Johan Van Summeren. 8ème de Paris-Roubaix en 2008, 5ème en 2009, le Belge Johan Van Summeren (Garmin-Cervélo) a conquis hier l’Enfer du Nord, tirant profit d’une course d’attente des favoris. « Thor Hushovd était notre leader et je travaillais pour lui en sautant dans l’échappée, a noté le vainqueur, qui n’avait pas participé au Tour des Flandres en raison d’une douleur au genou. Quand la tactique a changé, j’étais en position d’attaquer car j’avais de grandes jambes. » Mais le triomphe a bien failli tourner court quand, à 5 kilomètres de l’arrivée, Johan Van Summeren a constaté que sa roue arrière était à plat ! « Je savais que je ne pouvais plus changer de roue, sinon je me faisais rattraper. Ce n’était pas facile mais j’ai réussi. » A noter en outre que le Belge a profité du plus beau jour de sa carrière pour demander sa fiancée en mariage au cœur du vélodrome.
Fabian Cancellara. 2ème de Milan-San Remo, 3ème du Tour des Flandres et 2ème de Paris-Roubaix, Fabian Cancellara (Team Leopard-Trek) était le plus fort hier, mais il a hypothéqué ses chances de réussite en refusant d’endosser le rôle de grandissime favori à la poursuite des échappés. « J’ai demandé aux autres favoris de rouler car c’était leur seul manière d’avoir une chance de gagner, a expliqué Cancellara. J’ai stoppé mon effort car si je continuais d’emmener Hushovd et Ballan, j’allais finir par le payer. Je savais qu’il me serait difficile de gagner, que tout le monde allait me regarder et que je devais attaquer. Je n’ai que deux jambes et j’ai fait du mieux que je pouvais. Gagner est super mais finir 2ème est aussi très bien. Les favoris ne peuvent pas toujours gagner et je suis fier de ce que j’ai fait. »
Tom Boonen. Debout au milieu de la Trouée d’Arenberg, Tom Boonen (Quick Step) a perdu Paris-Roubaix sur un incident mécanique doublé d’une violente chute dans le secteur de Tilloy à Sars-et-Rosières. « Il n’y a rien à faire quand la malchance s’acharne ainsi, a regretté le Belge, qui a fini par abandonner. A Arenberg ma chaîne s’est coincée entre le cadre et la cassette et j’ai dû attendre presque deux minutes avant d’être dépanné. J’ai changé de vélo, je suis revenu, puis il y a eu cette chute incroyable. Sur les pavés, les vibrations ont fait sauter mon bidon, qui s’est coincé entre ma roue arrière et le cadre. Ma roue s’est soudain bloquée et j’ai perdu le contrôle de mon vélo. Dans la chute j’ai frappé mon genou. Ma course était finie. J’ai été vraiment malchanceux. Ce n’est pas à moi de dire si j’aurais pu gagner mais j’étais dans un bon jour. »
Infirmerie. Courue sur le sec et donc à très vive allure, l’édition 2011 de Paris-Roubaix aura connu un certain nombre de chutes spectaculaires. On dénombre toutefois peu de blessés sérieux après l’épreuve nordiste. Récent lauréat de la Route Adélie, Renaud Dion (Bretagne-Schuller) souffre d’une fracture ouverte de l’avant-bras. Il a été hospitalisé à Cambrai. De son côté, le Britannique Roger Hammond (Garmin-Cervélo) n’a eu le loisir de savourer la victoire de Johan Van Summeren puisque tombé également et victime d’une plaie importante au coude gauche, qui nécessitera une intervention chirurgicale.
Sylvain Chavanel. Les déboires de Tom Boonen n’ont même pas profité à Sylvain Chavanel (Quick Step), dont deux crevaisons et une impressionnante chute à 62 kilomètres de l’arrivée ont eu raison des ambitions hier à Roubaix. « J’ai crevé deux fois dans des moments importants, a noté le Français, 38ème à 4’46 » sur le vélodrome. J’ai donné le meilleur pour revenir à chaque fois. Puis la chute m’a définitivement jeté hors du coup. Je suis tombé durement dans un virage à gauche et je me suis râpé tout le corps sur l’asphalte. J’ai repris une chasse mais à ce moment-là il n’y avait plus rien à faire. Ce genre de mésaventures fait aussi partie de Paris-Roubaix. Il faut accepter ces moments difficiles. Mentalement je vais essayer de tourner la page aussi vite que possible pour me concentrer sur mon prochain objectif, l’Amstel Gold Race. »