Ivan Basso. L’ascension du Mortirolo aura donc permis à Ivan Basso (Liquigas-Doimo) de faire un pas décisif vers la victoire finale dans le Tour d’Italie. Epaulé par Vincenzo Nibali, qui pourrait fort bien l’accompagner sur le podium demain soir, le Lombard a creusé des écarts conséquents pour s’emparer du Maillot Rose. Mais il lui faudra encore gérer la grande étape de montagne du jour. « J’étais conscient de l’importance de cette journée, a raconté Ivan Basso. C’était l’avant-dernière occasion de dépasser Arroyo et de prendre l’avantage sur les autres adversaires. Nous avions prévu une action de force et ça s’est révélé gagnant. Nous avons fatigué et fractionné le peloton puis j’ai limité les risques en descente pour exploiter à fond la montée vers Aprica, où je savais que ce serait l’instant-clé. Maintenant il me reste deux journées décisives à gérer. »
Michele Scarponi. Resté au contact d’Ivan Basso dès que la route s’élevait durant ce Giro, à l’exception de l’étape du Monte Zoncolan dimanche dernier, l’Italien Michele Scarponi (Androni Giocattoli) pourrait être la dernière menace pour le porteur du Maillot Rose. 4ème du classement général à 2’49 », il mettra à profit l’étape du jour pour reprendre les près de deux minutes de retard qu’il accuse sur David Arroyo dans le but de confisquer le podium à l’Espagnol et d’y rejoindre, vraisemblablement, Ivan Basso et Vincenzo Nibali. « J’ai gagné à Aprica une étape très difficile et je ne peux qu’être heureux, a-t-il commenté hier. D’autant que je suis très près du podium. Il fallait rester avec Basso et Nibali sur le Mortirolo. Dans le Gavia, il y aura encore une belle bataille. » Michele Scarponi osera-t-il défier les Liquigas ?
Cadel Evans. Le duel entre Cadel Evans (BMC Racing Team) et Ivan Basso a tourné court hier dans l’ascension du Mortirolo. Bien que l’Australien ait été le dernier à lâcher prise dans le sillage du trio Basso-Nibali-Scarponi, il a vécu une journée difficile, terminant l’étape auprès de Vinokourov, Gadret, Sastre et Arroyo et concédant 3’06 » à Basso. « La force d’Ivan Basso, c’est son équipe, a regretté Cadel Evans. Ils sont cinq alors que je suis tout seul et les coureurs restants sont les meilleurs. Leur force est dans leur nombre de coureurs et également la force de leur leader. Ivan a été régulier et un peu meilleur que moi dans la seconde moitié du Giro. Je ne suis plus au même niveau qu’au départ. Mais il reste encore une journée montagneuse, nous verrons comment elle se passera. » Evans est désormais 5ème au général.
David Arroyo. Mis en difficulté par les coureurs de la Liquigas dès le pied de l’ascension du Mortirolo hier, David Arroyo (Caisse d’Epargne) se sera battu jusqu’au bout avec une grande bravoure. Au prix d’une descente engagée, l’Espagnol est rentré sur le groupe Evans. Mais ses efforts n’auront pas suffi et, bien que revenu à 40 secondes du groupe Basso au pied de la dernière ascension, il a finalement cédé 3’06 » à l’arrivée. « Nous savions que le parcours était très dur et que l’équipe Liquigas allait attaquer. J’ai tenté de gérer avec intelligence mon effort dans la monté du Mortirolo. Dommage pour moi car j’ai été proche de reprendre les fuyards dans la descente et ainsi conserver le Maillot Rose. Basso a pu creuser l’écart car les forces manquaient. Et certains poursuivants ne semblaient plus concernés par le classement général. »
Le road-book :
20ème étape : Bormio-Ponte di Legno Tonale (178 km). Avec cinq cols dont quatre culminant à plus de 2000 mètres d’altitude, c’est l’étape-reine du Giro qui se disputera aujourd’hui entre Bormio et Ponte di Legno Tonale. Pour les acteurs de la journée d’hier, il s’agira d’avoir bien récupéré car le menu est copieux. Les coureurs devront d’abord franchir le Forcola di Livigno (18 km à 7,1%), le Passo di Eira (6,2 km à 6,4 %) et le Passo di Foscagno (4,6 km à 5,9 %) afin de se présenter au pied du Passo di Gavia et ses 24,9 kilomètres de long à 5,9 % qui emmèneront les coureurs à 2618 mètres d’altitude, soit le point culminant du Tour d’Italie. La course rose évoluera entre les blocs de neige au sommet du Gavia, situé à 29 kilomètres de l’arrivée. La dernière difficulté, le Passo del Tonale, sera longue de 12,1 kilomètres à 5,2 %.