Rony Martias. A l’attaque ces deux derniers jours au Circuit de la Sarthe, le Guadeloupéen Rony Martias (Sojasun) s’est rassuré après un début de saison compliqué, se ressentant toujours de douleurs après sa fracture du cubitus au Tour de Grande-Bretagne l’an passé. « A ma reprise sur l’Etoile de Bessèges, je souffrais du dos, je n’avais pas de bonnes sensations, nous confie-t-il. Ensuite je suis tombé malade. Et le froid a perturbé ma préparation. J’ai fait pas mal de séances de kiné et je sens que ça revient bien depuis une semaine. Ça fait du bien au moral. Dimanche, même si je n’ai pas eu une préparation idéale, je serai sur Paris-Roubaix, qui est une course que j’aime et qui me tient vraiment à cœur. Le but sera de se montrer en essayant de prendre l’échappée. »
Fabian Cancellara. En guise de préparation pour Paris-Roubaix, Fabian Cancellara (RadioShack-Leopard) avait choisi hier de s’aligner sur le Grand Prix de l’Escaut. Une option qui aurait pu lui coûter cher. Hier, le Suisse est tombé, brûlé sur le côté gauche. De quoi freiner les ardeurs du champion, qui a terminé l’épreuve en roue libre, mais pas de quoi inquiéter son entourage avant la reine des classiques. « Fabian a effleuré des roues devant lui et il est tombé, raconte son manager Luca Guercilena. C’était une chute typique. Une fois que le médecin l’a examiné, nous avons décidé qu’il pouvait continuer la course. On verra comment il se sent demain et après-demain. Il ne s’est pas senti très à l’aise dans la course mais il a été capable de continuer, ses muscles étant encore chauds. On y verra plus clair à froid. »
Nacer Bouhanni. Resté six jours sans vélo après sa chute dans Paris-Nice, le champion de France Nacer Bouhanni (FDJ) revient bien. 2ème de l’étape des sprinteurs sur le Critérium International, il s’est adjugé coup sur coup la Val d’Ille Classic et une étape du Circuit de la Sarthe pour porter à quatre le nombre de ses succès cette année. « Je sens que la forme revient petit à petit et c’est bon pour la suite de la saison, a-t-il savouré hier matin à Angers. Je souffrais encore des côtes jusqu’au Critérium International mais ça va mieux depuis quelques jours. Ma victoire matinale est une revanche car j’étais vraiment frustré de mon sprint mardi. J’avais les jambes pour l’emporter mais on m’a empêché de sprinter et j’ai fini 4ème. Ce qu’a fait Pelucchi mardi n’était pas correct. Frotter, c’est le propre d’un sprinteur, mais il ne faut pas mettre en jeu la vie des gens. »
Team Europcar. Sorti du Tour des Flandres revigoré par sa 8ème place à Audenarde, Sébastien Turgot (Team Europcar) vise à présent un gros résultat dimanche sur Paris-Roubaix. Un an après y avoir pris la 2ème place, le Nantais sera le leader des Europcar sur les pavés du Nord. Il recevra pour cela le soutien de Sébastien Chavanel, Jérôme Cousin, Damien Gaudin, Yohann Gène, Morgan Lamoisson, Björn Thurau et David Veilleux. 15ème de Milan-San Remo et 10ème du Grand Prix E3 au préalable, Sébastien Turgot confirme à 28 ans ses prédispositions pour les grandes classiques. « Battre Cancellara sera compliqué mais je suis motivé et je dispose d’une grosse équipe, bien homogène, a déclaré Sébastien Turgot. Tout le monde sait ce qu’il a à faire pendant la course. C’est de bon augure. »
Tony Gallopin. Tony Gallopin (RadioShack-Leopard) avait misé sur un autre parcours en ce début de saison. Privé de Milan-San Remo après avoir contracté une sinusite et une bronchite sur Paris-Nice, forfait des premières classiques flandriennes sur une épidémie de gastro, il a fait un retour remarqué dimanche dernier au Tour des Flandres. « J’ai été privé des principales classiques mais mon retour au Tour des Flandres s’est bien passé, d’autant plus avec la victoire de Fabian Cancellara. L’équipe a super bien fonctionné. C’est pour moi une super expérience. Fabian a été très fort, collectivement nous avons été bons. Il sera encore très dur à battre dimanche. Maintenant on va essayer de repartir sur de bonnes bases en avril. Je ne serai pas à Roubaix mais je vais repartir sur les Ardennaises avec la Flèche Brabançonne, l’Amstel, la Flèche et Liège. »
3 questions à… Luke Durbridge (Orica-GreenEdge)
Luke, vous vous êtes à nouveau imposé sur le contre-la-montre du Circuit de la Sarthe. Mais il vous a fallu cette fois 3 secondes de plus pour boucler le parcours…
Je n’ai pas couru en fonction des temps que j’y avais réalisés l’an dernier. C’est vous qui me dites que j’ai été moins vite. Mais j’ai regardé mon capteur de puissance et il me semble que j’étais mieux que l’année passée. La différence vient sans doute du vent, qui soufflait de travers dans la partie finale. Qu’importe, ça reste une victoire. C’est plus serré cette fois mais une victoire reste une victoire.
Vous voilà en jaune, comme l’an dernier, avant l’étape du Mont des Avaloirs, où vous vous étiez bien défendu en 2012. Pensez-vous pouvoir y préserver le maillot jaune cette fois encore ?
La différence cette année c’est que l’arrivée est tracée au sommet du Mont des Avaloirs. Il y a un an, j’avais été lâché ici mais j’avais pu revenir in extremis dans la portion descendante. Néanmoins je pense que ma condition générale est meilleure. Ça va être une lutte entre Orica-GreenEdge et RadioShack-Leopard. Nous avons quatre coureurs dans le Top 10, ils en ont trois. RadioShack va tenter quelque chose, je m’attends à être attaqué mais nous sommes dans une bonne situation.
Vous êtes dans votre seconde année professionnelle, quels sont vos challenges à bientôt 22 ans ?
Je devrais faire mon premier Grand Tour cette année avec le Giro. Je me sens plus détendu après une première année d’expérience. En tout cas je ne me sens pas nerveux à l’idée d’aborder de grands objectifs. J’ai en tête de réaliser de belles choses dans les grands contre-la-montre à venir, ceci dès le Tour de Romandie.
Propos recueillis à Angers le 4 avril 2013.