Vasil Kiryienka. Le parcours de Richmond idéal pour les purs spécialistes ne devait accoucher d’aucune surprise. C’est finalement un outsider qui s’empare du maillot arc-en-ciel en la personne de Vasil Kiryienka. Le pensionnaire du Team Sky, toujours dans le coup depuis trois ans, s’installe sur la première marche du podium après avoir remporté le chrono marathon du Giro et celui des Jeux Européens. « Ce n’est pas une surprise pour moi, explique le Biélorusse. J’ai planifié tout cela avec l’aide de mon équipe. J’attends ce moment depuis si longtemps. J’ai passé tant d’heures sur le vélo. Il y a tant de choses à prendre en compte dans le contre-la-montre, tant de travail à faire en terme d’aérodynamisme. Il fallait trouver le bon équilibre et prendre le bon tempo. Je suis ravi d’avoir pu le faire à Richmond. »
Adriano Malori. Même s’il est monté en régime tout au long des 53 kilomètres, Adriano Malori n’est pas parvenu à faire mieux que Vasil Kiryienka. Pointé à 27 secondes après 16 kilomètres, l’Italien n’accuse que 9 secondes de retard sur la ligne. Il devient le premier Transalpin à monter sur le podium d’un Championnat du Monde du contre-la-montre. « J’ai atteint ma vitesse de croisière très tôt dans la course, et j’ai été capable d’accélérer petit à petit jusqu’à la fin, débriefe le coureur de Movistar. J’ai tout donné, mais ce n’était pas suffisant pour battre Vasil Kiryienka. Peut-être que la dernière rampe de Governor Street l’a avantagé, puisque je n’étais pas très loin de lui dans la section plate qui précédait. Je ne me plains pas. Je suis ravi de cette 2ème place qui me donne de la confiance en vue des prochaines années.
Jérôme Coppel. Il ne visait qu’un Top 10. C’est un bien meilleur résultat qu’a obtenu Jérôme Coppel à Richmond. Le champion de France prend le bronze, comme il l’avait fait à deux reprises chez les Espoirs en 2006 et 2007. Il devient ainsi le premier Français médaillé sur le chrono depuis Laurent Jalabert il y a dix-huit ans. Pour réaliser cette performance, le Haut-Savoyard confie à L’Équipe qu’il était « dans un jour exceptionnel » tout en ayant profité des mauvaises prestations des favoris, Tony Martin et Tom Dumoulin notamment. Le coureur de l’équipe IAM Cycling s’est montré prudent dans les 8 premiers kilomètres avec le vent de face. Quand le vent s’est fait plus favorable, Jérôme Coppel a alors accéléré pour signer un chrono d’exception qui lui permet de s’installer sur le podium aux côtés de Vasil Kiryienka et d’Adriano Malori.
Tony Martin. Grandissime favori avant qu’il ne se présente sur la rampe de lancement, Tony Martin n’a pas répondu aux attentes placées en lui. Malgré un parcours qui semblait l’avantager, la machine allemande ne s’est jamais réellement mise en route à Richmond. « C’était un chrono très étrange, note le coureur d’Etixx-Quick Step. C’était peut-être un peu trop rapide pour moi. Je ne m’y attendais pas car je me sentais bien dans les 8 premiers kilomètres avant de tourner à droite. C’est à partir de là qu’on a eu le vent dans le dos. J’ai alors complètement perdu le rythme. Je ne pouvais pas gérer ma vitesse ou faire parler ma puissance. Ce n’était simplement pas mon jour. Je suis très déçu. J’ai tout fait ce qui était en mon pouvoir pour bien préparer cette course. Il faut que je regarde derrière moi pour analyser ce qu’il s’est mal passé. »