Manuel Belletti. A 24 ans, l’Italien Manuel Belletti (Colnago-CSF Inox) est passé à la postérité hier en s’adjugeant une étape du Giro. Vingt-quatre heures après le succès de Filippo Pozzato, il offre une nouvelle victoire aux Italiens. « C’est le jour le plus beau de ma vie, je ne me rends pas vraiment compte de ce que j’ai pu faire. Dans le final je me suis attaché à suivre tous les coups parce qu’évidemment je savais que je suis un coureur véloce. J’étais dans ma course, concentré. Dans le final, j’ai compris que je devais risquer quelque chose pour gagner l’étape. Je me suis alors porté en tête du groupe, mais dans le dernier kilomètre, j’ai été marqué par le rapide Greg Henderson. Alors à 300 mètres de l’arrivée, j’ai décidé de partir de loin pour récupérer Lewis, qui venait d’attaquer. Aujourd’hui tout s’est vraiment passé à la perfection. »
Domenico Pozzovivo. Parce qu’il avait accompli une progression spectaculaire à l’approche du Tour d’Italie, le petit grimpeur Domenico Pozzovivo (Colnago-CSF Inox) semblait en mesure de réaliser quelque chose d’important sur la course rose. Malheureusement, il n’aura pas vu l’ombre d’une montagne, malmené sur les routes néerlandaises et déjà repoussé à plus de trois quarts d’heure au général. Hier, il a quitté l’épreuve, se ressentant d’une douleur croissante à l’entrejambe, conséquence de sa chute dès la première étape d’Amsterdam, qui lui a occasionné une élongation de l’aine gauche. Les conditions météos n’ont rien arrangé. « J’ai essayé jusqu’au bout de rester en course en espérant que j’allais récupérer, a regretté l’Italien. Mais j’ai beaucoup souffert ces jours derniers. Et quand l’étape est partie aujourd’hui je n’arrivais plus à pédaler. Dans ces conditions il m’était impossible et inutile de poursuivre ma route. »
Vladimir Karpets. Le Russe Vladimir Karpets (Team Katusha), qui sera peut-être un peu juste en montagne la semaine prochaine mais dont les qualités athlétiques peuvent permettre l’obtention d’un Top 10 à Vérone, a rattrapé une bonne partie de son retard hier en s’intercalent entre les échappés et le peloton. Passé seul à l’attaque, il a repris 2’24 » au peloton des favoris. A l’arrivée, le Russe a confié qu’il ne s’agissait pas d’une action préméditée. « Je me sentais bien alors j’ai essayé d’attaquer dans la première ascension, a-t-il déclaré. Je n’avais rien planifié mais je l’ai fait. Mon avantage s’est accru au fur et à mesure. J’ai repris du temps et j’évolue maintenant à 10 minutes du Maillot Rose, alors nous verrons ce qui va se produire en montagne. » Grâce à sa remontée, Vladimir Karpets est 14ème du général à 22 secondes de Vinokourov.
Le road-book :
14ème étape : Ferrara-Asolo (205 km). Cap sur les Dolomites ! Cette fois, ça y est, le Tour d’Italie entre dans la haute montagne, qu’il ne quittera quasiment plus d’ici à l’arrivée finale de l’épreuve dans huit jours. C’est là que va se jouer la course rose. Probablement pas aujourd’hui en revanche, cette première étape en direction de la Vénétie n’étant destinée qu’à mettre en jambe les concurrents, qui viennent d’effectuer une remontée express de la botte italienne. Il y aura encore 205 kilomètres à parcourir entre Ferrara et Asolo, lesquels seront ponctués par une ascension majeure, celle du Monte Grappa (18,9 km à 7,9 %). Le sommet de cette difficulté est situé à 40 kilomètres de l’arrivée. La longue descente qui reliera son sommet à Asolo pourrait donc rebuter une tentative d’un grand favori. Mais au vu des jours derniers, tous les espoirs sont permis !