Frédéric Guesdon. C’est dimanche que Frédéric Guesdon (FDJ-BigMat) mettra un point final à sa carrière de dix-huit années. Et pour ce faire, le vétéran du cyclisme français, 40 ans, a choisi Paris-Roubaix. Malgré une grave blessure de la hanche au Tour Down Under en janvier, le Breton a redoublé d’efforts à l’entraînement pour offrir au public un dernier tour du vélodrome de Roubaix qui le révéla après une brillante victoire le 13 avril 1997. Il deviendra en outre le recordman du nombre de participations avec dix-sept Paris-Roubaix dans les jambes (et onze Tops 20). « C’est Paris-Roubaix qui m’a fait connaître, rappelle Guesdon. Je suis très ému de le courir une dernière fois. Tous les coureurs n’ont pas la chance de tirer leur révérence sur la course qui les a vus grandir. » Le 28 avril, il célébrera ensuite le jubilé de sa carrière chez lui à Médréac.
Thor Hushovd. 9ème en 2005, 3ème en 2009, 2ème en 2010, 8ème en 2011, Thor Hushovd (BMC Racing Team) peut-il enfin inscrire Paris-Roubaix à son palmarès ? Certainement pas à la vue de ses résultats récents, mais l’ancien champion du monde veut y croire néanmoins. « Paris-Roubaix m’obsède, a-t-il répété. C’est la course de mes rêves, celle que je veux gagner avant de clôturer ma carrière. Je m’attendais à mieux marcher en début de saison. J’ai été diminué par un virus avant Milan-San Remo et je n’avais pas de forces dans les jambes dans les premières classiques flandriennes. Mais Paris-Roubaix est une course où tout peut arriver. Je sens que la forme n’est pas loin. Mon entraînement a été bon. Je continue de croire en mes chances de gagner à Roubaix. Tom Boonen est très fort, donc il sera le favori et devra supporter le poids de la course. Je sais aussi que l’expérience comptera énormément. »
Fabian Cancellara. C’est d’une quadruple fracture de la clavicule que le grand malchanceux du Tour des Flandres, Fabian Cancellara (RadioShack-Nissan), a été opéré lundi à Bâle. Pour réparer les dégâts et permettre au champion helvétique de se remettre plus rapidement, les chirurgiens ont employé une technique de fixation différente. Une nouvelle intervention de routine sera réalisée dans six semaines au mieux afin de retirer la vis fixée sur les os brisés. Sportivement, Fabian Cancellara a déjà la tête aux Jeux Olympiques. « L’opération s’est bien passée mais j’ai toujours très mal, a déclaré le coureur. Je vais me reposer quelques jours et je reprendrai le home-trainer la semaine prochaine. J’avais deux objectifs, les classiques et les JO. Les classiques étant finies pour moi, je reviendrai en mai au Tour de Bavière pour préparer les Jeux. »
Thomas Voeckler. Difficile d’estimer la condition physique réelle de Thomas Voeckler (Team Europcar) en cette première partie de saison. Si ses résultats sont nettement inférieurs à ceux de l’année passée, sa 8ème place au Tour des Flandres – au cœur du peloton certes – a troublé le jeu. Hier à Angers, l’Alsacien ne s’est guère avancé sur sa forme. « Les sensations ne sont pas extraordinaires mais ça va quand même, nous a-t-il précisé après avoir pris le temps de signer un autographe à chacun des supporters qui cerclait l’aire d’échauffement du Team Europcar en marge du chrono du Circuit de la Sarthe. J’ai un peu de fatigue de dimanche et de mon Tour des Flandres, c’était un petit peu prévu. Je dirai simplement que ma forme, sur ce Circuit de la Sarthe, est équivalente à celle de l’année passée sur la même épreuve. » Espérons alors que celle qu’il aura en juillet, à course égale, sera aussi équivalente à celle de 2011 !
3 questions à… Stéphane Goubert (directeur sportif d’Ag2r La Mondiale)
Stéphane, comment se sont passés vos débuts en qualité de directeur sportif dans l’équipe Ag2r La Mondiale ?
Ça s’est plutôt bien passé. Il m’a fallu intégrer beaucoup de choses dans l’organisation mais c’est agréable. Le but est de faire progresser les coureurs, de les aider à optimiser leurs performances. J’essaie de transmettre mon savoir, mon acquis et l’expérience engrangée durant toutes mes années en tant que coureur. Maintenant, je commence seulement, je découvre, j’apprends, ce ne sont pour moi que les premières courses. Pour l’instant ça se passe bien. Je n’oublie pas que j’ai été coureur et je comprends aussi plus aisément certaines contraintes de mes collègues directeurs sportifs.
Que s’est-il passé entre la fin de votre carrière et votre retour chez Ag2r La Mondiale en qualité de directeur sportif ?
Il s’est passé beaucoup de choses. D’abord je me suis reposé. Ça faisait beaucoup d’années que j’étais sur les routes, en déplacement. J’ai pris le temps de la réflexion. J’ai pensé à ce que je voulais vraiment faire. Ça commence à prendre forme. Etre dans cette équipe est une excellente expérience. Et je suis quand même beaucoup moins sur les routes. Le vélo a été ma raison de vivre pendant de nombreuses années, ça me manquait un peu. Et puis à côté j’ai rejoint l’équipe de consultants d’Eurosport et c’est aussi très agréable à vivre.
L’équipe court toujours après une première victoire cette année, qu’est-ce qu’il lui manque ?
Il manque quelques victoires mais ça va venir. Il faut aussi savoir être patient. Il ne faut pas trop en parler aux coureurs. Les gars savent bien que s’ils ont choisi de faire du vélo, c’est pour gagner. Et que s’ils prennent le départ d’une course, c’est pour réussir la meilleure performance possible. Là-dessus, tout l’encadrement et moi essayons d’être aux petits soins pour eux pour faire en sorte qu’ils soient à 100 % sur le vélo.
Propos recueillis à Riaillé le 4 avril 2012.