Cadel Evans. Sorti du peloton à 46 kilomètres de l’arrivée, dans la montée du Monte Grappa, et en compagnie de Vincenzo Nibali, Ivan Basso et Michele Scarponi, le champion du monde Cadel Evans (BMC Racing Team) a réalisé une belle opération. Certes, il a dû laisser 23 secondes à Vincenzo Nibali, mais il a repris du temps à la plupart de ses adversaires. « Tout a très bien marché aujourd’hui, a simplement résumé le champion du monde. Vincenzo Nibali a tout risqué dans la descente, c’était son jour. Je me réjouis de ma remontée au classement général. » Avant d’affronter les pentes vertigineuses du Monte Zoncolan en fin d’après-midi, Cadel Evans occupe la 10ème place du classement général à 7’26 » du Maillot Rose mais surtout à 1’59 » de Carlos Sastre, 35 secondes de Vincenzo Nibali et 11 secondes d’Alexandre Vinokourov.
David Arroyo. Il n’est pas le plus célèbre des coureurs espagnols. Pourtant, 10ème du Tour d’Italie en 2007 et 11ème en 2009, voilà à présent David Arroyo (Caisse d’Epargne) leader du classement général. Ayant bénéficié de la grosse échappée de l’étape de L’Aquila, le Madrilène a accompagné hier le groupe de Carlos Sastre, Damiano Cunego et Bradley Wiggins pour prendre possession d’un maillot laissé vacant par Richie Porte. « C’est un jour très spécial pour moi, a savouré David Arroyo. Aujourd’hui ça vaut la peine d’être un coureur et de pouvoir oublier tous les mauvais moments que j’ai passés. Maintenant, je préfère voir au jour le jour car il y a des adversaires très forts. » Avant la montée du Zoncolan, l’Espagnol possède encore 5’27 » d’avance sur Carlos Sastre, 6’51 » d’avance sur Vincenzo Nibali et plus de sept minutes d’avance sur Alexandre Vinokourov, Cadel Evans et Ivan Basso.
Carlos Sastre. Bien que toujours en tête des favoris logiques à la victoire finale dans ce Tour d’Italie, l’Espagnol Carlos Sastre (Cervélo TestTeam) n’a pas pu accompagner les meilleurs hier et a rendu 2’25 » à Nibali, 2’02 » à Basso, Evans et Scarponi et 51 secondes à Vinokourov. Bien qu’il ait perdu une grosse part de l’avantage qu’il possédait sur ses adversaires, le grimpeur s’est montré satisfait à l’arrivée. « Il fallait sauver cette étape du mieux possible. Je ne me suis pas senti à 100 % dans le Monte Grappa, mais je suis resté près des meilleurs, ce qui me motive en vue des prochaines étapes de montagne. Dans la descente, je n’ai pas voulu risquer de suivre Vinokourov sur une route mouillée. J’ai préféré descendre plus sereinement sachant qu’un groupe arrivait de l’arrière. Ce que je retiens surtout, c’est qu’on a vu une équipe Liquigas très puissante. »
Le road-book :
15ème étape : Mestre-Monte Zoncolan (222 km). Pour beaucoup, il pourrait s’agir de l’étape-reine. Mais le parcours du Giro empruntera tellement de mythes en dernière semaine qu’on ignore si le Monte Zoncolan pourra jouer les juges de paix. C’est en tout cas une superbe bataille qui s’annonce aujourd’hui en conclusion de deux semaines éprouvantes. Cette quinzième étape entre pour de bon dans les Dolomites. Encore très longue, elle commencera véritablement dans sa seconde partie, avec l’ascension de trois cols en prélude au Monte Zoncolan : le Sella Valcalda (6,5 km à 6,2 %), le Passo Duron (4,3 km à 9,8 %) et le Sella Chianzutan (10,9 km à 5,3 %). Surviendra alors l’ascension redoutable du Monte Zoncolan et ses 10,1 kilomètres spectaculaires à 11,9 % présentant un passage à 22 %. Il sera gravi pour la troisième fois depuis 2003.