Livestrong. Après l’interview de Lance Armstrong diffusée la nuit dernière, la fondation Livestrong explique être « déçue de voir que Lance Armstrong a trompé les gens, pendant et après sa carrière de cycliste, nous y compris. » Lundi, peu avant le tournage de l’interview accordée à Oprah Winfrey, Lance Armstrong s’était rendu dans les bureaux de la fondation qu’il avait fondée en 1997 après son cancer. Le Texan avait alors présenté ses excuses aux membres, rendant plus que probable l’éventualité d’aveux. « Lance Armstrong s’est excusé et nous avons accepté ses excuses », affirme la fondation soutenant les patients dans leur lutte contre le cancer. Parallèlement, Livestrong exprime sa gratitude envers l’ancien septuple vainqueur du Tour. « Lance n’est plus membre de notre fondation, mais il reste notre fondateur et nous lui serons toujours reconnaissant de l’avoir créée et aidée à se construire pour venir en aide aux millions de personnes luttant contre le cancer. »
USADA. Après le rapport de 1000 pages de l’USADA, publié en octobre dernier Lance Armstrong avait-il d’autres choix que de passer aux aveux ? L’Agence américaine antidopage a joué un rôle clé pour faire tomber le masque du Texan. « Le fait qu’il ait admis s’être dopé pendant sa carrière est un petit pas dans la bonne direction. Mais s’il est sincère dans sa volonté de corriger ses erreurs passées, il doit témoigner sous serment à propos de ses activités de dopage », souligne l’agence dirigée par Travis Tygart dans un court communiqué. Dans son interview, Armstrong a sous-entendu être prêt à collaborer pour éradiquer le dopage. « Ce n’est certainement pas à moi de dire : ‘hé les gars, on va nettoyer le cyclisme’. Je n’ai aucune crédibilité s’il s’agit de réconcilier le vélo. Mais si j’y suis invité, je serai le premier à la porte. »
UCI. Attendue de pied ferme, la réaction de l’UCI n’a elle aussi pas tardé à arriver. Décriée dans sa gestion du cas Amrstrong et accusée de corruption, la fédération internationale a félicité le choix de l’Américain de passer aux aveux. « La décision de Lance Armstrong d’enfin faire face à son passé est un pas important dans le long chemin à parcourir pour réparer les dommages qui ont été causés au cyclisme et pour restaurer la confiance en ce sport », souligne le président de l’UCI, Pat McQuaid. Pour répondre aux accusations de corruption, l’Irlandais insiste sur le fait que « Lance Armstrong a confirmé qu’il n’y avait pas de collusion ou de conspiration entre lui et l’UCI », avant d’ajouter qu’il « n’y avait pas eu de tests positifs couverts » et que les dons du Texan à la fédération étaient faits dans le but « d’assister l’UCI dans la lutte antidopage ».
Betsy Andreu. Les personnalités ayant côtoyé l’Américain sont en revanche plus sceptiques sur ses aveux. Betsy Andreu, l’une des premières à avoir dénoncé les pratiques dopantes de l’Américain, invitée sur le plateau de CNN reste sur sa faim. « Il n’aurait pas dû aller chez Oprah, ça va être un long processus pour lui, mais son approche n’est pas la bonne. Cet échange m’a rendue furieuse. Il aurait dû avouer, il me le devait à moi et à ce sport qu’il a détruit. Et quand il dit qu’il n’aime pas l’UCI, c’est un tas de conneries », peste la femme de Frankie Andreu, ancien équipier d’Armstrong. « Ce n’est pas ce que j’attendais, confirme Phil Anderson. Je pense que le buzz qui précédait l’interview était trop grand pour ce qui a été effectivement révélé. Est-ce que ça a été construit de la sorte pour que les gens reviennent demain ? Je n’en suis pas sûr », juge celui qui a côtoyé Armstrong chez Motorola.