Christophe Riblon. En haut de l’affiche, hier, après sa victoire dans la station d’Ax-3 Domaines, Christophe Riblon (AG2R La Mondiale) avait pourtant touché le fond la veille. « Les deux trois derniers jours ont été un supplice pour moi. Hier soir, j’étais déçu de moi et de ma performance. Au départ, je m’étais fixé des ambitions au classement général et puis pendant la première quinzaine, j’ai vu que je n’avais pas de super sensations. Je ne voulais pas faire un tour comme je le faisais, sans me projeter à l’avant ni pouvoir gagner une étape. » Heureusement, son manager Vincent Lavenu et Julien Jurdie lui ont redonné confiance en allant lui parler dans sa chambre d’hôtel. « Ils m’ont remonté le moral. Ils m’ont dit que je suis bon dans la troisième semaine, que je récupère bien, et que j’ai la niaque. Hier, je n’aurais pas mis un euro sur moi. C’est le vélo, on a des jours avec, des jours sans. » Une réaction d’orgueil qui confirme la mentalité de battant du Picard.
Denis Menchov. La seule véritable accélération qui a secoué la montée finale d’Ax-3 Domaines est l’œuvre de Denis Menchov. Une fois n’est pas coutume, le Russe est passé à l’attaque hier. « J’ai fait ma propre course. J’ai lutté pour gagner du temps au classement général. » Quand ils désignent ses adversaires, le Russe donne une réponse plutôt surprenante. « Ce sont Schleck et Sanchez ». Placé à 2’44 du Maillot Jaune, Menchov avoue du bout des lèvres viser la victoire finale sur le Tour. « La victoire dans le Tour est difficile quoique…Je regarde le classement jour après jour. Chaque étape accouche d’un scénario différent […] Hier j’ai montré de quoi j’étais capable. » S’il passe bien les Pyrénées, Menchov pourra légitimement espérer chiper la seconde place à Andy Schleck (Saxo Bank) dans le contre-la-montre de Pauillac, la veille de l’arrivée à Paris.
Robert Gesink. Impressionnant dans les Alpes durant le Tour de Suisse le mois dernier, Robert Gesink (Rabobank) n’est pas encore passé à l’attaque sur ce Tour de France. Souffrant du coude en début du Tour après une mauvaise chute dans l’étape de Spa, le Hollandais commence petit à petit à retrouver son niveau. Mais, hier, la montée d’Ax-3 Domaines ne lui convenait guère. »La montée idéale pour moi doit faire quelques kilomètres de plus. Je suis vraiment bon au dessus de 1800 mètres d’altitude. Ax-3 Domaines était situé seulement à 1300 mètres. » Lâché en début d’ascension, Gesink n’a pas paniqué. « Je n’ai pu suivre le rythme de Vinokourov qui allait trop vite. Je savais au fond de moi que j’améliorerais au fil de la montée, je ne me suis pas affolé. » Ainsi Gesink a recollé au groupe Maillot Jaune avant d’être condamné par son coéquipier. « Je me suis senti plus fort, mais quand Menchov est parti, je ne pouvais plus accélérer. » Le coureur hollandais réalise une bonne affaire en passant Levi Leipheimer au classement général. Il est ce matin 6ème du classement général à 4’27 ».
La phrase du jour. « On a lutté et puis, on a vu qu’il fallait qu’on collabore pour ne pas laisser trop d’écart aux autres. On était plus ou moins au même niveau, on s’est mis d’accord. » Alberto Contador (Astana), 2ème du classement général à 31 secondes d’Andy Schleck (Saxo Bank).
Dans la roue du 101. Il voulait rentrer dans les 10 premiers à Paris, il est pour l’instant 5ème du classement général. Jurgen Van Den Broeck ne pouvait espérer mieux au départ du Tour et ne vise pas plus haut. « Ce n’est pas parce que les attentes de la presse sont plus hautes que je dois y prêter attention. J’essaie chaque jour de faire aussi bien que possible. Je ne peux pas faire plus.” Hier, il a une nouvelle fois tenu son rang, en finissant avec Contador et Schleck. Son directeur sportif, Herman Frison, affiche une certaine prudence qui laisse deviner que Van Den Broeck ne tentera pas le diable dans les Pyrénées. « Il n’y a plus qu’une arrivée au sommet, jeudi au Tourmalet. Et il y a encore un long contre-la-montre de 52 km. Reparlons de cela plutôt après l’étape de jeudi au Tourmalet ».
Tout au long du Tour de France, Vélo 101 suit de près le dossard 101, Jurgen Van den Broeck. Né à Herentals, la patrie d’un certain Rik Van Looy, le Flamand est peut-être le grimpeur que la Belgique attend. Leader unique de l’équipe Omega-Pharma-Lotto en l’absence de Jean-Christophe Péraud, il a déjà terminé 7ème du Giro 2008 et 14ème du dernier Tour de France.
Le road-book étudié par Stéphane Augé :
15ème étape : Pamiers-Bagnères-de-Luchon (187,5 km). Capitaine de route de l’équipe Cofidis, le Palois Stéphane Augé dispute son huitième Tour de France. Il nous livre chaque matin son regard sur le parcours du jour. « Nous avons reconnu le Port de Balès avec Sébastien Minard. C’est 20 kilomètres de montée à fort pourcentage. Les leaders se sont faits la peau hier et je ne les vois pas forcément recommencer aujourd’hui, c’est une étape qui conviendra mieux aux attaquants, des grimpeurs échappés. Il y a la descente de 21 kilomètres après le sommet et les leaders ne vont pas prendre de risques, surtout que le gros morceau arrive demain. Ca va tout de même péter de partout dans le Port de Balès et des favoris pourraient être mis en difficulté. Il y a de quoi faire dans le Port de Balès, ce sera un dernier test avant les deux grandes étapes de montagne à venir. »