Philippe Gilbert. Ça ne va pas très bien pour Philippe Gilbert (BMC Racing Team) en cette première partie de saison. Jamais dans le coup depuis la rentrée, il a été lâché hier par ses coéquipiers dans le contre-la-montre par équipes de Tirreno-Adriatico. Attendu par Manuel Quinziato et Michael Schär, il a rejoint la ligne d’arrivée avec un débours de 2’34 » sur le groupe resté autour de Cadel Evans et auteur lui aussi d’une contreperformance. Hier soir, Philippe Gilbert a confié qu’il souffrait des dents depuis plusieurs jours. C’est un problème de plombage qui serait à l’origine des débuts difficiles du champion de Belgique. Pour autant, le Wallon estime être exactement dans le timing qu’il s’était imaginé pour être au top sur les classiques ardennaises. En attendant, le petit monde du vélo continue de guetter un premier assaut du Belge.
Gastroentérite. Le Luxembourgeois Andy Schleck (RadioShack-Nissan) n’est pas le seul à être rentré prématurément chez lui après avoir contracté une gastroentérite sur Paris-Nice. C’est une véritable épidémie qui sévit dans le peloton, qu’ont quitté d’autres coureurs pris de maux d’estomac hier. Ainsi, Jan Bakelants et Joost Posthuma, les coéquipiers du cadet des Schleck, ont eux aussi renoncé pour les mêmes motifs. Présent dans la bordure décisive de ce Paris-Nice lundi, le rouleur américain Taylor Phinney (BMC Racing Team) a également été contraint d’abdiquer, rattrapé par l’épidémie de gastroentérite. Son coéquipier Thor Hushovd a lui aussi ressenti des douleurs stomacales mais s’est attaché à poursuivre sa route. Même topo pour Olivier Kaisen et Adam Hansen (Lotto-Belisol).
Matthew Goss. Le tenant du titre de Milan-San Remo et vice-champion du monde actuel est à la recherche d’un premier succès individuel cette saison. Hier, c’est de manière collective que Matthew Goss s’est imposé grâce à l’effort des GreenEdge dans le contre-la-montre par équipes. Vainqueur de la première étape de Tirreno-Adriatico, l’Australien s’est emparé du premier maillot bleu de leader. « Ça a été un effort collectif incroyable, a commenté Matthew Goss. C’est un départ absolu pour notre formation. Nous avons tout bien fait du début à la fin de l’étape. Nous nous étions spécifiquement préparés pour cette étape, et ça a définitivement payé. » A présent, Matthew Goss va avoir deux occasions successives de prouver s’il a le niveau des autres sprinteurs en vue de Milan-San Remo, le premier objectif de sa saison comme tant d’autres.
Anthony Roux. C’est un retour qui fait plaisir à voir. Hier sur Tirreno, Anthony Roux (FDJ-BigMat) a retrouvé la compétition après plusieurs mois de convalescence. Gravement accidenté dans un cyclo-cross début octobre, le vice-champion de France a bien récupéré de ses deux vertèbres fracturées, un accident très sérieux qui aurait pu le clouer à vie dans un fauteuil. « C’est derrière moi, a assuré Anthony Roux au Républicain Lorrain. J’ai retrouvé une bonne condition, même s’il faut toujours faire attention et finalement je n’aurai raté que le mois de février ! » Le Lorrain, qui doit retrouver le rythme des compétitions, a déjà de l’ambition. Il rêve du Championnat de France du contre-la-montre, du Tour et des Jeux. « Je n’ai pas envie de laisser ma place pour le Tour, qui passe en Lorraine cette année. Et c’est la dernière fois que je peux prétendre au maillot blanc de meilleur jeune. Aux JO, je suis motivé pour la course en ligne et le chrono ! »
Paris-Troyes. La prochaine édition de Paris-Troyes aura lieu dimanche. Il s’agira de la 54ème édition de cette course autrefois amateur qui s’est professionnalisée en 2005. Au départ, pas moins de treize équipes professionnelles ainsi que certains des meilleurs clubs amateurs français, soit 200 coureurs, seront au rendez-vous. Une occasion unique pour les amateurs de confronter leurs performances à celles de leurs homologues professionnels. Réputée pour sa difficulté, la course Paris-Troyes traverse, entre autres, le Pays d’Othe, région auboise dont la topographie vallonnée permet d’offrir un spectacle varié. Les coureurs s’élanceront de Provins, ville historique du départ depuis 1910, aux alentours de 12h45 pour de premières arrivées vers 15h45, à Troyes, boulevard Gambetta.
3 questions à… Stéphane Heulot, manager de Saur-Sojasun
Stéphane, comment abordez-vous l’étape importante de Paris-Nice avec l’arrivée sur les hauteurs de Mende ?
On en saura forcément un peu plus ce soir. Notamment sur la place à laquelle on pourra vraiment rêver avec Jérôme Coppel. Mais ce n’est pas facile de « lire » cette course, de mettre des stratégies en place. Les équipes vont un peu à contrecourant de ce que l’on imagine. Je ne comprends pas trop la tactique générale : pourquoi, par exemple, Rabobank et même Omega Pharma-Quick Step ont roulé hier ? Si une équipe devait prendre les commandes, c’était Movistar.
Qu’attendez-vous de Jérôme Coppel ?
Ce n’est pas une montée qu’il affectionne particulièrement. L’objectif sera quand même de reprendre le maximum de temps. Mais jusqu’à quel niveau pourra-t-il progresser au classement général ? Difficile à dire. On aura une idée de la place qu’il pourra faire, trois jours plus tard, au col d’Eze. Pour l’instant, c’est difficile d’estimer.
Les hommes forts, vous les avez identifiés ?
Levi Leipheimer, Bradley Wiggins, Alejandro Valverde. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. On sait qu’ils sont forts. Dans un second temps, je mettrais Sylvain Chavanel, Tejay Van Garderen, Maxime Monfort, ou également Arnold Jeannesson. Ce sont des coureurs qui seront là. Mais maintenant, moi ce que j’adore dans le vélo, c’est que l’on peut dresser des théories le soir, mais le lendemain, c’est probablement un autre scénario auquel on assiste…
Propos recueillis par Philippe Raimbaud.