Alberto Contador. Pointé du doigt pour son manque de vélocité par rapport à l’an passé, l’Espagnol a répondu lors de sa conférence de presse hier soir qu’il avait couru « de manière plus conservatrice. C’est un sujet dont j’entends beaucoup parler. Il y a beaucoup de commentaires qui disent que je ne suis peut-être pas supérieur comme l’an dernier. Moi, je me sentais très bien aujourd’hui, mais aussi lors de l’étape de Mende. Seulement, les situations de course peuvent être différentes. J’ai peut-être couru de manière plus conservatrice. Il y a des jours où je me sentais bien mais où je n’ai pas eu l’opportunité ou l’intérêt d’attaquer. » Et sur les pentes du Tourmalet, Contador, qui se sentait très bien, a placé un contre. » J’avais de très bonnes sensations toute la journée. A un moment, j’ai accéléré pour lui montrer que j’avais les jambes, pour lui dire : »Regarde, je suis là aussi. »[…] le succès d’étape était secondaire. »
Carlos Sastre. Encore une fois, Carlos Sastre (Cervélo) a anticipé la bagarre dans les Pyrénées, en lançant la course loin de l’arrivée. »Pour certains, c’était de la folie, pour d’autres j’ai eu du courage. » Sastre a surtout du mal à avaler les critiques sur son attaque au moment où Sanchez (Euskaltel) était à terre. « Contador a voulu m’arrêter quand j’ai attaqué, mais je lui ai dit que j’avais une stratégie d’équipe. C’est seulement plus tard que j’ai su que Sanchez avait chuté. Mais je suis vraiment fatigué de toutes les polémiques à propos du fair-play. Je suis tombé sur ce Tour, je suis tombé au Tour d’Italie, et je n’ai accusé personne et jamais personne ne m’a attendu. On fait du cyclisme pour les enfants. »
Ryder Hesjedal. Quatrième au sommet du Tourmalet, Ryder Hesjedal (Garmin-Transitions) a bluffé tout le monde, en commençant par lui. « C’est incroyable. C’était mon meilleur jour sur un vélo ». Hesjedal avait pointé cette étape décisive depuis bien longtemps et ne voulait pas passer au travers. »C’était épique, je m’étais mis dans la tête qu’il fallait que je sois prêt pour ce jour et je me suis senti vraiment bien. » A l’abri dans la roue de Gesink, le Canadien a attendu les derniers kilomètres pour partir seul. « Il a fait tout le travail, moi j’étais vraiment très à l’aise. Donc, j’ai attaqué à la fin, je me sentais vraiment bien. » Il réalise la meilleure opération du jour, en se hissant à la huitième place du classement général. Une première pour un coureur canadien dans l’histoire du Tour.
La phrase du jour. « Ca a été un Tour où je me suis beaucoup dépensé, mais j’ai voulu m’accrocher en utilisant mes dernières énergies pour honorer cette pente mythique ». Damiano Cunego (Lampre-Farnese Vini) 11ème de l’étape.
Le road-book étudié par Stéphane Augé :
18ème étape : Salies-de-Béarn-Bordeaux (198 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « Cette fois, place aux sprinteurs, qui n’ont pas eu beaucoup l’occasion de s’exprimer dans ce Tour de France. Je pense donc qu’ils ne laisseront pas passer leur chance aujourd’hui. C’est une étape un petit peu vallonnée au début mais à ce moment-là du Tour, on ne le ressent plus. Puis vient la traversée des Landes sur des routes que je connais bien. C’est tout plat, sur de longues lignes droites à travers les pins. L’arrivée est traditionnelle, sur les quais de Bordeaux. Une étape pour vrais sprinteurs avec 120 derniers kilomètres plats et rectilignes. »