Peter Sagan. Tom Boonen et Matteo Trentin affichaient un large sourire au moment de féliciter le nouveau champion du monde, Peter Sagan. C’est dire si la victoire du Slovaque fait l’unanimité dans le peloton. C’est avec classe qu’il s’est emparé du maillot arc-en-ciel après une offensive pleine de panache dans la 23ème Rue. « Dans la première côte, je suis resté en 5 ou 6ème position, décrit le coureur de 25 ans. Dans la deuxième, je me suis dit que je devais y aller. J’étais dans la roue de Greg Van Avermaet et il y avait encore du chemin jusqu’à l’arrivée. Mais c’était compliqué de savoir où démarrer. Les 300 derniers mètres m’ont paru très longs. J’ai vu le peloton revenir à toute allure. Je n’avais plus le choix. Si j’avais attendu le sprint, j’aurais peut-être gagné, mais j’aurais aussi pu terminer 2ème ou 5ème. Je pense que j’ai choisi le bon moment. »
Michael Matthews. Décrit comme l’un des favoris au titre mondial, Michael Matthews n’a pas déçu à Richmond. S’il règle au sprint un groupe d’une grosse vingtaine d’éléments, ce n’est pas pour la médaille d’or que l’Australien s’est battu. La faute à un Peter Sagan des grands jours. « J’étais venu ici pour gagner et j’avais les jambes et la forme pour le faire, mais Peter Sagan est parti et personne n’a été capable de le rejoindre, explique l’ancien champion du monde Espoirs. J’étais en 5 ou 6ème position quand il est parti. Je pensais que certains coureurs allaient combler l’écart, mais ils ne l’ont pas fait. J’ai pensé que nous allions pouvoir le reprendre avec 3 kilomètres encore à parcourir après une course aussi usante, mais peut-être que nous l’avons un peu sous-estimé. Je dois bien avouer que je suis content pour lui. »
Alexander Kristoff. Avec John Degenkolb, Alexander Kristoff faisait figure d’épouvantail à Richmond. Ni l’un ni l’autre ne montent finalement sur la boîte. Après avoir tenté de suivre l’accélération de Zdenek Stybar dans Libby Hill, l’Allemand est rentré dans le rang (29ème). Le Norvégien a quant à lui voulu miser sur sa pointe de vitesse, mais il est battu par Michael Matthews et Ramunas Navardauskas pour une place sur le podium. « J’ai souffert toute la journée, affirme le Scandinave. Le rythme était très rapide dès le début. J’ai su rapidement qu’il allait être difficile de gagner. Je voulais attendre dans le groupe pendant que d’autres coureurs comme Sagan étaient à l’attaque. Notre équipe a essayé d’envoyer Edvald Boasson-Hagen à l’avant pour le neutraliser, mais Peter Sagan était simplement le plus fort. »
Greg Van Avermaet. Décroché à la pédale dans le raidard pavé de la 23ème Rue par Peter Sagan, Greg Van Avermaet n’a jamais pu revoir la roue arrière du coureur slovaque. Le Belge n’avait pourtant pas basculé bien loin du futur champion du monde, mais était flanqué d’un encombrant Edvald Boasson-Hagen. Paralysé par la tactique d’équipe qui consistait à protéger Alexander Kristoff, le Norvégien n’a pas pu relayer le coureur de l’équipe BMC Racing Team à la poursuite de Sagan. « À partir du moment où Boasson-Hagen a pris sa décision, j’ai compris que nous serions repris par le peloton, révèle Greg Van Avermaert, un brin fataliste. C’est dommage. C’est même un peu incroyable. S’il l’avait fait, nous aurions sprinté pour le titre mondial. » Le meilleur Belge est finalement Philippe Gilbert. Le Wallon se classe 10ème.
Équipe de France. Comme toujours depuis 2005, aucun représentant de l’équipe de France ne s’est installé sur l’une des trois marches du podium. Comme à Ponferrada, le meilleur Bleu du jour était Tony Gallopin, toujours placé et 7ème à Richmond. Victime d’une chute dans les 50 derniers kilomètres, Nacer Bouhanni s’est accroché dans Governor Street mais n’a pas pu disputer le sprint. Le genou gauche en sang, il prend la 21ème place. Arnaud Démare termine 38ème, Mickaël Delage 75ème et Cyril Lemoine 100ème. Dans le final, l’équipe de France a dû faire sans Julian Alaphilippe contraint à l’abandon à trois tours du terme, victime de problèmes gastriques. Une chute a également causé l’abandon de Julien Simon. Sébastien Minard et Florian Vachon n’ont pas terminé après avoir assumé leur rôle d’équipier.