Christophe Kern. L’Alsacien Christophe Kern (Team Europcar) s’est imposé à la pédale en s’extrayant du peloton dans la montée des Gets hier au Dauphiné. « J’avais de très bonnes jambes depuis le début et j’étais protégé avec Thomas Voeckler, raconte-t-il. C’était une montée qui nous convenait très bien. Les jambes étaient très bonnes alors je suis passé à l’attaque. Quand j’ai réussi à m’isoler, je savais que si ça revenait derrière Thomas terminait le travail. J’ai été blessé aux deux genoux cette année. Par la suite, c’était très dur sur les courses, je suis revenu étape par étape, je n’ai jamais rien lâché. J’ai toujours eu la confiance de l’équipe, qui gagnait beaucoup avec Thomas, j’ai pu bénéficier de cette spirale. Jean-René Bernaudeau me disait de prendre mon temps, c’est la première fois que je me sens aussi bien dans une équipe. »
Bradley Wiggins. Titillé mais pas franchement attaqué, le Maillot Jaune Bradley Wiggins (Team Sky) a passé avec brio le premier des trois tests alpins aux Gets. « L’équipe a fait un travail fantastique, j’espère que ça ira tout aussi bien demain. Quand Van Den Broeck a accéléré, je pense qu’il l’a plus fait pour l’étape que pour le classement général. Je pense que beaucoup ont attaqué pour l’étape, ce n’était pas assez dur pour faire de gros écarts au général. Je ne connais pas la montée du Collet d’Allevard mais ce n’est pas un problème, c’est la course ! Si c’est raide c’est raide, ce sera pareil pour tout le monde. Pour le classement général je respecte tout le monde même Samuel Sanchez qui est pourtant loin de moi. Ce qui est certain c’est qu’avant de passer la ligne dimanche rien n’est gagné. »
Thomas Voeckler. Excellent attaquant, le champion de France Thomas Voeckler (Team Europcar) s’est montré épatant en défense hier aux Gets, où il a contrôlé tous ceux qui cherchaient à rentrer sur Christophe Kern. « Avec Christophe, on se connaît depuis une quinzaine d’années, on est très proches et je suis plus content encore que si c’était moi qui avait gagné, a fait savoir Voeckler. La Carnasse, comme on l’appelle, est un coureur qui n’est pas encore très connu mais qui a une résistance à toute épreuve. Il avait fait 2ème sur une étape de montagne du Tour de France mais tout le monde l’a un peu oublié et aujourd’hui sa victoire ne doit rien à personne. Il fallait le faire, arriver à sortir tout seul avec un tel vent. Personnellement je n’avais vraiment aucun intérêt à prendre le risque de revenir sur Christophe. Et j’ai réussi à gagner le sprint du groupe. »
Infirmerie. Deux coureurs d’Ag2r La Mondiale ont rejoint l’infirmerie du Dauphiné hier. Le Toulousain Blel Kadri d’abord n’a pas pris le départ de la cinquième étape. Il a passé une IRM au CHU de Grenoble. L’examen a confirmé une déchirure au niveau du mollet gauche qui l’oblige à observer deux semaines d’arrêt et laisse planer un doute quant à sa participation au Tour de France. Lourdement tombé en cours de route, l’Irlandais Nicolas Roche souffre d’une plaie profonde au coude droit ainsi que d’une plaie au menton. Des points de suture lui ont été posés. Il souffre également de plaies superficielles au niveau du thorax, de la cuisse et de la hanche et ne repartira pas ce matin. Le Belge Andy Capelle (Quick Step) enfin a chuté lui aussi à 15 kilomètres de l’arrivée. Il a été évacué avec une fracture d’une côte au niveau de l’hémi-thorax gauche. Il devra observer quinze jours de repos avant la reprise de l’entraînement.
3 questions à… Pierre Rolland (Team Europcar)
Pierre, racontez-nous votre étape des Gets…
Aujourd’hui, je me suis sacrifié au bon moment. Derrière, au cas où le groupe revenait, on avait encore Thomas Voeckler. Beaucoup ont dû nous prendre pour des charlots quand on s’est mis à rouler dans la vallée mais voilà, le résultat est là.
La prochaine, c’est pour vous ?
J’espère. Mais aujourd’hui j’avais pour mission d’aller dans l’échappée. Pendant 100 kilomètres je me suis vraiment fait mal et je savais à partir de ce moment-là que la montée finale allait être très compliquée. Quand j’ai vu Tony Martin attaquer j’ai tout de suite sauté dans sa roue, il ne fallait pas le laisser prendre dix mètres. Je l’ai regardé faire, j’ai attendu que Christophe Kern revienne et à ce moment-là je me suis donné à fond pour creuser un peu l’écart sur le peloton. C’est vrai qu’on a assumé, qu’on a roulé dans la vallée, et aujourd’hui on a montré à tout le monde qu’on avait les capacités de remporter des courses à la pédale.
Maintenant vous allez savourer et continuer à travailler pour le général de vos coéquipiers ?
Ce qui est certain c’est que mon classement général à moi est terminé, donc c’est possible que je travaille pour le classement de Thomas Voeckler et de Christophe Kern ce week-end. Je me sens vraiment bien pour les échéances à venir, ce sont les très grandes échéances de l’année donc forcément j’y suis bien préparé.
Propos recueillis aux Gets le 10 juin 2011.