Alberto Contador. Les années se suivent et se ressemblent. Il y a un an déjà, Alberto Contador (Astana) s’était emparé du Maillot Jaune à l’occasion de l’étape-reine de Paris-Nice. Dominateur sur la Montagne de Lure, il avait subi le revers de la médaille le surlendemain, butant dans une étape difficile, faute d’équipiers et victime d’une fringale. Alors l’Espagnol avance prudemment. « La course commence vraiment maintenant, a-t-il confié à Mende hier soir. De toutes les épreuves du calendrier, Paris-Nice est la plus difficile à contrôler. Le début de semaine a été très difficile à cause de ma chute et je n’oublie pas qu’il reste trois journées très difficiles. J’aurais aimé attaquer plus tôt pour prendre davantage de temps mais c’est toujours difficile de prévoir comment va se dérouler le final. Je suis en Jaune, c’est ce qui compte, et je vais me défendre. »
Alejandro Valverde. Deuxième du classement général de Paris-Nice à 24 secondes d’Alberto Contador, le Murcian Alejandro Valverde (Caisse d’Epargne) refuse d’abdiquer dans la perspective d’un week-end encore très difficile. « Alberto a creusé un petit écart grâce à l’attaque qu’il a portée, mais ensuite lorsque je suis sorti derrière, il n’est plus parvenu à reprendre du temps et l’écart est resté inchangé jusqu’au sommet, a relevé l’Espagnol. Je me suis senti bien aujourd’hui et je suis à la fois satisfait et surpris de la façon dont je résiste au froid. La course n’est pas finie. Il suffit de se souvenir de ce qui s’est passé l’année dernière. Il reste encore quelques étapes difficiles. Luis-Leon Sanchez et moi sommes bien placés. Nous allons voir ce qu’il est possible de faire pour tenter de bouleverser le classement. »
Paris-Nice. Vélo 101 a reconnu hier les 80 premiers kilomètres de l’étape Pernes-les-Fontaines-Aix-en-Provence. Rassurons tout de suite coureurs, suiveurs et lecteurs, les fontaines de Pernes ne sont pas gelées. En revanche, le col de Murs est bien blanc sur ses deux côtés et particulièrement au pied du col, abrité par la forêt. Le Conseil Général du Vaucluse étant partenaire d’ASO, le tissu local est particulièrement mis en valeur sur ces kilomètres vauclusiens. Résultat, ça tourne, ça change de cap constamment. Même si le vent devrait être moins fort, les premiers kilomètres seront tout indiqués pour lancer les banderilles qui feront la première échappée du jour. Après Pernes et Mazan, direction Bedoin et le Ventoux qui sera occulté, virage à droite et c’est le Limon, que les coureurs de l’Etape du Tour en 2000 connaissent bien. Le col de Murs sera ensuite le premier juge de paix de cette étape. Descente sinueuse, visite des abords de Gordes, un des plus beaux villages de France, puis les Baumettes, la côte de Lacoste, celle de Bonnieux. On fait 98 kilomètres dans le Vaucluse, puis ce sont les Bouches-du-Rhône. L’essentiel des difficultés aura été abordé dans le 84. Pour Laurent Mangel et les Saur-Sojasun, il ne faudra pas manquer la bonne, c’est certain.
Heinrich Haussler. L’Allemand de l’équipe Cervélo TestTeam s’est retiré de Paris-Nice hier après 25 kilomètres de course. Tombé au Tour de l’Algarve en février, il ressent toujours une douleur au niveau du genou. Une nouvelle chute survenue lundi dans la première étape de la course au soleil a réveillé le mal, et le froid n’a rien arrangé. Afin de ne pas compromettre ses chances de bien faire sur les prochaines courses, et en particulier les classiques (il avait terminé 2ème de Milan-San Remo et du Tour des Flandres l’année dernière), Heinrich Haussler a choisi la prudence. Révélation de l’année 2009, avec en outre une victoire d’étape sur le Tour de France et dans Paris-Nice, Heinrich Haussler a réalisé un bon début de saison, se classant 9ème du Tour du Qatar et 2ème du Het Nieuwsblad en vue de Milan-San Remo.
Tom Boonen. Le champion de Belgique Tom Boonen (Quick Step) a gagné aux quatre coins du monde, mais il n’avait encore jamais eu le loisir de lever les bras à l’issue d’une course italienne. Après plusieurs participations à Tirreno-Adriaticio, il s’est imposé au sprint hier pour la première fois. De bon augure à une huitaine de jours de Milan-San Remo. « Je suis extrêmement satisfait, s’est réjoui l’Anversois. De toute ma carrière j’ai gagné à toutes les latitudes, un peu partout dans le monde, mais encore jamais en Italie. Pourtant j’aime les courses italiennes. Avec ce succès je comble un manque. Les prochains jours ici sur Tirreno-Adriaticio vont être très importants pour pousser plus loin notre état de forme et atteindre celui que nous recherchons pour le premier de mes objectifs de l’année, Milan-San Remo. Ce succès me motive encore plus. »
Thomas Voeckler. Troisième du Tour de Sardaigne dernièrement, l’Alsacien Thomas Voeckler (Bbox Bouygues Telecom) a réalisé une superbe ascension de la côte de la Croix-Neuve hier, se classant 5ème au sommet pour prendre la 11ème place du classement général à 1’08 » d’Alberto Contador. « Ce qu’il a fait est extraordinaire, a commenté le manager des Bbox Jean-René Bernaudeau sur le site Internet de l’équipe. Il a un niveau formidable. Il a démarré plus doucement cette année pour être en forme lors des grands rendez-vous, ça va payer. On va maintenant essayer de rentrer dans les cinq au général. Si on n’y parvient pas, on tentera de remporter une deuxième victoire. Pierrick Fédrigo va se montrer avant la fin de la course. Tous ces résultats sont de bon augure et prouvent que le groupe fonctionne bien. »