UCI WorldTour. Mis à part, Gand Wevelgem, Fabian Cancellara (RadioShack-Leopard) aura marqué de son empreinte toutes les classiques flandriennes, à l’image de ce qu’avait fait Tom Boonen l’an dernier. En remportant, le GP E3, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, en plus de sa 3ème place à Milan-San Remo, le Suisse profite de l’absence de Peter Sagan (Cannondale) à Roubaix pour prendre la tête du classement WorldTour. Richie Porte (Team Sky) reste 3ème. Autre évolution notable, le bond au classement de Greg Van Avermaet (BMC Racing Team). 4ème hier après avoir terminé 3ème de Gand-Wevelgem et 7ème du Tour des Flandres, le Belge passe de la 17ème à la 7ème place. Le premier Français reste Sylvain Chavanel (Omega Pharma-Quick Step) qui occupe le 6ème rang.
Classement UCI WorldTour # 9 :
1. Fabian Cancellara (SUI, RadioShack-Leopard) 351 pt
2. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) 312 pt
3. Richie Porte (AUS, Team Sky) 200 pt
4. Nairo-Alexander Quintana (Movistar Team) 182 pt
5. Joaquim Rodriguez (ESP, Team Katusha) 144 pt
6. Sylvain Chavanel (FRA, Omega Pharma-Quick Step) 142 pt
7. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) 140 pt
8. Alberto Contador (ESP, Team Saxo-Tinkoff) 124 pt
9. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) 117 pt
10. Tom-Jelte Slagter (PBS, Blanco) 111 pt
Classement UCI WorldTour par équipes # 9 :
1. Team Sky (GBR) 536 pt
2. RadioShack-Leopard (LUX) 466 pt
3. Team Katusha (RUS) 400 pt
4. Omega Pharma-Quick Step (BEL) 329 pt
5. Cannondale (ITA) 325 pt
6. Movistar Team (ESP) 320 pt
7. BMC Racing Team (USA) 288 pt
8. Blanco (PBS) 279 pt
9. Garmin-Sharp (USA) 205 pt
10. Astana (KAZ) 180 pt
Sylvain Chavanel. Dans la roue de Fabian Cancellara après sa première accélération dans le secteur d’Auchy-lez-Orchies à Bersée, Sylvain Chavanel semblait en bonne condition. Mais le sort s’en est mêlé. Comme l’an dernier, l’ancien champion de France a connu un ennui mécanique au plus mauvais moment. « J’étais bien en jambes et tout allait pour le mieux, confirme le Châtelleraudais. Mais sur ce secteur, mon câble de dérailleur s’est cassé et je ne pouvais plus changer de braquet. Je ne pouvais plus suivre à cause de ce problème mécanique. Quand j’ai changé de vélo, il était déjà trop tard. Je suis frustré, car j’ai montré que je pouvais être avec les meilleurs dans le final. Encore une fois, je n’ai pas eu de chance, mais cela fait aussi partie de Paris-Roubaix. »
Omega Pharma-Quick Step. Ce printemps n’était décidément pas celui des Omega Pharma-Quick Step. La formation de Patrick Lefevère a joué de malchance, particulièrement dans le Carrefour de l’Arbre où Stijn Vandenbergh puis Zdenek Stybar sont tombés… heurtés par des spectateurs. « J’étais sur le bas de côté de la route et un spectateur s’est retrouvé devant moi. Je l’ai percuté, je suis tombé, c’est comme cela », explique laconiquement le Belge. « Il y avait un photographe devant moi et je l’ai heurté, affirme pour sa part l’ancien champion du monde de cyclo-cross. Avant que je puisse réenclencher, j’avais perdu contact avec la roue de Cancellara. C’était impossible de combler l’écart. » La formation belge se console avec la troisième place de Niki Terpstra.
FDJ. Paris-Roubaix est aussi une affaire de chance. Pour l’équipe FDJ, l’Enfer du Nord portait bien son nom. Les deux leaders de l’équipe, Matthieu Ladagnous et Yoann Offredo ont quitté la course sur chute. « Une seconde d’inattention. Doigts cassés, menton broyé, côtes éclatées, mais surtout moral abîmé », s’est désolé Yoann Offredo sur Twitter. Matthieu Ladagnous souffre lui de la jambe gauche. Le calvaire ne s’est pas arrêté là pour Marc Madiot. « William Bonnet, le dernier qui était dans le coup avec Johan Le Bon, casse son vélo à 40 kilomètres de l’arrivée. C’est la course qui décide, c’est comme ça. Il faut manger du pain noir avant de manger le pain blanc », soupire le manager de l’équipe au trèfle.
Sep Vanmarcke. Parmi les outsiders de Paris-Roubaix, le nom de Sep Vanmarcke (Blanco) ne revenait pas avec insistance. Et pour cause, le Belge revient de loin. Blessé au genou sur Tirreno-Adriatico, le Courtraisien n’abordait pas les classiques de la meilleure des manières. Mais il est le seul à avoir gardé le sillage de Fabian Cancellara hier. « Je sais que je peux être fier. D’abord parce que je suis jeune, ensuite car cela a toujours été un rêve d’être sur le podium, et surtout à cause des semaines que je viens de vivre. Quand je suis tombé à Tirreno, on parlait d’opération, mais cela voulait dire que tous mes objectifs s’envolaient. Nous savions que l’objectif qu’il restait était Paris-Roubaix. Mais si je suis fier, je reste déçu après avoir été si près du but », explique l’ancien vainqueur du Circuit Het Nieuwsblad.
Trois questions à… Clément Koretzky (Bretagne-Séché Environnement)
Clément, on vous a vu à l’avant de votre premier Paris-Roubaix, quel est votre sentiment ?
J’en ai presque les larmes aux yeux en passant la ligne. Je devais faire la course devant. Dès les premiers kilomètres, j’étais à l’attaque. Je me suis retrouvé dans le groupe de 13 avec lequel on fait 50 kilomètres devant. On se fait reprendre par le peloton et ça s’est mis à rouler à fond dans le premier secteur pavé. Je suis resté devant et j’ai attaqué.
Vous vous êtes tout de même retrouvé dans un groupe avec un ancien vainqueur, Stuart O’Grady…
C’était énorme, mais je ne me suis pas posé de questions. Il fallait foncer et ne pas trop réfléchir. J’ai un peu collaboré. J’ai ouvert les yeux : j’étais « avec des monsieurs ». Je suis passé par respect, mais sans trop en faire. C’est prometteur pour la suite.
Pouviez-vous rêver mieux pour un premier Paris-Roubaix ?
Oui, que le leader de mon équipe n’ait pas d’ennui mécanique et puisse faire une bonne place. Gaël Malacarne était celui qu’on devait protéger. Je suis resté au maximum à ses côtés en cas d’ennui mécanique pour lui donner mon vélo ou une roue.
Propos recueillis à Roubaix le 7 avril 2013.