Fabian Cancellara. Dans quelle condition Fabian Cancellara (RadioShack-Leopard) va-t-il réellement aborder Paris-Roubaix dimanche ? Tout allait pour le mieux jusque-là pour le triomphateur du Grand Prix E3 et du Tour des Flandres. Mais voilà que deux chutes, l’une en course mercredi au Grand Prix de l’Escaut, l’autre à l’entraînement hier sur les pavés de l’Enfer, sont venues assombrir le tableau et porter le doute dans l’esprit du Suisse. Trois jours avant Paris-Roubaix, Fabian Cancellara est à nouveau tombé hier alors qu’il reconnaissait le parcours. Il a commis une faute à l’entrée du secteur de Warlaing et a mis un terme prématuré à sa reconnaissance. Les témoins de l’incident ont rapporté que le champion était monté dans la voiture de son directeur sportif. Aucune information n’a filtré sur l’état de santé du double lauréat de Paris-Roubaix.
Pierre Rolland. L’Orléanais Pierre Rolland (Team Europcar) n’avait plus performé depuis le dernier Tour de France. Deux semaines avant Liège-Bastogne-Liège, dont il a fait l’une de ses priorités cette saison, il s’est refait un moral en s’adjugeant hier l’étape-reine du Circuit de la Sarthe au Mont des Avaloirs. « Cette victoire arrive à point nommé car nous arrivons à une période importante avec Liège dans quinze jours, a-t-il déclaré. Nous avions décidé de tenter quelque chose, que ce soit avec moi si les jambes me le permettaient ou un autre de l’équipe. Sur le circuit, j’ai eu l’agréable surprise de voir qu’il était plus dur que les années précédentes. Quand j’ai vu que ça revenait fort dans le dernier tour, j’ai décidé de tout donner et de partir seul. J’ai fait les 7 derniers kilomètres à l’avant. Dans ces conditions on donne tout et on fait le point après. J’ai réussi à résister au retour de ce qui restait du peloton. Je me sens de mieux en mieux ! »
Tom Boonen. C’est une année noire pour Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step). Victime d’un accrochage à VTT qui aurait pu lui coûter gros en janvier quand son coude s’était infecté, le champion de Belgique n’a rien obtenu de mieux qu’une 7ème place au Grand Prix E3. Contraint à l’abandon tant sur Gand-Wevelgem qu’au Tour des Flandres, il a déclaré forfait pour Paris-Roubaix. La raison : une fracture d’une côte qui lui a été décelée hier. Depuis sa chute au Ronde, Tom Boonen ressentait une douleur au niveau du thorax. Les examens passés hier ont révélé une fracture de la dixième côte, côté gauche, en plus des contusions au coude, à la hanche et au genou relevées dimanche dernier. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, son coéquipier Dries Devenyns s’est fracturé le radius hier au Tour du Pays Basque, ce pour quoi il a été opéré.
Tour d’Autriche. Des difficultés financières pourraient remettre en cause la bonne organisation du Tour d’Autriche, dont la 65ème édition doit avoir lieu du dimanche 30 juin au dimanche 7 juillet. Réuni hier, le conseil d’administration de la fédération autrichienne de cyclisme (ORV) a décidé à l’unanimité, au bout de quatre heures de discussions, qu’il fallait sauver la grande manifestation cycliste du pays. Véritable plateforme pour l’équipe nationale d’Autriche, l’événement pourrait reconsidérer la catégorie à laquelle il appartient et devenir dès l’été prochain une course 2.1 plutôt que 2.HC. Cette rétrogradation dans la hiérarchie lui permettrait en effet de réaliser quelques économies sans pour autant compromettre son plateau. En revanche l’idée d’une réduction du nombre de jours de course a été rejetée par le conseil d’administration. L’an passé, le Tour d’Autriche était revenu au Danois Jakob Fuglsang, privé de Tour de France.
Eufemanio Fuentes. Le procès Puerto s’est terminé mardi à Madrid. Aussi, dans l’attente du verdict qui devrait intervenir dans le courant du mois de mai, le docteur Eufemanio Fuentes n’a pas perdu de temps. Il a accordé sa première interview à Marca, quotidien auquel il a soutenu son innocence. « Je n’ai jamais eu le sentiment que ce que je faisais était illégal, soutient-il. Je faisais mon travail en tant que médecin. J’ai toujours cherché à protéger la santé des sportifs dont je m’occupais, à les protéger contre les dommages, les énormes dommages encourus en raison de leur entraînement et du calendrier si exigeant. On m’accuse de dopage, or les faits se sont déroulés bien avant que ne soit promulguée la loi antidopage. J’appellerais plutôt ça du dopage thérapeutique qui consisterait à utiliser des substances dopantes à des fins thérapeutiques afin d’éviter de plus grands malheurs. »
3 questions à… Jean-François Pescheux, directeur de Paris-Roubaix
Jean-François Pescheux, êtes-vous satisfait de l’état des secteurs pavés après la dernière reconnaissance ?
C’est sec, il n’y a même pas une flaque d’eau. Cela veut dire que tout le monde peut passer dans de bonnes conditions. Les routes ont été refaites, certains secteurs aménagés. La seule chose qui pourrait nous arriver, c’est de la pluie la veille du passage de la course et que toute la boue stagne sur les pavés.
Milan-San Remo et Gand-Wevelgem ont été perturbées par la neige, existe-t-il un plan B sur Paris-Roubaix ?
Oui, il existe, avec toutes les dérivations qui sont mises en place pour les photographes, journalistes et autres suiveurs pour ne pas emprunter les secteurs pavés. Si vraiment ils étaient impraticables, on prendrait les dérivations et on aurait un Paris-Roubaix avec un peu moins de pavés, mais toujours aussi difficile. Mais les dernières prévisions sont bonnes. On aura un Paris-Roubaix froid, mais sous le soleil.
Ce sera votre dernier Paris-Roubaix, lequel vous a le plus marqué ?
Ceux où il y a eu de la boue. Je me souviens par exemple de Francesco Moser qui rentre dans un virage un peu vite, se retrouve dans une flaque d’eau, mais n’en sort pas. Ce sont des images comme celles-là. Quand un coureur entre à fond dans un secteur, qu’il y a de la boue et qu’il se retrouve par terre, ça fait partie des grands souvenirs. Mais ce ne sont pas forcément les plus beaux Paris-Roubaix. Ceux-là impliquent un match d’homme à homme sur les secteurs pavés où les meilleurs sortent sans incident. Le plus grand duel pour moi, ce fut entre Franco Ballerini et Gilbert Duclos-Lassalle dans le Carrefour de l’Arbre en 1993. Duclos était à 1,50 mètre derrière lui, mais n’a pas cédé. S’il y avait eu 300 mètres de plus, je suis sûr que Ballerini aurait fini seul au vélodrome, mais il n’a pas pu le lâcher. Il y a aussi les chevauchées solitaires : celle de Boonen l’an dernier ou de Moser.
Propos recueillis à Wallers-Arenberg le 2 avril 2013.