Alberto Contador. Depuis le départ du Dauphiné à Lyon, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) devait se contenter du deuxième rôle derrière Chris Froome. Hier, l’Espagnol est parvenu à reprendre le maillot jaune à Finhaut-Emosson au prix d’un gros effort. « J’ai dû faire une croix sur l’étape puisque nous avions donné à l’échappée un gros avantage, relate le Madrilène. Mais je suis parvenu à prendre 20 secondes sur Froome et plus encore de temps sur nos autres rivaux. Mais, chose encore plus importante, je me sens mieux de jour en jour. C’est signe que je progresse encore avant le Tour. » La dernière étape ne sera pourtant pas de tout repos entre Megève et Courchevel avec les 5,9 kilomètres à 6,2 % de moyenne qui mènent à la station. Qui plus est, l’avantage d’Alberto Contador ce matin est très mince avec huit petites secondes d’avance.
Chris Froome. Diminué après sa chute la veille, Chris Froome (Team Sky) s’est vu déposséder du maillot de leader d’une épreuve WorldTour. C’est une première depuis 2013 et Tirreno-Adriatico où Vincenzo Nibali l’avait fait vaciller. Cette fois, Alberto Contador endosse le costume de bourreau. « Évidemment, je suis déçu de perdre le maillot jaune, explique le vainqueur sortant du Tour de France. Mais on a vu que l’équipe était forte. J’ai pris un coup dans la chute de vendredi et j’ai perdu un peu d’énergie à cause de ça. En ressentir le contrecoup est normal. Je me sentais un peu bloqué au niveau des cuisses. » Malgré cet échec, le Britannique a tenu à saluer son adversaire. « Alberto Contador a réussi une course fantastique, bravo à lui. Il a attaqué au moment le plus éprouvant », conclut, fair-play, le natif de Nairobi.
UCI. Mais une autre affaire peut inquiéter le Britannique ce matin. Le Journal du Dimanche annonce en effet qu’il aurait bénéficié de la clémence de l’Union Cycliste Internationale. L’affaire remonte au Tour de Romandie. Chris Froome, malade et contraint de renoncer en dernière minute à Liège-Bastogne-Liège, aurait bénéficié d’une autorisation à usage thérapeutique pour se voir administrer par voie orale de la prednisolone, un corticoïde. Or, ces derniers sont autorisés en spray, mais pas par voie orale. Ce qui a poussé l’Agence Mondiale Antidopage à ouvrir une enquête. Cette affaire remontant au mois d’avril ressort étrangement des cartons à trois semaines du Grand Départ du Tour de France…
Romain Bardet. Mis en difficulté au col du Béal lundi dernier, Romain Bardet (Ag2r La Mondiale) a profité des derniers jours pour monter en puissance. Hier, il a pris la 9ème place de l’étape. Il était donc le 5ème du groupe de favoris à couper la ligne derrière Alberto Contador, Andrew Talansky, Chris Froome et Vincenzo Nibali, excusez du peu ! « C’est la montée que j’attendais de faire dès lundi, note l’Auvergnat. La reprise n’était pas très bien en début de semaine. Je suis vraiment content parce que ça couronne le travail de tous mes équipiers. Au pied du dernier col, j’étais très loin, j’ai demandé à Mikael Cherel de me remonter et il a fait un effort formidable pour me replacer dans les dix premiers. Après, je n’avais plus qu’à suivre les bonnes roues le plus longtemps possible. » Il occupe maintenant la 7ème place du général.
Tony Martin. Malgré un parcours qui n’était pas forcément adapté à ses qualités de gros rouleur, Tony Martin (Omega Pharma-Quick Step) est parvenu à remporter la 1ère étape du Tour de Suisse. L’Allemand a fait preuve de malice pour bien gérer son effort. Distancé au pointage intermédiaire, le champion du monde a fait la différence dans la bosse du parcours et dans la descente. « Ma stratégie était la bonne, estime Tony Martin. Je savais que si j’étais à 100 % dans la partie plate, je n’aurais pas assez d’énergie dans la montée. J’étais une seconde en retard sur Rohan Dennis au pointage intermédiaire. Mais je savais qu’il me restait de la force. Je savais que je devais aller à fond, mais aussi être prêt pour la descente. J’ai toujours été concentré pour ne pas dépasser les limites au sommet de la montée. »