, avec surtout pas trop de vent entre Rotterdam et Bruxelles ! Je n’ai heureusement pas eu trop de flotte au moment où je me suis élancé. Les conditions météos ont stagné à mon passage donc ça va. Le public était là. La Hollande aime le vélo, ça s’est vu tout au long du circuit. Il y a eu quand même beaucoup de monde malgré le temps. »
Le road-book étudié par Stéphane Augé :
1ère étape : Rotterdam-Bruxelles (223,5 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « C’est une première étape très intéressante. Au départ de Rotterdam et jusqu’à Putte, soit durant les 150 premiers kilomètres, on est carrément sur les digues. Il y a 4800 mètres de ponts à franchir, ce qui va être propice aux bordures. Je vois deux cas de figure : ou bien le peloton est très nerveux, ça bordure, il y en a partout et ça va faire très mal, ou bien le peloton va tellement craindre les coups de bordure que rien ne va se passer et qu’on arrivera groupés à Bruxelles. Mais j’en doute quand même. S’il y a du vent, une étape aussi plate sera propice aux bordures et à une arrivée entre vingt et trente coureurs. Dans tous les cas, il faudra être bien placé car se retrouver dans la dernière bordure et perdre quinze minutes dès la première étape, ce n’est pas très intéressant. Le but sera d’aller frotter tout en évitant les chutes, car le Tour peut se terminer dès cette première étape et ce serait dommage. »